Bataille de Dakar « Sacrifié », Amadou Bâ gagne et …sauve sa tête

09 - Août - 2017

Quelques jours après la disparition de sa mère qui accueillait pratiquement elle-même les militants et sympathisants de son fils dans sa maison des Parcelles, le Président Macky Sall n’a pas eu la pudeur de dire ouvertement devant les responsables de l’Apr de Dakar, qu’il n’hésitera pas à leur couper la tête si jamais ils perdaient les élections devant quelqu’un qui n’est pas libre de ses mouvements, en l’occurrence Khalifa Sall.

Le Ministre des Finances, Amadou Bâ, avait hérité de la plus haute pression en bénéficiant de la confiance du Chef de l’Etat pour diriger la bataille de Dakar.

A ce niveau, il faut s’arrêter un peu pour comprendre ce choix. Tous les apéristes, et Macky en tête, savaient qu’Abdoulaye Diouf Sarr, le Maire de Yoff et Ministre des Collectivités locales, avait le meilleur profil. C’est lui qui avait gagné sa commune et il était plus politique que le Ministre des Finances, un technocrate dont les fonctions laissaient peu de temps pour descendre sur le terrain.

En conséquence, le choix porté sur sa personne obéit à la logique évidente de sacrifier un responsable dont on dit qu’il est très ambitieux. Dans le sillage de Mimi Touré, on ne l’a envoyé au charbon que pour le mettre aux prises avec le Maire de Dakar que tous les indicateurs donnaient vainqueur dans la capitale.

De ce fait, le Président Sall a, en quelque sorte « réservé » Abdoulaye Diouf Sarr, un excellent joueur qui serait plus profitable à la Présidentielle de 2019. Macky a alors préféré « sacrifié » Amadou Bâ, qui a été loin de ne pas comprendre la démarche de son mentor.

C’est pourquoi, il a mis toute son énergie sur la balance pour gagner. Il savait qu’il avait l’obligation de résultat. Il a joué son va-tout. Et c’est justement ce type de surpassement dont Macky rêvait en le mettant en selle. Sa devise : « Soit il gagne, soit il saute ».

En conséquence, non seulement Amadou Bâ a dû faire face à son opposition incarnée par Moussa Sy, le Maire, mais aussi aux responsables de son propre parti à Dakar. La grogne des partisans d’Abdoulaye Diouf Sarr et de Mbaye Ndiaye est un secret de polichinelle. On se rappelle d’ailleurs de cette fameuse conférence de presse où des apéristes des Parcelles indexaient la « gestion familiale » de la tête de liste de Dakar.

Il échappe au sort de Mimi Touré

C’est dans ce contexte que la campagne a eu lieu. Et le Ministre a mis le turbo sur une démarche qui a toujours été la sienne aux Parcelles et à Grand-Médine : Le social comme viatique de toute action politique. A la différence que lors de la campagne, les populations qui n’ont jamais eu l’occasion de le rencontrer, ont pu le faire, décliner leurs doléances et entrevoir des solutions tangibles.

Au domicile de sa mère, il arrivait à son frère Abass de recevoir, quotidiennement, des centaines d’individus jusqu’à tard dans la nuit.

C’est pourquoi Moussa Sy dénonce une forme de démocratie censitaire à la sénégalaise, mais Wade l’a toujours fait, lui-aussi. C’est dans l’ère du temps.

Mieux, si Amadou Bâ n’avait pas gagné, il aurait subi le même sort que l’ancien Premier Ministre Aminata Touré. Celle-ci avait perdu la bataille de Grand-Yoff face à Khalifa Sall lors des locales de 2014 et a dû perdre toutes ses lettres de noblesse, non seulement au sein du Gouvernement, mais aussi du parti. Elle se contente aujourd’hui du poste d’Envoyée spéciale et a « émigré » vers le Saloum ou elle a voté.

Cette forme de relégation dans laquelle Macky est passé maître avec les cas de Mor Ngom, Alioune Badara Cissé, Mbaye Ndiaye et bien d’autres, n’allait nullement épargner Amadou Bâ. C’était apparemment dans les prévisions du parton du Palais qui ne comptait nullement sur une victoire de Benno.

Aujourd’hui, les choses se sont passées autrement. Les deux technocrates Boun Adallah Dionne et Amadou Bâ ne seront plus snobés, politiquement parlant. Ils viennent de démontrer qu’ils sont capables de faire gagner leur mentor et qu’ils méritent sa confiance.

Il faudra s’attendre alors à ce qu’ils soient remerciés en conservant au moins leurs postes ou à bénéficier de quelques autres marques de confiance.

La réalité est que le Ministre des Finances l’a échappé bel. Personne ne misait sur sa victoire. Ce faisant, il sauve et son poste et son avenir politique.

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