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Benno Bokk Yaakaar balise sa voie

13 - Avril - 2019

Depuis un moment déjà, l’idée de la poursuite, jusqu’en 2024, du compagnonnage dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), devenue une Majorité présidentielle à la veille de la présidentielle de 2019, fait son petit bonhomme de chemin, avec des propositions qui fusent au sein de ladite coalition.

De la transformation de ladite mouvance en un grand parti à l’idée d’une direction politique unifiée, en passant par la nécessité d’une analyse froide, pour éviter que d’autres forces politiques prennent le pouvoir en 2024, les germes d’une longévité inédite de ladite mouvance semblent se former de jour en jour.

Au vu des enjeux de la prochaine présidentielle de 2024, avec l’organisation desdites joutes par un président qui ne sera pas candidat à sa propre succession, beaucoup d’analystes s’accordent à prédire la fin du compagnonnage dans la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Une mort, faudrait-il le rappeler, présagée depuis belle lurette par certains observateurs. Hélas !

A travers la réélection du président sortant, Macky Sall, dès le premier tour, la Coalition Bby et au-delà la mouvance présidentielle vient de prouver à la face du monde qu’elle a plus de longévité que n’importe laquelle. Même si certains partis ont laissé des plumes dans leur volonté de se maintenir dans ladite coalition, allusion faite au Ps, à l’Afp et à la Ld, il n’en demeure pas moins qu’au vu de la dernière élection, plus de 58% des suffrages valablement exprimés, la coalition garde encore sa puissance.

Ainsi, pour les prochaines joutes électorales, les partis membres de ladite coalition semblent être dans une logique de conserver cette alliance. Déjà, tout juste après sa réélection, en début mars dernier à Rufisque, le président Macky Sall avait invité les responsables de sa coalition dans cette localité à maintenir l’unité de Bby jusqu’aux prochaines élections locales.

Un souhait de poursuivre le compagnonnage de Bby qui semble tisser sa toile de fond. En effet, dans l’interview accordée à Sud quotidien hier, vendredi 12 avril, le président du groupe parlementaire Bby, Aymérou Gningue avait exprimé son souhait de voir une évolution dans la structuration de leur coalition. Pour lui, «de Benno Bokk Yaakaar, on est passé à la Majorité présidentielle.

Donc, il faut réfléchir à avoir une direction politique unifiée. Il faut que les formes changent et que nous puissions avoir de l’audace pour aller vers une unité politique». Une idée qui n’est pas loin de celle émise par le Secrétaire général adjoint de la Ligue Démocratique (Ld), non moins Porteparole des “Jallarbistes“.

En réalité, Moussa Sarr, dans un entretien accordé au journal L'As, le mercredi 10 avril dernier, a émis le vœu de voir la coalition Bby vivre le plus longtemps possible. Mieux, «Benno doit survivre au-delà de 2024. À la Ld, nous voulons que la coalition Bby se transforme en un grand parti de rassemblement pour garder le pays jusqu'en 2035. C'est notre souhait et nous travaillons pour y arriver», suppute-t-il. Des propositions et autres réflexions qui rejoignent l’invite lancée par le Chargé des élections à l’Alliance des forces de progrès (Afp), le professeur Bouna Mohamed Seck, sur les ondes de la radio privée Sud Fm, en mars dernier.

En fait, même si le Directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, est formel sur la candidature de leur parti en 2024, il demeure aussi qu’il avait estimé «qu’il faut procéder à des analyses froides», d’abord au sein des composantes de Bby, et ensuite entre composantes de la coalition au pouvoir, «pour prendre les meilleures décisions pour notre pays».

Parce que, à son avis, «ce qui est constant, et ça c’est un point de vue personnel, au vu des chiffres de cette élection (présidentielle du 24 février 2019), si les principales composantes de Bby, à savoir l’Afp, l’Apr et le Parti socialiste, présentent chacune un candidat en 2024, ce qui est certain, c’est que nous irons à un 2ème tour.

Et il y a des risques que d’autres forces prennent le pouvoir». La crainte de la perte du pouvoir en 2024, par l’actuelle Majorité présidentielle, parviendra-t-elle à calmer les ardeurs des uns et des autres, pour maintenir ladite coalition jusqu’à la prochaine présidentielle ? Surtout, si l’on sait qu’aucun parti ne peut, à lui seul, prendre le pouvoir. Même si rien n’augure du sort réservé à Bby d’ici les prochaines joutes, ce qui est constant, c’est que les partis membres de ladite coalition agitent de plus en plus l’idée de la structuration de Bby, à même de pérenniser leur compagnonnage. L’épreuve de l’élection locale nous en dira certainement un peu plus.

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