Birmanie : Aung San Suu Kyi, une icône à l’épreuve du pouvoir

30 - Septembre - 2017

L’exode des Rohingya a terni l’image de l’ex-égérie des droits de l’homme, qui rechigne à condamner les exactions de l’armée aux côtés de laquelle elle gouverne depuis fin 2015.
Aung San Suu Kyi s’adresse au peuple birman lors d’un discours télévisé, à Naypyidaw en Birmanie, le 19 septembre. AUNG SHINE OO / AP

C’est l’histoire d’un horrible malentendu : les défenseurs des droits de l’homme avaient vu en Aung San Suu Kyi une sainte, une déesse de la démocratie, l’incarnation faite femme de la lutte pour l’émancipation des peuples. C’était le temps où la « lady » incarnait la résistance à la junte militaire au pouvoir en Birmanie, l’époque où « Daw [Madame] Suu » préférait être assignée à résidence par les généraux plutôt que de trahir ses idéaux : entre 1989 et 2010, elle passa quinze années recluse, par intermittence, dans sa vieille maison de Rangoun. Le prix Nobel de la paix était venu, dès 1991, récompenser le courage et la détermination de l’« icône ».
Mais depuis qu’elle est devenue, fin 2015, la dirigeante de facto de la Birmanie et qu’elle a décidé de composer avec une institution militaire restée toute-puissante, ceux qui la vénéraient hier, en Occident, sont en train de brûler ce qu’ils ont adoré : ils ont découvert, avec horreur, que la « dame de Rangoun » était un homme politique comme les autres.
Charisme et détermination
Ils viennent de réaliser, avec une sidération à la mesure de leur idolâtrie d’autrefois, que Mme Suu Kyi, 72 ans, personnage dont le charisme et la détermination tenaient naguère d’Antigone et de Jeanne d’Arc, sait aussi conduire ses activités de chef de gouvernement selon le vieil adage qui veut que la fin justifie parfois les moyens.
A Rangoun, beaucoup sont ceux qui s’offusquent des critiques occidentales : « Non, elle n’a pas changé, absolument pas ! », grommelle « Ko Jimmy », ancien prisonnier politique et porte-parole de Génération 88, une association regroupant d’ex-rebelles étudiants de 1988, tragique année qui vit les soldats birmans massacrer les manifestants du mouvement prodémocratique. « Elle fait tout ce qu’elle peut, ajoute-t-il, elle reste le symbole de la défense des droits de l’homme et de la démocratie. »

Autres actualités

13 - Juin - 2019

Scandale du pétrole: Le procureur et ses écrans de fumée

Que tous ceux et celles qui savent des choses sur les contrats pétroliers, l’affaire dite Pétrole Tim, Aliou Sall, le frangin du président de la République, que...

13 - Juin - 2019

Voici les deux choses qui risquent de plomber l’enquête annoncée.

La menace selon laquelle toute personne qui divulgue un document estampillé secret tombe sous le coup de la loi. Autrement dit même les enquêteurs ne pourront faire état...

13 - Juin - 2019

Convoqué à la Cour d’Appel, Abdoul Mbaye accuse Serigne Bassirou Gueye et le régime de tentative d’intimidation

Relaxé en Première instance par la Chambre Correctionnel de Dakar pour les délits de faux, usage de faux, dans le procès qui l'opposait à son ex-épouse...

13 - Juin - 2019

Si on applique à Aly Ngouille Ndiaye la jurisprudence du rapport de l’Ofnac : place aux funérailles du Rapport de l’Ige

Le procureur de la République a révélé hier en conférence de presse avoir décidé de renvoyer à l’Office national de lutte contre la...

13 - Juin - 2019

UEMOA : la croissance attendue à 6,7 % en 2019

La croissance économique au sein des Etats de l’Union économique et monétaire ouest africaine est projetée à 6,7% pour 2019 contre 6,5% en 2018, a appris...