Boulangerie et patisserie : Les acteurs de la filière manioc veulent une unité industrielle de transformation

L’utilisation de la farine de manioc dans les produits de boulangerie et pâtisserie est en ligne de mire des producteurs de maniocs regroupés dans l’interprofession de la filière. Réunis autour du président de l’interprofession de la filière manioc, Assane Ndiaye, ils ont émis le souhait de créer une unité industrielle de transformation de la production du manioc.
« La création d’une unité industrielle reste, pour nous, une préoccupation majeure. Ce qui nous permettra de transformer nos produits en farine pour son utilisation dans la boulangerie et pâtisserie et aussi en amidon en vue d’augmenter les sources de revenus des producteurs, encourager l’intensification des productions et la diversification des exportations agricoles à travers le manioc, mais aussi et surtout élargir l’assiette partenariale avec le secteur privé national ou étranger », a indiqué hier le président de l’interprofession de la filière manioc, Assane Ndiaye.
« L’importance des productions pose un grand problème de la commercialisation. Il nous faut donc trouver d’autres alternatives pour faire face à ce gap à travers la transformation et le développement de produits dérivés du manioc », a-t-il soutenu. « D’ailleurs, nous sommes en pourparlers, dans cette perspective, avec la Fédération des boulangers du Sénégal qui est très enthousiaste par rapport au projet qui, nous pensons, sera encouragé par l’Etat qui fournit déjà autant d’efforts pour promouvoir la culture du manioc. Ce, à travers une subvention de 1.000 tonnes d’engrais pour un objectif de 13.000 hectares à emblaver cette année », a ajouté le président de l’interprofession de la filière. Il a souligné que c’est dans cette optique que les producteurs de manioc veulent maintenant s’engager pour relever les défis dans un secteur agricole auquel le Plan Sénégal émergent (Pse) accorde une place centrale.
450.000 tonnes de production de manioc prévues cette année
Pour cette présente campagne, a-t-il assuré, « nous avons fixé des prévisions de 450.000 tonnes de manioc, soit près de 20.000 tonnes de plus que la précédente où nous avions produit 431.739 tonnes de manioc ». D’ores et déjà, les récoltes sont en cours, a-t-il fait savoir. « Notamment, pour les plantations de 2016 provenant de la Casamance et de la vallée du Fleuve concomitamment avec les récoltes de plantations de 2015 dans les zones de Tivaouane, Méouane et Pire. Cela fait que nous enregistrons régulièrement des récoltes de manioc et, comme vous pouvez le constater, le marché est toujours fourni », a-t-il lancé avec assurance. Autre impact de la production de manioc, l’implication des femmes dans la transformation artisanale, à travers de petites unités à base d’ustensiles de cuisine : bols, marmites, couscoussier, plats de table, séchoirs, couteaux, entre autres. C’est le cas du groupement de femmes de Darou Khoudoss, dont la présidente, Nogoye Diop, a noté « qu’avec ce matériel local, nous parvenons à transformer le manioc en farine pour en faire du coucous, des beignets, de la bouillie, entre autres ».
Cependant, a-t-elle déclaré, ces femmes sont confrontées à d’énormes difficultés dans la commercialisation de leurs produits dérivés. « Nous profitons des foires où la demande est souvent supérieure à l’offre, pour écouler le maximum de nos produits. Mais, comme une foire n’est organisée que pour une période donnée, la situation reste toujours en l’état. De ce point de vue, nous pensons que ce plaidoyer en faveur de l’utilisation de la farine de manioc dans les boulangeries pâtisseries peut encourager l’acquisition d’unités de transformation modernes », a-t-elle lancé.