Boycotté par son opposition, Macky drague ses pairs

26 - Mars - 2019

Jeuneafrique nous apprend qu’une quinzaine de Chefs d’Etats sont attendus ce 02 mars à Diamnadio lors de la cérémonie d’investiture du Président Macky Sall.
Alassane Ouattara, Félix Tshisekedi, Roch Marc Christian Kaboré et Ibrahim Boubacar Keïta auraient déjà confirmé leur présence. C’est parti pour un grand rendez-vous diplomatique. Entre l’investiture le 02 et le défilé du 04 avril, Dakar sera la plaque tournante d’un ballet diplomatique intense.
D’ailleurs, le Président Donald Trump sera représenté et les pays voisins ne voudront pas rater l’occasion de prouver que les relations avec Macky sont au beau fixe.
Ce dernier qui vient de rentrer de vacances, a décidé de mettre les petits plats dans les grands, une manière de fêter sa victoire avec le faste qu’il faut.
Mais, à n’en pas douter, il tient là, une revanche sur son opposition qui refuse de le reconnaitre et qui rejette sa main-tendue pour un dialogue national.
Manifestement, le Grand Manitou mise sur une reconnaissance de ses pairs pour compenser le déficit de légitimité en interne par rapport surtout à la classe politique.
Certes l’investiture est une formalité juridique nécessaire avec la prestation de serment, mais Macky entend lui donner un cachet particulier. Ce sera une manière, pour lui, de fêter sa victoire. En intelligence avec la communauté internationale.
S’il réussit la prouesse de réunir 15 de ses pairs à Diamnadio, il aura redoré son blason lui dont la victoire a été entachée par des accusations de fraude.
Ce ‘’message’’ fort singulier est destiné aussi à la communauté internationale. Il s’agit de montrer à la face du monde que le Sénégal est un pays stable et qu’il tient la situation en main.
Cette donne, importante, est un gage de futurs investissements et de coopérations renforcées.
Car, ce qui a fait défaut à l’opposition, c’est justement l’absence de soutien international de son combat. Aucune institution, aucun pays n’a émis des doutes sur la fiabilité du processus électoral.
La communauté internationale a préféré fermer les yeux sur certains dysfonctionnements considérés comme non-déterminants en privilégiant la stabilité. Ce qui a été un atout fort pour Macky.
Ce n’est guère étonnant car, beaucoup, ici, considèrent que la France, l’Union européenne, les Etats-Unis, sans oublier la Chine, la Turquie, etc. raflent la plupart des marchés importants et les secteurs économiques stratégiques.
Et comme le pétrole et le gaz offrent des opportunités énormes, cela relance l’intérêt pour Dakar.
Se faisant, il pourra continuer à dérouler tranquillement son agenda. Va-t-il s’inscrire dans une dynamique de rupture ou opter pour la continuité ? Il est seul à pouvoir répondre à cette question.
Mais, si l’on s’en tient aux promesses de campagne, il faut signaler que Macky I ne sera pas trop différent de Macky II.
Ne cherchant par un autre mandat, il pourrait cependant avoir les coudées plus franches en s’affranchissant de certaines tutelles et opter résolument pour la préférence nationale.
Mieux, il faudra prendre des mesures institutionnelles nouvelles pour assoir les conditions d’une bonne gouvernance notamment dans les secteurs névralgiques comme la Justice, la passation des marchés, etc.
Les jeunes attendent le million d’emplois promis. L’émigration est une alternative de plus en plus sujette à caution et elle souhaite voir s’offrir des perspectives claires.
C’est dire que le Sénégal ne pourra continuer à être stable que si la bonne gouvernance est une préoccupation quotidienne de nos dirigeants.
Car, les centrales syndicales veillent au grain et n’hésitent pas de prendre la place des hommes politiques dans la contestation des choix du Gouvernement.
Comme quoi, les contre-pouvoirs ne manqueront jamais et c’est ce qui fait le charme de la démocratie.

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