Candidat à la Présidence : GAKOU PASS À L’OFFENSIVE – «Nous sommes prêts à payer le prix pour la démocratie»

17 - Avril - 2018

«J’appliquerai les conclusions des Assises nationales»

«Le Sénégal a connu des taux de croissance de 7% en
2003 ou 2004, sous Wade»
15h moins 5. «Je suis ponctuel. Ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas être en retard», insiste El Hadji Malick Gakou qui a escaladé Les Marches du Quotidien dimanche. C’est un costume bleu qui PASS à l’assaut du leader du parti beige-marron. Candidat à la Présidentielle, il revendique avoir «le plus grand parti», qui fait «toujours les choses en grand». Avec la Rédaction, il PASS au crible son Programme alternatif suxxali senegaal qui veut faire oublier le Pse de Macky Sall. Le parrainage est un «danger» pour lui et il est «prêt à consentir le prix à payer» pour que le projet ne passe pas le 19 avril. Gakou PASS donc à ce grand oral. Ou Ecrit.
L’actualité, c’est le parrainage. Que pensez-vous de ce projet de loi ?
Le parrainage est un frein à l’expression de cette démocratie. Il arrive comme un cheveu dans la soupe alors qu’il y avait déjà une rupture de confiance entre le président de la République et l’opposition significative. Le Président ne peut pas, de manière unilatérale, instaurer ce système qui permettra au pouvoir de contrôler les candidatures. Nous pensons qu’à un an de la Présidentielle, ce parrainage peut mener le Sénégal vers des convulsions. Le Grand parti sera au premier rang du combat contre cette loi scélérate. S’il s’agissait juste de réduire les dépenses liées à la multiplicité des candidatures, pourquoi ne pas accepter le bulletin unique. Mais nous savons tous que derrière cette perspective mise en place par le pouvoir se cachent des desseins politiques inavoués.
Le président de la République se dit ouvert au dialogue et demande à l’opposition de faire des contre-propositions. Qu’est-ce que vous proposez à la place du parrainage ?
C’est cela le problème ! Il n’appartient pas au Président de dire : «Dialoguons, sautons, dansons.» Le Président n’a qu’à rester à sa place et l’opposition à la sienne. Je pense que le Peuple sénégalais est assez mûr pour pouvoir choisir l’homme où la femme qui va le diriger en 2019. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est de créer les conditions d’une élection contestable. Il a fait du wax waxeet avec son mandat de cinq ans. Puis, il a organisé un référendum sans concertation et nous a imposé des élections avec de nouvelles cartes d’identité sans aucune concertation…
Et vous y avez participé, vous n’avez pas boycotté ?
Le mot «boycott» n’existe pas dans mon entendement, en politique. Nous allons nous battre contre toutes les «J’appliquerai les conclusions des Assises nationales»

«Le Sénégal a connu des taux de croissance de 7% en
2003 ou 2004, sous Wade»
15h moins 5. «Je suis ponctuel. Ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas être en retard», insiste El Hadji Malick Gakou qui a escaladé Les Marches du Quotidien dimanche. C’est un costume bleu qui PASS à l’assaut du leader du parti beige-marron. Candidat à la Présidentielle, il revendique avoir «le plus grand parti», qui fait «toujours les choses en grand». Avec la Rédaction, il PASS au crible son Programme alternatif suxxali senegaal qui veut faire oublier le Pse de Macky Sall. Le parrainage est un «danger» pour lui et il est «prêt à consentir le prix à payer» pour que le projet ne passe pas le 19 avril. Gakou PASS donc à ce grand oral. Ou Ecrit.
L’actualité, c’est le parrainage. Que pensez-vous de ce projet de loi ?
Le parrainage est un frein à l’expression de cette démocratie. Il arrive comme un cheveu dans la soupe alors qu’il y avait déjà une rupture de confiance entre le président de la République et l’opposition significative. Le Président ne peut pas, de manière unilatérale, instaurer ce système qui permettra au pouvoir de contrôler les candidatures. Nous pensons qu’à un an de la Présidentielle, ce parrainage peut mener le Sénégal vers des convulsions. Le Grand parti sera au premier rang du combat contre cette loi scélérate. S’il s’agissait juste de réduire les dépenses liées à la multiplicité des candidatures, pourquoi ne pas accepter le bulletin unique. Mais nous savons tous que derrière cette perspective mise en place par le pouvoir se cachent des desseins politiques inavoués.
Le président de la République se dit ouvert au dialogue et demande à l’opposition de faire des contre-propositions. Qu’est-ce que vous proposez à la place du parrainage ?
C’est cela le problème ! Il n’appartient pas au Président de dire : «Dialoguons, sautons, dansons.» Le Président n’a qu’à rester à sa place et l’opposition à la sienne. Je pense que le Peuple sénégalais est assez mûr pour pouvoir choisir l’homme où la femme qui va le diriger en 2019. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est de créer les conditions d’une élection contestable. Il a fait du wax waxeet avec son mandat de cinq ans. Puis, il a organisé un référendum sans concertation et nous a imposé des élections avec de nouvelles cartes d’identité sans aucune concertation…
Et vous y avez participé, vous n’avez pas boycotté ?
Le mot «boycott» n’existe pas dans mon entendement, en politique. Nous allons nous battre contre toutes les contraintes qui freinent l’expression d’une vie démocratique. Quand j’étais coordonnateur de Manko wattu senegal, le président de la République avait convié cette coalition autour des concertations, et 11 points avaient été retenus. Parmi ces onze points, il y avait la mise en place d’une commission permanente de concertation entre l’opposition et le pouvoir. Et cette commission n’a jamais été mise en place. Je pense que c’était juste une volonté du président de la République de dribbler l’opposition. Ensuite, le 28 mai a été déclarée «Journée du dialogue national». Beaucoup de membres de la coalition Manko wattu senegaal avaient choisi d’y aller. Moi j’avais tout de suite décliné cette invitation parce que je savais que c’était du grand bluff. Il n’y avait pas une volonté sérieuse de dialoguer, de changer les choses pour avoir des élections libres transparentes et démocratiques. D’ailleurs, le 28 mai dernier, le Président avait même oublié sa journée de concertation nationale.
C’était dans un contexte de veille des Législatives ?
C’est que le pouvoir nous a habitués à ne pas respecter ses engagements. Dans ce contexte, on ne peut pas aujourd’hui croire qu’il y a une volonté réelle, sérieuse de mettre la République en sécurité…
Même si on réduisait de 1% à 0,5% le nombre de signatures ?
Pourquoi le parrainage d’abord ?
Le pouvoir dit que c’est pour filtrer les candidatures fantaisistes ?
La fantaisie est incarnée par ce régime. Mais ce qui demeure constant, c’est qu’il y a une volonté de réduire les candidatures. L’élection présidentielle au Sénégal n’a jamais produit une foultitude de candidatures. Ce qui s’est passé aux Législatives avec ces 47 listes, c’est la faute du pouvoir. Vous avez entendu beaucoup de têtes de liste dire qu’elles ont été financées par tel ou tel autre membre du pouvoir. Cette volonté invétérée du pouvoir de créer des listes pour discréditer ces élections a été manifeste. L’élection présidentielle devait se tenir dans les mêmes conditions qui ont vu Macky Sall arriver au pouvoir en 2012, à défaut d’un consensus de la classe politique autour du processus électoral.
Ce consensus est-il aujourd’hui possible avec le président de la République ?
Tout dépend de la sincérité du Président…
Vous continuez toujours de contester Aly Ngouille Ndiaye…
Qu’il s’appelle Aly Ngouille Ndiaye, Abdoulaye Daouda Diallo ou Moussa Diakhoumpa, ce n’est pas important. Pour moi, il est inimaginable, après plus de 50 ans d’indépendance, que le Sénégal, un modèle de démocratie en Afrique, s’inscrive dans une perspective d’élections contestables. Nous savons qu’un ministre partisan, comme ce fut le cas lors des dernières élections, est capable de tripatouiller les textes pour faire en sorte que le pouvoir en place puisse gagner. C’est une exigence de l’opposition, et même des Sénégalais, d’avoir un ministre de l’Intérieur neutre. J’espère qu’en 2019, le Sénégal se mettra dans une dynamique d’élections non contestables et s’inscrira dans un processus irréversible de démocratie plurielle.
Ce combat contre le parrainage vaut-il un 23 juin bis ?
Nous sommes prêts à consentir le prix à payer pour que le Sénégal devienne une terre de démocratie.
Si le projet de loi est voté, qu’est-ce qui va se passer ?
J’espère bien que la raison finira par triompher des passions et des calculs politiciens du pouvoir. Si le pouvoir fait du forcing en faisant passer ce projet de loi, nous en tirerons les conséquences. La première chose est de continuer le combat pour que toutes les lois en porte-à-faux avec l’expression d’une vie démocratique à la hauteur de l’ambition que nous avons pour notre pays ne puissent pas prospérer. Sur ce plan, la classe politique devrait s’accorder à mettre en exergue tout son génie pour éviter à notre pays des convulsions et des lendemains d’élections contestables.
Si vous êtes élu, qu’allez-vous faire pour tourner cette page de polémique autour du fichier électoral ?
Ce n’est pas difficile. Il ne s’agit pas de réinventer la roue. Le Grand parti a comme bréviaire les Assises nationales dont les orientations ont été très claires. Il faut donc un organe autonome et équidistant des formations politiques et des candidats comme une Ceni. Mon parti se veut le premier rempart des Assises nationales.
Pour le filtre des candidatures, qu’est-ce que vous envisagez de faire ?
C’est tellement insolite de parler de filtre dans une démocratie. Supposons qu’on ait au Sénégal 100 candidats et que chacun cherche 65 mille signatures. Cela fait 6,5 millions d’électeurs. Cela veut dire qu’il y a une limitation des candidatures. C’est anti-démocratique et anticonstitutionnel. Ensuite, pour la vérification de ces signatures, on nous dit qu’une commission sera mise en place. En dernier ressort, c’est le Conseil constitutionnel dont le Président désigne les membres qui valide les candidatures. Les Assises nationales avaient préconisé la mise en place d’une Cour constitutionnelle. L’une des réformes phare de ma politique, c’est la réforme de la justice. Le président de la République doit quitter son siège de patron du Conseil supérieur de la magistrature. On n’est pas dans un royaume ou dans une dictature et il faut qu’il sache que ce pays ne lui appartient pas. Il a comme serment de respecter la Constitution. Moi président de la République, j’appliquerai les conclusions des Assises nationales. Je ferai en sorte que le président de la République omnipotent, omniscient parce qu’il veut un deuxième ou troisième mandat, ne puisse pas se donner la liberté de tripatouiller la Constitution à sa guise. Il y a une nette différence entre la rationalisation des candidatures et celle des partis politiques. Les règles du jeu doivent être clairement partagées par tout le monde. Donc, tout Sénégalais remplissant les conditions de sa candidature à la Présidentielle doit le faire librement et le Peuple sénégalais va choisir. Pour les partis politiques, il y en a trop. Sur les 299 partis politiques, plus des 2/3 n’ont même pas la vocation d’un parti politique. Souvent, on veut convoquer des partis politiques mais ils n’ont pas d’adresse. Sur cette question, le pouvoir doit être catégorique. Comment peut-on délivrer des récépissés alors que l’on sait d’emblée que ces partis ne remplissent pas les critères ? Il suffit juste d’appliquer la loi pour que cette rationalisation puisse passer. Je suis persuadé qu’à partir de 2019, les concertations seront engagées au sein de la classe politique pour permettre à notre pays d’avoir une classe politique responsable qui a la charge et la responsabilité de pouvoir diriger ce pays et tout à fait en phase avec l’incarnation d’un avenir démocratique au Sénégal.
Qu’est-ce qu’il faut faire ?
Il faut des concertations sur la question. Ces partis dont on parle sont nés et sont d’égale dignité avec les autres. Il n’y a qu’un seul grand parti, c’est le Grand parti (rires).
Grand parti, c’est un objectif, non ?
Non. Nous sommes un grand parti.
Un grand parti qui n’a pas une assise nationale…
Bien sûr qu’on a une assise nationale. Le Grand parti est né dans la douleur. C’est un parti qui a une histoire et qui a été créé à la suite de mon exclusion, de même que d’autres responsables, des rangs de l’Alliance des forces de progrès. Je peux citer la présidente du Mouvement national des femmes de l’Afp, Mata Sy Diallo, et le responsable des jeunes, Malick Guèye. Moi j’étais le numéro 2. On peut dire que c’est l’essence même de l’Afp qui a été exclue et c’est un signal très fort. J’ai eu l’honneur de faire le tour du Sénégal en 2015 et 2016 et de découvrir dans quel abîme se trouve mon pays. Cela heurte ma sensibilité d’homme de gauche, d’homme tout court. D’autant plus que je sais que l’argent du pays est dilapidé par des politiciens pendant que des enfants meurent de faim dans les villages. Il y a 100 mille enfants de 0 à 1 an qui meurent au Sénégal, 3000 femmes qui meurent en donnant la vie au Sénégal. Le temps que je termine cette réunion avec votre Rédaction, une femme va mourir en donnant la vie. Pendant ce temps, on se met à créer des institutions budgétivores comme le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le Conseil économique, social et environnemental (Cese), des agences…
Pour l’anecdote, j’ai le sentiment -vous allez peut-être me rectifier- que vous avez publié un peu trop vite votre programme pour brûler la politesse à Idrissa Seck qui avait annoncé le sien bien avant que vous…
D’abord, sur l’anecdote que vous faites sur mon grand frère Idrissa Seck qui avait prévu de faire son séminaire. Il n’y a aucune compétition entre Idrissa Seck et moi-même sur cette question. Bien évidemment, le Grand parti avait annoncé, peut-être que vous n’étiez pas au courant, bien avant. Idrissa Seck organisait un séminaire. Nous, nous présentions un programme. Donc, il y a une différence de taille. Au mois de février déjà, j’avais annoncé que j’allais présenter le Programme alternatif suxxali senegaal en avril. Vous vous souvenez aussi qu’en 2015, le substrat de ce programme avait été présenté. Nous avions présenté au cours d’une conférence de presse la Charte de gouvernance démocratique et sociale et peut-être que vous l’avez bien couverte. Ma conception de la politique, ces sont les contradictions d’idées et de projets. Ce n’est pas parce qu’une formation politique envisage de faire quelque chose que je le fais aussi.
Et votre programme, le Pass ?
Le Programme alternatif suxxali senegaal met en relief l’homo-senegalensis face à son devenir. Je suis économiste de formation, c’est donc tout à fait normal que ma vision du Sénégal de demain ait une connotation grandement économique. Le Pse inverse la conduite du développement. La finalité du développement, de toute économie, c’est l’Homme. Nous sommes des hommes de gauche, des Socialistes. Notre vision de la politique, d’un Etat et du développement s’articule autour de l’Homme. C’est la raison pour laquelle nous avons paramétré notre vision économique sur l’homme sénégalais qui doit évoluer à travers un paradigme économique très fort et très sensible : le patriotisme économique. On parle de 7,2 % de croissance économique. Je rappelle que le Sénégal a connu des taux de croissance similaires déjà en 2003 ou 2004 sous le régime du Président Abdoulaye Wade sans pour autant que la croissance soit inclusive.
La croissance n’était pas à 7,2 quand même…
La croissance était déjà à 7%.
En quelle année ?
En 2003, 2004. Vérifiez.
On va vérifier.
Pour revenir au Pass, nous mettons la croissance économique au cœur de nos préoccupations. C’est pourquoi nous prônons le patriotisme économique avec un secteur privé national qui doit être le moteur de la croissance économique. Et pour ce faire, il faudrait créer au Sénégal des champions et mettre le génie national au service de l’économie. Personne ne développera le Sénégal à la place des Sénégalais. A l’inverse du Pse qui met en exergue les investissements directs étrangers, le Pass veut utiliser les capacités de l’épargne nationale, les potentialités et le génie national au service d’un développement économique et social. En un mot, la conséquence évidente de la réussite du Pass, c’est la redistribution des richesses. Nous supprimerons beaucoup d’argent de l’Etat riche que nous allons redistribuer aux populations pauvres. Un Etat riche, c’est un Etat où il y a 40 ministres, 100 ministres-conseillers, 100 agences, des institutions budgétivores… Pendant cela, la population vit dans la pauvreté la plus absolue. Cela est inconcevable et inadmissible. Encore une fois, nous misons sur le patriotisme économique, la promotion du secteur privé national, le Made in Sénégal, la labellisation des agrégats de développement. Vous dites que nous dépenserons plus. Bien évidemment, nous ne dépensons pas plus. Nous supprimerons des institutions et réduirons de manière considérable le train de vie de l’Etat.
Quelles Institutions par exemple ?
Déjà, j’ai cité le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), le Conseil économique, social, environnemental (Cese). Je ne serai pas Président d’un pays qui a plus de 25 ministres. Sous ce rapport, nous allons appliquer les conclusions des Assises nationales. A contrario du Pse, sur le pacte social, nous avons des conclusions très claires parce que le Pass est d’abord une vision économique mais il débouche sur un contrat social. Nous considérons que la Cmu est une excellente découverte, mais pas une découverte sénégalaise parce qu’appliquée dans beaucoup d’Etats dans le monde. Le Pass propose la Cmur (Couverture maladie universelle renforcée) qui ciblera des enfants de 0 à 12 ans et non de 0 à 5 ans comme le Pse. C’est-à-dire donc jusqu’au cycle primaire puisque nous mettons la famille au cœur de notre politique économique. Et d’ailleurs, vous savez qu’au Sénégal beaucoup d’enfants ne disposent pas d’état civil… Cela est inadmissible ! C’est pourquoi nous avons mis en place une prime de naissance de 25 000 francs Cfa payable une seule fois, qui permettra déjà à la famille de pouvoir identifier l’enfant et, du coup, régler le problème de l’état civil au Sénégal. Et puis chaque année, l’Etat, à travers les audiences foraines, perd énormément d’argent. Donc, sur ce plan, voilà une différence fondamentale avec le programme du Président Macky Sall. Ensuite, pour les jeunes de 18 à 30, nous allons mettre en place, comme ça se fait dans les pays modernes, le Revenu minimum d’insertion de 120 000 francs. Et c’est aussi une forme d’égalité des chances pour ces jeunes qui, à cet âge, sont des étudiants, artisans, tailleurs, paysans et qui pourraient de cette façon gagner honnêtement leur vie. Nous avons proposé aussi une bourse de 50 000 francs aux étudiants.
Vous avez parlé de généralisation des bourses. C’était quand même devenu un problème pour Abdoulaye Wade…
Je ne sais pas si cela avait posé un problème à Wade, mais moi je pense que les étudiants doivent être mis dans les conditions optimales de réussite. Il s’agit donc de préparer notre jeunesse à la compétition mondiale et à la mondialisation. Dans ce contrat social, nous voulons aussi mettre en place une banque pour la promotion de la femme avec un fonds de 100 milliards. Toutes les femmes du Sénégal aspirent à devenir des opératrices économiques et j’ai pu constater, lors de mes tournées à l’intérieur du pays, combien elles sont organisées dans les Gie.
Ce sont des «Badienou gox» alors…
Non, au-delà des «Badienou gox», il y a cette volonté de créer des activités créatrices de richesses. N’oublions pas que c’est la femme qui tient le tissu familial et c’est la raison pour laquelle nous pensons que le génie de la femme doit être mis en valeur. De la même manière, nous comptons mettre en place un fonds d’appui aux chauffeurs avec l’octroi de crédits. Mais l’aspect le plus fondamental, c’est le monde rural qui concentre plus de 70% de la population. La croissance doit être tirée par l’agriculture et c’est dans ce sens que nous avons pensé à un programme d’urgence et d’appui à ce secteur. Et avec ce programme d’urgence étalé sur deux ans, 2019-2020, nous allons mettre des intrants à la disposition des producteurs d’arachides et nous leur assurons la garantie de racheter leurs productions contrairement à ce qui se fait actuellement. Le gouvernement, avec le Cenia, avait fixé le prix à 210 francs, mais aujourd’hui, dans les villages, les paysans vendent leurs productions à vil prix. C’est ce qui explique cet exode rural massif vers Dakar. Maintenant, nous n’allons pas supprimer les bourses familiales de Macky Sall, mais nous allons plutôt les augmenter. En revanche, elles ne doivent pas servir de primes électorales. Nous ferons en sorte qu’elles soient des bourses économiques.
Les bourses sociales sont une bonne mesure ?
Evidemment, mais il faut les rendre plus efficientes en permettant aux bénéficiaires de pouvoir les opérationnaliser.
Je suis totalement perdu…
C’est que vous vous perdez souvent-là… (Rires)
Tout ce que vous proposez est un renforcement du Pse : renforcer les bouses sociales, la Cmu, la Der… Tous ces programmes butent justement sur leur financement. Comment allez-vous financer tous ces programmes ?
Alors, je pense que vous confondez le contrat social et la politique économique. J’ai bien dit que le Pse inverse la courbe du développement. Nous voulons encore une fois une croissance inclusive tirée par la richesse nationale. Je crois qu’il y a une différence de taille. Ensuite, cette croissance doit être tirée par le secteur primaire pour qu’elle soit inclusive. Et puis, nous ne pouvons pas développer le Sénégal si nous n’avons pas une bonne politique industrielle. Je n’ai pas été explicite sur la nature des mesures, mais j’ai dit que les politiques sectorielles seront renforcées et redynamisées pour permettre au Sénégal d’avoir assez de ressources. Et pour l’épargne nationale, nous devons d’abord compter sur les forces patriotiques. Vous parlez des investissements étrangers. Justement, le Sénégal vient de faire un Euro bond avec un crédit de 1200 milliards. Rien que les émigrés sénégalais injectent plus de 1500 milliards dans notre économie. Pourquoi ne pas faire un Diaspora bond ? Donc, notre programme n’a absolument rien à voir avec le Pse qui émet beaucoup d’intentions. Sauf que les intentions ne font pas notre politique. En tant qu’économiste, je ne peux pas négliger la croissance économique. Au Sénégal, il nous faudrait une croissance économique à deux chiffres pendant une période au moins de 10 ans pour avoir autant de ressources additionnelles. Je crois que si vous lisez un peu le substrat du Pass, vous verrez que nous mettons l’Etat réformiste au cœur de nos préoccupations.

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