Ces deux Moustapha d’une Législature catastrophique

18 - Janvier - 2017

Ces deux Moustapha d’une Législature catastrophique

La 12ème Législature de l’Assemblée nationale actuelle a un Moustapha courageux et phénoménal, Moustapha Cissé Lo, qui est ce qu’il est. Point final ! Mais elle a aussi deux autres Moustapha qui ont largement et longuement contribué au discrédit de l’Institution avec ce qui s’y passe et ce qu’elle fait.

Le premier, Moustapha Niasse, en est le Président et le second, Moustapha Diakhaté, est le Président du Groupe parlementaire de la majorité. Ils sont donc deux principales autorités de l’Institution. Une divine coïncidence fait qu’ils portent le même prénom d’origine arabe, qui fait partie des 201 attributs du Prophète de l’Islam. Moustapha signifie l’Elu.

Mais ce Moustapha Niasse et ce Moustapha Diakhaté ne sont vraiment pas des Elus ni au sens mystique, ni au sens populaire. Ils siègent à l’Assemblée nationale où ils ont été choisis pour diriger, l’un l’Institution, l’autre le Groupe majoritaire, après avoir été investis avec la bénédiction de Macky Sall. Mais jamais le Sénégal n’a eu, avec eux, une Législature aussi désastreuse. Et pour cause !

Niasse, dépassé et déphasé

La désinvolture règne dans cette Assemblée nationale. On s’y bagarre. On s’y invective et on s’y maudit sur des sujets crypto-personnels et politiciens. Moustapha Niasse qui est au perchoir, est subtilement complaisant avec les députés de la majorité qui ont suivi l’instruction de Macky Sall en l’installant à la Présidence. Son autorité ne pèse nullement, certainement à cause de l’âge et de l’usure du temps. Depuis les années 60, le vieux est de tous les régimes socialiste, libéral et Mackyste qui se sont succédé au Sénégal. Aujourd’hui, il est dépassé et déphasé par la marche du temps et les urgences nationales

Sous sa présidence, les députés, dans leur majorité, sont des absentéistes. Et s’ils sont présents, ils deviennent des ensommeillés qui dorment comme des loirs. D’autres, très nombreux, sont des cumulards plus préoccupés par l’accumulation de sinécures juteuses que par l’intérêt national, et ils ne s’illustrent que par la gestion de dividendes partisans et politiciens devant un Moustapha Diakhaté qui, parfois, dit pire qu’eux.

Diakhaté, un grenier de bourdes

Quand il fut au PDS, Moustapha Diakhaté fut un responsable politique étonnamment courageux et inextricable à l’intérêt national. Malgré son apparence rustre et son débit oratoire de campagnard, il fut pertinent et raffiné dans les idées. Aujourd’hui, il est de l’APR et la magie du destin a fait de lui le Président du Groupe parlementaire majoritaire à l’Assemblée nationale.

Mais en lieu et place de la défense des intérêts essentiels des citoyens, il dirige le Groupe de la Majorité en polémiste réactionnaire qui se singularise par des hors-sujets en à point finir. Ses multiples inadvertances confirment qu’il est simplement un abondant grenier de bourdes et de bévues qui dit soit des énormités, soit des balourdises qui indisposent même la majorité parlementaire.

Aux futures Législatives, une urgence nationale s’impose pour l’APR et ses alliés, pour toute l’opposition et pour les Sénégalais. Cette urgence est le nettoyage impératif de cette Assemblée nationale pour qu’elle retourne aux civilités de l’orthodoxie parlementaire. Elle a besoin d’une autorité forte, consciente de sa fonction et ayant une haute clairvoyance de ses responsabilités. Elle a besoin de députés qui soient de vrais représentants des citoyens et des défenseurs de l’intérêt national. Pour cette 12ème Législature, elle a plus de délégués de partis que de députés du peuple.

L’opposition dispose de fortes personnalités qui ont une très grandes expérience politique et parlementaire. Par contre, l’APR et ses alliés ont plus de responsables politiques que de personnalités politiques. Dans l’hypothèse où une coalition de l’opposition serait majoritaire, l’Assemblée nationale pourrait avoir un Président et des membres du bureau parlementaire crédibles et meilleurs que ceux de cette désastreuse Législature.

Mais si c’est la majorité présidentielle qui sort victorieuse, elle aura l’impérieuse obligation, en accord avec Macky Sall qui en est le chef, de doter le Sénégal d’un Président de l’Assemblée qui ne soit ni un vieillard, ni un amateur, ni un politicien hâbleur, mais une personnalité qui soit femme ou homme d’Etat expérimenté, respecté, ayant de l’autorité pour une 13ème Législature meilleure que ce désastre.

Me Lamine Gueye, Amadou Cissé Dia, Daouda Sow, Abdou Aziz Ndao, Pape Diop, Macky Sall, entre autres, furent au Perchoir et ont laissé leurs noms dans le marbre de l’histoire de l’Assemblée nationale. Certains Sénégalais n’oublient pas les pertinences de Samba Laobé Fall, de Serigne Mbaye Thiam, de Me Ousmane Ngom, de Doudou Wade, quand ils furent chacun Président de Groupe parlementaire.

Il suffit aujourd’hui de faire la comparaison entre ces personnalités politiques parlementaires et les personnes de cette 12ème Législature qui doit vraiment prendre fin pour se rendre compte du désastre.

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