Cheikh Hamidou Kane : "Le Musée des civilisations noires rappelle à l’Afrique son unité"
Le Musée des civilisations noires (MCN) "rappelle à l’Afrique son unité", estime l’écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane, félicitant les autorités sénégalaises pour la création de cette institution notamment dédiée à la préservation de la mémoire des peuples noirs.
A travers le Musée des civilisations noires, "il s’agit d’enlever les séquelles de cette histoire calamiteuse de l’Afrique démantelée, détruite, partagée par la puissance occidentale et en tirer les leçons et les difficultés du passé", a soutenu l’auteur du roman "L’aventure ambiguë", publié en 1961 et devenu un classique de la littérature africaine.
Cheikh Hamidou Kane s’exprimait dimanche à Dakar lors d’une rencontre en son honneur organisée par la direction de "Gorée cinéma", en partenariat avec le MCN, les ministères de la Culture du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, en présence de l’artiste ivoirien Seddiki Baaba, venu présenter le film "L’aventure ambiguë" du français Jacques Champreux.
Il a fait part de son émotion de figurer dans ce musée réalisé par la Chine qui, rappelle-t-il, "a été une des nations dans ce monde sous-développé, à la périphérie de l’Occident".
"Aujourd’hui, la Chine a pris une place centrale dans le monde", fait observer Cheikh Hamidou Kane, avant de s’adresser à des écoliers sénégalais pensionnaires des lycées Mariama Ba de Gorée et Seydou Nourou Tall, de Dakar, ainsi qu’à leurs camarades venus de Sokone, dans la région de Fatick.
Selon lui, "l’essentiel de la culture du peuple noir en Afrique de l’Ouest est contenu dans la +Charte du Mandé+", établie par le roi Soundiata Keita au 13e siècle.
"Cette Charte du Mandé énonce des principes que l’on croyait absents de la culture noire", souligne Cheikh Hamidou Kane à l’endroit de ces écoliers, citant plusieurs de ses dispositions portant sur les droits de l’homme.