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Combat contre le régime de Macky Sall, en prélude à la présidentielle LA STRATEGIE FRAGMENTEE DE L’OPPOSITION

16 - Janvier - 2019

Après la publication de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle, et même bien avant, beaucoup de leaders de l’opposition s’accordent que l’heure des discours, des contentieux juridiques et autres réunions est révolue, et qu’il fallait opposer au régime de Macky Sall des actions politiques. Même si on constate ça et là des actions éparses de militants de certains leaders dont les candidatures ont été déclarées irrecevables par les «7 Sages», il n’en demeure pas moins que l’opposition semble adopter une stratégie fragmentée, avec des objectifs tant soit peu divergents.

Dans la presse d’hier, mardi 15 janvier, il a été fait cas d’échauffourées entre les pro-Khalifa Sall et les forces de l’ordre devant le siège de la coalition “Taxawu Senegaal ak Khalifa Sall“ à Sacré cœur, après la publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle prochaine. Bien avant, à savoir dans la soirée du dimanche 13 janvier, au moment du combat entre Balla Gaye et Modou Lo, des pro-Malick Gakou ont exprimé à Guédiawaye leur mécontentement dans la rue suite à une information, qui s’est avérée vraie par la suite, portant sur l’invalidation de la candidature de leur mentor. Peut-on dire que l’opposition commence à se radicaliser en optant pour la confrontation directe avec le régime du président Macky Sall ? Le moins que l’on puisse dire, depuis un certain temps maintenant, les leaders de l’opposition semblent se rendre à l’évidence que les discours, réunions et autres actions judiciaires étaient révolus. Ou du moins, c’est ce que reconnaissent certains responsables de l’opposition à l’image d’Ousmane Sonko, d’Oumar Sarr, de Bougane Guèye ou autre Mame Adama Guèye qui sont catégoriques sur la nécessité d’apporter des réponses politiques sur le terrain contre le pouvoir en place.

Toutefois, malgré la pléthore de cadres et de plateformes mis en place pour combattre le régime de Macky Sall, jusque là, la stratégie de l’opposition ne semble pas uniforme, au vu des objectifs épars. En effet, le Front national de résistance (Fnr) qui regroupe la quasi-totalité de l’opposition dite «significative», avec comme locomotive le Parti démocratique sénégalais (Pds), semble adopter la stratégie de la «perturbation» de la tenue de l’élection présidentielle. En tout cas, les pro-Karim Wade dont la candidature a été déclarée irrecevable par Pape Oumar Sakho et les juges du Conseil constitutionnel avaient juré, la main sur le cœur, que «sans Karim Wade, pas d’élection dans ce pays». A l’inverse de cette position «radicale» des partisans de “Wade-fils“, certains membres de la toute nouvelle plateforme, le Collectif des 25 candidats (C25), qui regroupe l’ensemble des candidats recalés par les «7 Sages» en plus des autres dont la candidature a été déclarée recevable, optent pour le «boycott» de la présidentielle. Une option qui ne trouve pas l’unanimité au sein du C25 d’autant plus que d’autres membres sont foncièrement contre ladite option, à l’image des partisans de Khalifa Sall et de Malick Gakou à un moment.

Au delà de ces deux entités créées par l’opposition pour faire face aux tenants du pouvoir, existent à coté d’autres plateformes dont les objectifs divergent. Il en est ainsi de la Plateforme de l’opposition pour la sécurisation de l’élection (Pose), regroupée autour du leader du mouvement “Senegaal Bu Bess“, Mame Adama Gueye. Ledit cadre qui enregistre la quasi-totalité des forces de l’opposition, ambitionne de combattre toute velléité de truquer le scrutin présidentiel. Ce qui suppose qu’il faut donc aller aux élections. Un objectif qui contraste avec celui du Pds et ses alliés qui sont d’ailleurs en mode clair-obscur sur leur participation dans cette plateforme de veille. A coté de ces entités, le leader du mouvement “Gueum Sa Bopp“, Bougane Guèye a initié l’opération “Faxass“. Cette opération milite plus pour la mobilisation des populations pour éradiquer le régime de Macky Sall que pour le boycott. En termes clairs, ils veulent un «soulèvement populaire» contre le pouvoir actuel. En plus de cela, les candidats retenus dans la liste provisoire peaufinent chacun sa stratégie pour conquérir le pouvoir à l’élection de février prochain. Ainsi donc, il y a lieu de noter que les objectifs différent selon les entités qui regroupent pourtant presque les mêmes leaders politiques de l’opposition. Aucune de ces stratégies n’a fait bouger d’un iota le régime en place, ou du moins, pour le moment.

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