Comment Habib Beye est devenu l’un des meilleurs consultants du foot français

05 - Octobre - 2016

Comment Habib Beye est devenu l’un des meilleurs consultants du foot français

De plus en plus visible et audible dans les émissions du groupe Canal+, l’ancien capitaine de l’OM s’affirme comme l’un des plus pertinents observateurs du foot français. On est allé à sa rencontre pour comprendre son parcours et sa vision d’un sport qu’il commente sans filtre ni convenance. Entretien fleuve.
On a maintenant l’habitude de te voir sur Canal mais tu interviens aussi régulièrement à la radio, sur RFI.

Habib Beye – La répercussion de cette station est énorme en Afrique, c’est une donnée très importante pour moi. Quand j’ai signé mon contrat d’exclusivité avec Canal, la seule chose que j’ai exigée c’est de pouvoir continuer avec RFI. Je vais au Sénégal deux fois par an. Mon père y vit six mois dans l’année. A chaque fois que je rentre, tout le monde me parle de la radio. Et puis c’est très formateur pour la fluidité à l’oral : ça m’a beaucoup appris pour être de plus en plus à l’aise et éviter de chercher mes mots. Quand j’étais joueur, je m’en sortais pas trop mal pour répondre aux interviews. Je pense que ça m’a aidé. Mais intervenir à la télé ou à la radio c’est un vrai métier. Il ne suffit pas d’être un ancien joueur, de mettre un costume, une cravate et de débarquer sur un plateau. Je travaille, je me réécoute, j’essaie de trouver des synonymes pour gommer les répétitions ou certains tics de langages. Je note même certaines remarques qu’on peut m’envoyer sur les réseaux sociaux. Il faut faire gaffe avec tout ce qu’on trouve sur Twitter et ne pas prendre pour argent comptant tous les messages. Mais ça peut être utile.

A la fin de ta carrière sportive tu avais des objectifs concrets de reconversion ? Te voyais-tu déjà consultant ?

Je n’avais jamais pensé à faire ça. Même pas à un demi pourcent. Pour Canal, tout est parti d’un concours de circonstances. J’allais chercher mes enfants à l’école et je suis tombé sur Ludovic Duchesne, un journaliste de Canal que j’avais l’habitude de croiser pendant ma carrière. Il m’a demandé ce que je faisais de mes journées. Je lui ai répondu que je m’occupais de mes affaires perso, que j’allais courir le matin… J’avais besoin de déconnecter du foot. Il m’a soumis l’idée de devenir consultant. Ludovic avait de bons souvenirs de nos interviews, il trouvait que je m’exprimais plutôt bien et puis j’avais joué en Angleterre pendant cinq ans et Canal+ avait le championnat anglais. Il en a parlé à Karim Nedjari (NDLR : l’ancien boss du sport chez Canal) et tout s’est accéléré. Dans ma carrière pro, tout est toujours parti d’un hasard ou d’un concours de circonstances.

Même pour ta carrière de joueur ?

J’ai toujours rencontré la bonne personne au bon moment. Celle qui te met le pied à l’étrier, qui croit en toi et qui te motive. Mon chemin pour devenir joueur de foot pro est balisé par deux gros concours de circonstances. La première fois que j’ai été détecté, je jouais en promotion d’honneur. Ce jour-là, je sors de l’entraînement comme d’habitude. Je me douche, je me rhabille, je prends mon sac. Sur le parking, l’entraîneur de la CFA 2 du PSG me demande si j’ai encore des forces et si je suis dispo pour m’asseoir sur le banc avec eux car il leur manquait des joueurs. C’était contre une CFA. Je suis rentré en jeu et j’ai fait une demi-heure parfaite. Le coach m’a rappelé pour me proposer de faire la préparation de la prochaine saison avec le centre de formation du PSG.

Je continuais mon bac pro à côté donc je ne pouvais pas m’entraîner le matin. J’ai quand même commencé la saison avec la CFA 2. A la fin d’un match, Pierre Mankowski, directeur du centre de formation, vient me voir avec Claude Le Roy qui était directeur sportif du PSG. Claude me regarde et il me dit : “T’es Sénégalais toi, Beye c’est sénégalais”. Je lui dis “Oui”. Puis il me fait : “Tu sais que je connais ton père : Abdou Beye ? C’était un très bon footballeur. Il était meilleur que toi mais c’est bien, continue”. Quelques temps après, ils sont venus à un match de la CFA 2 car ils avaient raté le bus pour aller voir la réserve du PSG jouer à Limoges. Je marque un ciseau retourné et on gagne 1-0. Ils ont dit à l’entraîneur de me faire monter en CFA. La semaine suivante j’étais dans le groupe de la réserve. Pour mon premier match je donne deux passes décisives à Martel et à Pantelic et on gagne 2-0 au Camp des Loges. J’ai continué la saison comme titulaire. Le PSG m’a proposé un contrat amateur mais à la fin de la saison Pierre Mankowski et Claude Le Roy sont partis à Strasbourg. Ils m’ont pris avec eux et j’ai démarré ma carrière pro là-bas. Tout est parti d’une conversation sur un parking (rires).

Je ne savais pas que ton père était footballeur. Il a joué où ?

Il a joué au Matra Racing, il a même été sélectionné en équipe nationale du Sénégal. Mon père est né en 1943 et à son époque, le football pro n’était pas structuré comme aujourd’hui. Il avait été approché par Montpellier quand il était jeune mais il est reparti tout de suite car il avait le mal du pays. Puis il est revenu mais il avait déjà 26 ans. Il jouait attaquant, c’était un bon joueur. On est une famille de footballeurs. J’ai toujours baigné dans le foot. Même quand j’étais joueur, je regardais du foot quand je rentrais chez moi. A cette époque, j’imaginais plutôt une reconversion en tant qu’entraîneur ou directeur sportif. En France il y a plein de choses à faire sur la structuration des clubs. Si on oublie le PSG, je pense que Lyon a un temps d’avance avec son stade. On s’en rendra peut-être compte que dans dix ans, mais je pense que leur stade va les mettre dans une configuration financière idéale. En Angleterre les gens arrivent tous en maillots, ils achètent les saucisses du club et à la fin du match ils restent encore dans l’enceinte pour consommer. En France, on arrive en courant trois minutes avant le coup d’envoi et on se barre en avance pour éviter les bouchons.

Être directement impliqué dans la structure d’un club, c’est le genre de projet qui t’intéresse pour l’avenir ?

Oui, pour le futur. Là c’est trop tôt. J’ai résigné pour trois ans avec Canal et c’est une ambition qui n’est pas compatible avec mon métier de consultant. Si demain je décide de passer mes diplômes d’entraîneur, je veux pouvoir m’y consacrer à plein temps. Je pense que je reviendrai au football de manière plus concrète un jour. Il y a tellement de choses à faire en France aujourd’hui dans la politique sportive des clubs. Pour prendre un club qui m’est cher, le vrai problème de l’OM aujourd’hui c’est ce manque de clarté dans la politique sportive du club. Ca me plairait d’être proche d’un directeur sportif ou d’un président en réfléchissant sur du long terme. C’est important de penser à avoir de la continuité dans la performance. Beaucoup de gens critiquent Wenger car Arsenal ne gagne plus de titres, mais quand tu emmènes ton club pendant presque vingt ans en Ligue des Champions c’est aussi un palmarès. Cette semaine je suis allé commenter Dortmund – Real pour Canal+ Afrique. Ca calme. Evidemment, quand je reviens pour analyser la Ligue 1 sur le plateau du CFC, je ne demande pas à Toulouse de jouer comme le Borussia. Mais quand tu regardes l’effectif et la structure de Paris, tu te dis qu’ils doivent être capables de se comporter comme ces équipes.

Aujourd’hui, tu es tellement identifié “OM” que peu de gens savent que tu as commencé ta carrière à Paris. Je crois que tu es né dans le 92. Gamin, tu supportais le PSG ?

Non. Ca n’a jamais été mon club de coeur. Ma génération c’est 91-93 : je suis né en 1977 donc lorsque j’étais ado c’est l’OM qui brillait. J’ai été bercé par ces années. L’échec face à Belgrade en 1991, la main de Vata contre Benfica, la Ligue des Champions en 1993… Je suis fan de l’OM pour ça. Je n’ai pas retourné ma veste, je n’ai pas changé de club. Après, je comprends que mon fils soit fan du PSG. Il a vu Zlatan arriver avec tous les grands joueurs : c’est son époque. Paris est en train de conquérir tous les gamins et ils vont grandir avec le club mais moi je suis côté Marseille ! Quand j’ai signé chez eux, c’était le rêve de ma vie. Et quand mon agent m’a appelé pour m’annoncer les contacts, j’étais prêt à partit de Strasbourg en courant. Il m’a rappelé à 23h et il m’a dit “C’est mort, ils prennent Pichot de Lille”. J’étais dévasté. Strasbourg demandait trop d’argent en fait. J’ai appelé Marc Keller direct. J’étais furieux ! Le lendemain j’étais dans son bureau à la première heure. Il voulait augmenter le prix de ma clause juste parce que c’était Marseille alors qu’il m’avait promis un bon de sortie. Heureusement, Kombouaré a beaucoup fait pour décanter la situation. Moi je ne voulais plus venir à l’entraînement. J’étais parti pour faire une Thauvin.

Pour avoir vécu ce genre de situation, tu as de l’indulgence pour les mecs qui vont au clash contre leur club ? Cette année on a vu le même genre de chantage à la grève avec Andy Delort à Caen…

Le joueur peut avoir envie d’aller au clash mais le club ne doit jamais l’admettre. Lille a admis l’attitude de Thauvin. En France, les clubs ne sont pas toujours assez fermes. Pape Diouf avait bloqué Ribéry quand il voulait partir de Marseille. “Ok, tu vas aller jouer avec la CFA pendant trois ans et après tu partiras”. Si tu dis ça à un joueur et qu’il est convaincu que tu es sérieux, il risque de considérer sa demande différemment. Je me souviens que Pape a dit à Franck “Tant que je suis en vie, tant que je respire, Aulas il peut envoyer un jet privé et m’offrir 50 millions d’euros, je te garantis que tu restes ici. L’année prochaine, on discute”. On était tous là et il a fait passer le message devant tout le monde.

C’était il y a dix ans mais j’ai l’impression que c’est déjà une autre époque. Aujourd’hui, les joueurs sont devenus des actifs tellement importants que c’est presque impossible pour les clubs d’être aussi fermes. On l’a vu avec les insultes et la réintégration express d’Aurier l’an dernier.

Je ne suis pas sûr que ça serve l’image du club. L’erreur est humaine et je peux comprendre celle d’Aurier mais quand l’institution est touchée c’est délicat. Je ne suis pas là pour juger le comportement d’Aurier, dans la vie il faut savoir pardonner. Mais je pense que Paris a pris un risque pour son image et son institution. Je ne suis pas sûr que ce genre de choses puissent se passer eu Real ou au Bayern. Le jour où ils vendront Aurier, on verra si l’attitude du PSG a été bénéfique pour les finances du club. Ce qui est sûr c’est qu’ils ont fragilisé leur entraîneur en le réintégrant.

Entre les déboires d’Aurier, le départ de Zlatan, la polémique autour de Ben Arfa et les hésitations d’Emery tu penses que le PSG est affaibli au point de lâcher le titre de champion ?

Non, je pense qu’ils seront champions. Ils n’auront peut-être pas trente points d’avance cette année mais ils ont trop de certitudes pour laisser filer le titre. Pour moi, ils sont moins forts que l’an passé. Quand tu perds un mec qui t’a mis cinquante buts toutes compétitions confondues, tu es moins fort. J’ai aussi quelques doutes sur le recrutement mais ils resteront les meilleurs sur l’ensemble de la saison en championnat. Le vrai problème se situe à l’échelon supérieur. Le PSG est encore un nouveau né chez les grands d’Europe. Ils sont encore très loin du Real, du Barça, du Bayern… Même l’Atletico c’est au dessus du PSG. Le départ de Zlatan a laissé un vide mais un joueur ne doit jamais devenir plus important qu’un club.

Au niveau national, j’ai l’impression que les entraîneurs ont repris la main sur la Ligue 1 cette année. On le voit avec des mecs comme Jardim, Favre ou Dupraz dans des idées et des styles très différents.

Je crois que certains entraîneurs ont repris espoir en voyant le PSG en difficulté. L’an dernier, il y avait un discours qui n’a pas sa place dans le foot selon moi : “Ah c’est le PSG, c’est normal qu’on en prenne trois”. En football ce n’est pas normal ! Si tu acceptes cette fatalité, ne fais pas ce métier. Dupraz l’a très bien dit avant la victoire de Toulouse : “On est dans notre jardin, il y a peut-être quelque chose à faire”. Après, je pense qu’il est conscient qu’il peut rejouer ce match dix fois et le perdre à chaque fois. J’aime bien le discours de Favre qui est très neuf pour notre championnat. Il change de système de jeu deux fois par match. Et puis il gère bien Balotelli, c’est un vent de fraîcheur sur la la Ligue 1. Ce qui m’ennuie, c’est les gens qui disent que la L1 est d’une faiblesse abyssale. C’est faux ! En Angleterre, j’ai regardé des West Brom – Hull City, des Burnley – Queens Park. Ok, il y a de l’intensité mais on se laisse tromper par cette dimension. Quand tu regardes ces matches avec des yeux de footballeur, tu te rends compte qu’il y a beaucoup de mecs qui ne savent pas jouer au football. La L1 doit tout de même se réformer dans l’état d’esprit. Après l’égalisation contre le Real, l’entraîneur de Dortmund était fou sur le bord du terrain. Il gueulait sur tous ses joueurs pour qu’ils arrachent la victoire. Au risque de perdre le match.

Tu te souviens de ton premier direct en tant que consultant ?

Ouais, c’était pour match amical de pré-saison au mois de juillet : Lyon contre le Redbull Salzbourg. A la fin de la rencontre j’ai appelé Laurent Jaoui qui m’avait lancé sur Canal pour lui dire que ce n’était pas fait pour moi. Il m’a encouragé à persévérer et j’ai continué. De manière générale, tous les journalistes avec lesquels j’ai bossé ont eu la volonté de me faire progresser. Il faut passer par différentes étapes pour apprendre ce métier. La première année Canal ne m’envoyait pas sur les lieux des matches. J’ai fait beaucoup de commentaires en cabine puis je suis parti sur des rencontres en Angleterre et j’ai fait quelques apparitions dans Les Spécialistes. Cette émission a été importante car il fallait imposer son avis face à des personnalités fortes comme Christophe Dugarry ou Daniel Bravo. Le jour où Karim Nedjari m’a appelé pour me proposer le Canal Football Club j’ai été surpris mais tout s’est passé naturellement. Je suis bien intégré dans l’équipe, j’amène mon point de vue.

Tu profites aussi de ta liberté de ton, comme après la défaite de Marseille à Nice où tu t’es emporté sur le plateau.

Je ne supporte pas la notion de “défaite encourageante”. Ce n’est pas un bon message. Le contenu d’un match peut être positif mais quand tu prends trois buts à Nice tu ne peux pas être content. Ca me fait penser à la panenka de Zlatan sur Rémy Vercoutre que j’aime beaucoup et avec qui j’ai réglé mes comptes sur le plateau récemment car il trouve que je le critique trop (rires). Quand je le vois courir pour aller échanger son maillot avec lui dès le coup de sifflet final, je ne comprends pas. J’adorais Ronaldinho, j’ai joué contre lui et je voulais son maillot. Il m’a mis un petit-pont dans le match. Après c’était fini, son maillot je ne le voulais plus ! Dans le sport, la défaite peut arriver à tout moment mais il ne faut jamais l’accepter.

Parmi les équipes dans lesquelles tu as joué, il y en a une qui incarne particulièrement ces valeurs qui te tiennent à coeur. C’est celle du Sénégal qui avait battu la France à la Coupe du Monde 2002. Les gens oublient souvent que l’état d’esprit de cette équipe était né quelques mois avant pendant la CAN. On s’en rend bien compte dans votre version des Yeux dans les Bleus, La Tanière des Lions.

Cette équipe s’est construite en 2001. On avait perdu en Egypte pendant les qualifications. Plus personne ne nous voyait nous qualifier et puis on finit se qualifier pour la Coupe du Monde après une victoire 5 – 0 en Namibie. Bruno Metsu a été très important dans l’état d’esprit de cette équipe. On était tous dans des petits clubs et on était tous sur le point d’être transférés dans des gros clubs. Fadiga a signé à l’Inter, Diouf et Diao à Liverpool, les mecs de Sedan sont partis en Angleterre, moi j’ai signé à l’OM. On a tous changé de statut et on revendiquait tous quelque chose quand on est revenu en sélection, c’est là qu’on perdu cet état d’esprit. Le départ de Bruno a fait beaucoup de mal à la sélection. Il avait beaucoup d’emprise sur nous et il arrivait à nous faire redescendre quand on s’enflammait.

Je me souviens de l’anecdote dingue du vol de bijoux dont Fadiga avait été accusé en plein Mondial. Le genre de dérapage impensable qui aurait pu faire sortir le groupe de la compétition.

On se couvrait les uns les autres. On avait une solidarité incroyable. Personne n’a parlé à la presse et notre performance a fait oublier cette histoire.

Cette victoire dans le match d’ouverture contre la France était particulière pour toi car tu es aussi Français.

Je suis un binational, né en France, élevé en France avec une méconnaissance du Sénégal que je n’ai découvert qu’à 17 ans. La sélection m’a rapproché de mes origines. Je ne connaissais pas la langue, les coutumes. Le foot m’a permis de connecter avec ce pays et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait ce choix. J’avais été pré-sélectionné en équipe de France donc je n’ai pas fait de calcul en me disant que j’aurais plus de chances de jouer le Mondial avec le Sénégal. On était très loin d’être qualifiés. Dès mes premières sélections, j’ai su que j’avais fait le bon choix. La ferveur, l’ambiance. C’est vraiment particulier. Quand on est rentré de la la finale de la CAN perdue contre le Cameroun, notre bus a mis sept heures pour faire quatre kilomètres. C’était la folie. On a fait un quart de finale de Coupe du Monde après ! Pour le petit pays qu’on est c’était un truc de fou.

Tu pourrais constituer l’équipe type des joueurs avec lesquels tu as joué ?

Gardien c’est facile : Fabien Barthez. Arrière droit Habib Beye, capitaine ! (rires). Dans l’axe Lamine Diatta et je suis obligé de mettre mon lieutenant : Abdoulaye Meïté. Bien-sûr ce n’est pas le meilleur coéquipier que j’ai eu mais je savais que je pouvais partir à la guerre avec lui et une équipe c’est aussi ça. Arrière gauche : Taiwo. Au milieu de terrain, Stilian Petrov d’Aston Villa : super joueur. Lorik Cana avec lui. Nasri à droite, Ribéry à gauche. Drogba, évidemment : le meilleur joueur avec lequel j’ai joué. Et puis Ljuboja ! Danijel c’est mon frère.

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