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Communication gouvernementale: Cacophonie !

21 - Juin - 2019

La sortie de Hamidou Kassé de la Communication gouvernementale a suscité colère et indignation au niveau du pouvoir au point que le Directeur du Soleil Yakham Mbaye a cru devoir répliquer pour non seulement démentir formellement, mais aussi préciser que le Président de la République n’est pas au courant.
La tentative a été de tenter d’isoler le Ministre en allant même jusqu’à donner des éléments de détails sur sa rencontre avec Aliou Sall lequel lui aurait dit ce qu’il avait déjà défendu lors de sa conférence de presse.
Or, la sortie de Yakham met au goût du jour la cacophonie au sommet d’autant plus que dans un communiqué, Benno bokk yakaar n’a pas été aussi acerbe contre Kassé.
En somme, qu’est-ce à dire ?
Eh bien, cela veut dire que la communication du pouvoir est le fait de tous, qu’elle n’est pas coordonnée, qu’elle est opaque et contradictoire. S’agissant, en tout cas, de la riposte à apporter par rapport à ce dossier du pétrole.
En cherchant à disculper Aliou Sall, les caciques du régime comme Farba Ngom versent dans la démesure et l’inconstance. Rien d’étonnant qu’ils finissent par se cogner dessus, les uns contre les autres.
Un spectacle désolant car, la cacophonie cache mal la panique au sommet laquelle rend compte d’une forme de malaise tenace.
Elle crédibilise également le travail de la journaliste de BBC, Meyni Jones, et rend de plus en plus urgente, la nécessité de faire la lumière sur le pétrole même s’il dort encore au fond de l’océan.
Tous ceux qui ont tenté de se prononcer sur cette affaire, y compris le Procureur, ont eu du mal à convaincre de leur bonne foi.
Malheureusement, face à Jones, Dionne aurait été d’un certain apport. Il avait pris l’habitude de gérer ces genres de crises avec des répliques circonscrites. Voilà ce que cela coûte de ne pas avoir de fusible…
En tout état de cause, le Palais a intérêt à revoir sa communication sur la question et partant, celle de tous ses partisans et alliés.
Dès lors qu’une enquête est ouverte, ‘’tout ce que dira l’Etat sera retenu contre lui’’. C’est pour cela que le silence est préférable à certains propos qui jettent du feu sur le gaz.
Cela démontre également les limites de la procédure judiciaire.
Il est difficile de comprendre que les auditions de témoins ne commencent pas par les intéressés eux-mêmes, Frank Timis, Aliou Sall, le Directeur de Pétrosen, etc.
Si la Division des investigations criminelles (Dic) doit continuer à enquêter sur cette affaire, il faudrait qu’elle ait les coudées franches en mettant en avant ses propres techniques d’investigations et non en se voyant imposer des méthodes.
En tout état de cause, la procédure judiciaire ne peut pas empêcher les autorités à retourner à l’orthodoxie en la matière. Car, manifestement, si certaines règles élémentaires avaient été respectées, une société nouvellement créée, inexperte en la matière, n’aurait pas gagné le marché.
Ne serait-ce que sur ce point, il y a doute légitime.
Ensuite, s’agissant de la traçabilité des 25000 dollars qu’Agritrans aurait encaissés, la Dic n’aurait aucune difficulté à faire la lumière sur la question.
Pour le moment, personne n’a encore prouvé que Hamidou Kassé ne dise pas la vérité.
C’est pourquoi, seule une Commission d’enquête indépendante avec des parlementaires, des membres de la Société civile, de la classe politique, etc. pourrait nous édifier.
En attendant, vaut mieux éviter certaines déclarations qui ne font qu’envenimer une situation déjà chaotique.

Assane Samb

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