Communication présidentielle: Macky prêt à sévir, encore !

24 - Octobre - 2019

Le couperet est tombé sur Sory Kaba, Moustapha Kâ et Samba Ndiaye Seck, sans oublier, bien sûr, il y quelques mois, le cas de notre confrère Amadou Kassé.

Ce qui se passe, c’est que Macky est déterminé à sanctionner toute personne qui violerait les directives données lors du séminaire sur la communication présidentielle.

Le mot d’ordre est clair et il circule à tous les niveaux pour que nul n’en ignore.

Les seuls domaines dans lesquels la communication est permise, c’est le bilan du Chef de l’Etat, ses réalisations et tous propos allant dans le sens de défendre le grand Manitou.

Tous les sujets sensibles devront être évités par toute personne qui est dans le Gouvernement, l’Alliance pour la République (Apr) et même la coalition au pouvoir.

Ce sont en tout cas les consignes claires qui, actuellement, font l’objet de discussion au sein des ministères et autres centres de décision.

Malheureusement, certains proches de Macky ne se gênent pas de passer outre mesure. Les deux Moustapha, Moustapha Cissé Lô et Moustapha Diakhaté, continuent à braver les consignes, tranquillement.

Le premier s’est récemment attaqué à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et le second a réitéré, pratiquement, les propos qui ont valu à l’ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur d’être limogé.

Or, nos sources nous révèlent que Moustapha Diakhaté serait dans le collimateur du Président qui n’apprécie pas du tout sa liberté de ton et surtout sa témérité qui consiste à oser aborder des sujets et des argumentaires qui n’arrangent pas forcément le locataire du Palais.

Le seul à sembler alors bénéficier d’une forme d’impunité, c’est Moustapha Cissé Lô. ‘’On ne peut rien contre lui’’, ‘’il est comme il est’’, avance-t-on.

En tout état de cause, Macky teste son autorité et montre des signes de lassitude et d’énervement à l’égard de ses frères de parti qui se disputent déjà sa succession.

Il reste aphone sur le sujet brûlant du troisième mandat en dehors de sa sortie de 2017, alors qu’il pouvait mettre fin aux suspicions, supputations et surtout craintes que le Sénégal ne se mette à l’école de la Guinée.

Une façon, pour lui, de mettre fin à la guerre de succession qui mine son camp et pollue l’atmosphère entre ses proches. Il laisse entrevoir la possibilité du troisième mandat et interdit toute forme de communication venant de ses proches sur le sujet, juste parce qu’il a été agacé par sa mise à mort politique prématurée.

Les batailles de positionnement dans le parti, les coups bas, les délations, les trahisons et autres ont fini d’énerver le Président qui, au demeurant, entend restaurer son autorité.

Malheureusement, il s’y prend mal. D’abord, la loi est générale et impersonnelle. La directive ne devrait pas laisser en marge certaines fortes personnalités. Ensuite, fermer la bouche des gens, surtout de ses proches, n’est jamais une bonne méthode.

Macky a, depuis toujours, revendiqué d’être mieux défendu par ses proches. Aujourd’hui, ces derniers vont rechigner à parler, prendre position, le défendre parce que la frontière est très fine, du point de vue de la communication, entre ce qui est interdit et ce qui est permis.

L’enfer étant pavé de bonnes intentions, ses cadres vont hésiter et décider de ne pas prendre de risques. Macky va alors finir par installer une sorte d’omerta dans ses rangs, exactement comme dans la Camorra, et laisser la parole à ses adversaires.

Et toute cette belle pagaille a été accentuée par la suppression du poste de Premier ministre. Mahammad Boun Abdallah Dionne défendait bien son mentor et avait une certaine autorité sur les autres.

Aujourd’hui, Macky semble être seul à mener la barque. Et il veut y parvenir en jouant à se faire peur.

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