Concertation nationale autour de la gouvernance transparente du pétrole et du gaz, ce mardi MACKY SALL CHERCHE LA BONNE FORMULE

12 - Juin - 2018

C’est aujourd’hui, mardi 12 juin, que démarre la Concertation nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz. Initié par le chef de l’Etat, Macky Sall, et organisé à Diamniadio, ce dialogue est parti pour être, si les acteurs jouent le jeu, un temps fort de la gouvernance de nos richesses naturelles, auquel sont conviées, selon la formule officielle, toutes les forces vives de la Nation. Seul bémol, l’opposition dite significative a décidé de rejeter la main tendue du chef de l’Etat, en somme l’appel au dialogue autour de la gestion du gaz et du pétrole lancé par Macky Sall. Principale condition de l’opposition : la publication de tous les contrats et licences octroyés par le gouvernement dans le cadre de l’exploitation de ces richesses naturelles.

S’il est vrai que les premiers pas du Sénégal dans la gestion de ses gisements de pétrole et de gaz prêtent à confusion, comme n’ont cessé de le souligner l’opposition et une bonne partie de la société civile avec l’affaire Frank Timis et autre accord gazier sénégalo-mauritanien, n’est-il pas aussi juste de reconnaître que la gouvernance transparente des revenus issus du pétrole et du gaz est un enjeu d’ordre national, stratégique, qui requiert une concertation inclusive de toutes les franges de la société sénégalaise ? Beaucoup de pays, en Afrique et ailleurs, n’ont pas su enjamber la «malédiction du pétrole» parce que les positions partisanes avaient pris le pas sur l’intérêt national. Pendant qu’on y est, la concertation devant démarrer ce jour peut être une large tribune pour aplanir les divergences, structurer les congruences et promouvoir un modèle national propre de gouvernance de nos ressources naturelles. Par pur esprit de dépassement et de citoyenneté !
Un dialogue sans une partie de l’opposition significative
Il ne faut pas compter sur la présence d’une bonne frange de l’opposition dite «significative» aux concertations initiées par le président de la République, Macky Sall, autour de la gestion des ressources gazières et pétrolières. En effet, une partie de cette opposition «radicale» refuse systématiquement de tailler bavette avec le pouvoir sur n’importe quelle question. C’est du moins les positions toutes tranchées des partis comme Pastef d’Ousmane Sonko, l’Act d’Abdoul Mbaye, Rewmi d’Idrissa Seck, le Pds de Me Abdoulaye Wade, le Grand parti de Malick Gakou, ou encore le Fpdr avec Mamadou Diop Decroix, etc.
Même le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) d’Issa Sall, qui avait promis d’examiner en interne l’opportunité de prendre part à ces concertations, si toutefois il recevait une invitation formelle, semble maintenant catégorique. Si du moins, l’on se fie aux propos du chargé de communication dudit parti, Makhary Mbaye, qui laisse entendre que le Pur ne compte pas répondre à l’appel encore moins participer au dialogue. Ces partis ont systématiquement rejeté la main tendue du président de la République comme ce fut le cas pour le dialogue autour du processus électoral, comme sur le fichier électoral. Pour ces derniers, c’est un «niet» catégorique qui a été apposé à l’appel au dialogue autour de la gestion des ressources minières, tout en reprochant au chef de l’Etat un manque de «sérieux» et de «sincérité», sans oublier le manque de «confiance». Certains d’entre eux dénoncent la gestion «cavalière» du président Macky Sall ou les prises de décision en amont avant de convier à des concertations. Le pouvoir peut cependant compter sur la présence de quelques partis de l’opposition, mais moins «radicaux» que les autres. En effet, des partis comme le Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd)/Liguey d’Aliou Sow, ou encore Les libéraux démocrates réformateurs (Ldr/Yessal) de Modou Diagne Fada comptent prendre part à ces concertations, si bien sûr ils sont saisis officiellement.
A noter que le pouvoir dit vouloir tenir ces concertations «afin d’instaurer une gouvernance inclusive et transparente de nos ressources naturelles et d’asseoir un consensus national durable sur les orientations stratégiques qui encadrent le développement, au service exclusif de la Nation, de l’industrie pétrolière et gazière».

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