Contentieux électoral programmé lors des élections législatives !

03 - Juillet - 2017

Ce serait une erreur de croire que tous les couacs notés depuis le début du processus des élections législatives sont dus au hasard, ou à des manquements administratifs ou faute du seul Ministre de l’intérieur.
En réalité c’est toute une stratégie mise en place par le Président Macky Sall pour d’une part divertir l’opposition avant les élections et d’autre part créer les conditions d’un contentieux électoral qui serait tranché à sa faveur par sa justice et ainsi obtenir la bénédiction des partenaires internationaux
Le président de la République a plus d’une fois déclaré qu’il va réduire l’opposition à sa plus simple expression, alors que la quintessence même d’une démocratie c’est la vigueur des partis d’opposition et des mouvements de la société civile.
L’encouragement à la transhumance, l’achat des consciences et l’utilisation abusive des moyens financiers de l’Etat ont fini par déstabiliser les partis politiques, orienter les écrits de certains journalistes, diviser les foyers religieux et saper les bases culturelles et cultuelles de la société sénégalaise.
Il n’y a jamais eu de concertation entre l’exécutif et les partis de l’opposition sur le processus électoral, alors que la loi recommande le dialogue entre les acteurs politiques en matière d’élections. Le consensus qui a toujours prévalu en matière électorale au Sénégal a été rompu avec le dépôt unilatéral, en procédure d’urgence, du projet de loi portant refonte partielle des listes électorales, son adoption et sa promulgation.Beaucoup de manquements ont été notés pendant la phase des inscriptions sur les listes électorales, lors de la sortie des listes définitives du corps électoral et dans la distribution des cartes d’électeurs.
Le plus grave c’est la pléthore de listes en compétition, ce qui pour certain va rendre chaotique le déroulement des élections.Tout le monde semble reconnaître aujourd’hui que, effectivement, ces élections vont aboutir sur des contentieux électoraux et si la Justice reste inféodée au Législatif, la violence peut s’inviter au scrutin et ternir l’image du Sénégal qui a toujours été cité en exemple de démocratie en Afrique.
Même si tous les acteurs politiques sont dans de bonnes dispositions pour des élections apaisées, c’est la configuration de ces élections qui est très complexe et couve en son sein les germes conflictuels qui sont très difficiles à éradiquer.
Si la concertation était pratiquée par le Président Macky Sall, il serait plus facile aujourd’hui de réunir tout le monde autour d’une table pour éviter au pays ce déchirement d’après élections noté partout en Afrique. Mais avec ce défaut dialogue, la suspicion entoure toute initiative susceptible de régler en amont ces problèmes qui à mon avis sont inévitables.
Ces élections ont mis à nu toutes les tares d’un régime qui veut accaparer tous les pouvoir et y s’accrocher en affaiblissant son opposition et en museler ses adversaires potentiels.
Il faut faire le bilan global de ce régime, pas uniquement regarder les routes construites ou les villes religieuses rénovées, mais voir si la démocratie qui est notre marque de fabrique connue et reconnue partout à travers le monde n’est pas en train disparaître sous nos yeux.Il y a des pays africains qui sont mieux dotés que nous en infrastructures, qui ont le plein emploi par rapport à nous ou qui sont matériellement plus riches que notre pays, mais le Sénégal est chanté uniquement pour sa démocratie.
Faisons le bilan de la démocratie depuis l’avènement du Président Macky Sall et choisissons bien notre bulletin de vote le 30 juillet 2017.

Ibrahima Wade
Bruxelles

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