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CONTRATS PETROLIERS - DES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE SUR LA SORTIE DU PM UN DISCOURS, MILLE TONS

23 - Septembre - 2016

CONTRATS PETROLIERS - DES ACTEURS DE LA SOCIETE CIVILE SUR LA SORTIE DU PM UN DISCOURS, MILLE TONS

Dans la foulée de la séance d’explications du Premier ministre Dionne sur les contrats pétroliers au Sénégal et particulièrement sur l’affaire Petro-Tim qui «éclabousse» Aliou Sall, le maire de Guédiawaye et non moins frère du chef de l’Etat, les réactions n’ont pas manqué de pleuvoir de la part des différents segments de la société sénégalaise. Interpellés par Sud Quotidien sur les arguments apportés par le chef de gouvernement au sujet de ces contrats, des membres de la société civile émettent plusieurs sons de cloche. Ainsi en est-il de Momar Ndao, le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), qui rame à contrecourant du débat politique et qui invite en particulier, dans cette affaire, à «la sauvegarde des intérêts du Sénégal et des Sénégalais». Voire d’Abdourahmane Sow de la Cos/M23 qui dit rester sur sa faim car «les réponses apportées par le Pm sur la question de l’implication du frère du Chef de l’Etat dans le pétrole et le gaz au Sénégal n’ont pas satisfait». Et autre Ibrahima Sory Diallo, président de la coalition «Publiez ce que vous payez» pour qui «Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses» dans cette affaire des contrats pétroliers.

MOMAR NDAO, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES CONSOMMATEURS DU SENEGAL : «Ce qui importe, c’est qu’on préserve les intérêts du Sénégal»
Actuellement le débat est politique. Or, nous ne voulons pas parler de politique. Ce qui nous importe, c’est qu’on préserve les intérêts du Sénégal et des Sénégalais», a déclaré Momar Ndao. Poursuivant son propos, le président de l’Ascosen a souligné la nécessité de faire profiter à toute la population sénégalaise de cette manne pétrolière, en soutenant que cette «préservation doit se fonder sur des contrats très bien pensés, très bien écrits, très bien faits de sorte que l’on ne puisse pas se retrouver dans une situation où le Sénégal ne gagne que des portions congrues dans cette manne financière». Par ailleurs, Momar Ndao invite tous les acteurs à veiller à ce que notre pays ne soit déstabilisé par les intérêts pétroliers comme c’est le cas dans beaucoup de pays en Afrique. «Nous devons tout faire pour bien verrouiller le système et faire de sorte que l’on ne tombe dans ce qu’on a l’habitude d’appeler la malédiction du pétrole», a tenu à faire remarquer le président de l’Association des consommateurs du Sénégal.

ABDOURAHMANE SOW, COMMISSION ORIENTATIONS ET STRATEGIES DU M23 : «On s’attendait plus de la part du Pm...»
Nous estimons au niveau de Cos/M23 que c’est normal que l’autorité ait senti la nécessité de faire une sortie même si ça peut paraitre comme un simulacre. Parce qu’au vu des préoccupations des populations, en tout cas d’une certaine opinion avisée, on attendait plus de sa part que de simples informations portant sur des contrats. Ces ont des informations qui sont accessibles à toute l’opinion, à tout Sénégalais qui veut en disposer. Notre préoccupation va dans le sens d’avoir l’information portant sur des concessions de parts, le degré d’implication de Monsieur Aliou Sall qui est mis en avant et qui est pointé du doigt par une très grande frange d’acteurs politiques et de la société civile. Pour qu’on ait la transparence et une garantie de bonne gouvernance dans les ressources publiques et particulièrement dans les ressources minérales.
Compte tenu des enjeux suscités sur le plan économique de l’exploitation du pétrole, c’est un droit fondamental pour nous, Sénégalais, d’avoir la bonne information pour savoir comment nous comporter vis-à-vis des principes de bonne gouvernance et de transparence applicable dans les ressources publiques. Donc, nous restons sur notre faim parce qu’il y a des questions qui sont toujours sans réponse. Quel est le degré d’implication de Monsieur Aliou Sall dans la gestion du pétrole ? Qu’en est-il des cessions ? Qu’en est-il du respect des principes des cadres juridico-réglementaires de l’exploitation pétrolière ? Donc, nous n’avons pas été satisfaits par rapport à la réponse qui a été donnée. D’où l’évidence de la continuité de notre action dans le cadre de l’investigation et de l’interpellation des autorités pour avoir les réponses adéquates…

IBRAHIMA SORY DIALLO, PRÉSIDENT DE LA COALITION «PUBLIEZ CE QUE VOUS PAYEZ» : «Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses»
Le débat en soi est une bonne chose parce que cela permet aux populations d’avoir des informations sur la politique de l’Etat du Sénégal dans ce domaine. Il faut noter que la malédiction des ressources naturelles notée dans certains pays a été le résultat d’une politique d’accaparement des ressources par un groupe. Il faudrait que chaque Sénégalais se sente concerné par la gouvernance et le débat constructif autour de cette problématique contribue à apporter des solutions innovantes pour le bénéfice exclusif des communautés pour lesquelles nous travaillons depuis plusieurs années.
L’objectif du Premier ministre dans cet exercice a été de communiquer aux Sénégalais les informations dont son gouvernement dispose. Nous considérons également que les autres parties qui livrent des informations ou interpellent les autorités sont mues par le désir d’informer les populations parce qu’en fin de compte, elles sont les destinataires finales. La transparence est un processus et l’exigence de rendre des comptes doit être un exercice quotidien. A notre niveau, nous sommes en train d’analyser les éléments fournis par le Premier ministre tout comme nous analysons les données qui nous sont fournies par d’autres entités ou qui résultent de nos propres investigations. Toutefois, nous estimons que la meilleure manière de préserver l’intérêt des Sénégalais est de bien l’appréhender et quoi de mieux pour arriver à ce résultat que de les écouter. Nous sommes convaincus que des échanges ouverts permettront de trouver un consensus fort dans la manière de gérer ces ressources qui doivent bénéficier aux générations présentes et futures.
Nous avons aujourd’hui beaucoup d’acteurs qui travaillent, chacun dans son domaine de compétence, à soutenir les projets de l’Etat et à porter les besoins et préoccupations des communautés. Le rôle du gouvernement n’est pas d’imposer sa propre vision des choses mais de combiner les meilleures suggestions des différents acteurs. C’est à ce débat que nous appelons toutes les parties intéressées».

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