Coopération économique entre le Sénégal et la France: quand Marianne dicte sa loi

21 - Décembre - 2016

Coopération économique entre le Sénégal et la France: quand Marianne dicte sa loi

Il n’y a pas de partenariat gagnant-gagnant dans la coopération économique entre le Sénégal et la France. Même après l’indépendance, le pays de Marianne continue d’avoir une mainmise sur l’économie sénégalaise avec plus de 100 entreprises sur le sol sénégalais et qui assurent un quart du Pib et des recettes fiscales du pays’’.

Le président de la République est depuis dimanche dernier en France. Une visite d’État que Macky Sall réserve à son homologue français, François Hollande. En plus des questions d’ordre sécuritaire et international qui seront à l’ordre du jour, les deux chefs d’Etat vont forcément parler de coopération surtout sur le plan économique. La France, au-delà d’être la puissance colonisatrice du Sénégal, reste aussi un grand partenaire. Selon la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la France est le premier investisseur au Sénégal. Elle a donc une présence économique dominatrice à Dakar. Un document du ministère français des Affaires étrangères renseigne que 40% des investissements directs étrangers (IDE) du Sénégal proviennent de l’ancienne puissance colonisatrice.

En 2012, le volume des IDE était estimé à 727 millions de dollars, environ 460 milliards de F CFA. Une centaine d’entreprises françaises sont dénombrées au Sénégal. Elles s’activent dans divers domaines que sont l’agriculture, l’industrie, les mines, les bâtiments et travaux publics (BTP), les télécommunications, le transport aérien. Parmi les plus en vue, le ministère français de l’Économie, sur son site internet, liste Eiffage et Sogea Satom dans les BTP, Total dans la distribution des hydrocarbures, Air France, Corsair, Accor et Club Méditerranée dans le transport aérien et le tourisme. Dans le secteur des télécoms, Orange, une multinationale française est le premier actionnaire de la Sonatel. Toujours dans ce secteur, la société Atos a implanté, tout récemment, un hub de services à Dakar. Puis, dans le secteur bancaire, la BICIS et la SGBS filiales de BNP Paribas de la Société Générale sont les deuxième et troisième banques du Sénégal.

Plus de 140 stations pour Total

Cette coopération semble reprendre son envol au cours de ces 5 dernières années. La preuve, la première visite du chef de l’Etat du Sénégal, fraîchement élu en 2012, a été réservée à la France. Un séjour lors duquel Macky Sall est revenu avec une valise pleine de billets de banque puisque son homologue français lui avait accordé une aide budgétaire de plus de 85 milliards de F CFA. En retour, la France se repositionne de plus en plus au Sénégal. C’est ainsi que depuis quelques années, l’on note le retour en force de Total. Première entreprise française en termes de chiffres d’affaires, elle est en train de construire des stations-services partout dans le pays. D’ailleurs, le nombre total de stations que ce groupe totalise au Sénégal est estimé à plus de 140.

L’ancien Premier ministre français, lors de sa récente visite au Sénégal, est revenu sur l’apport des entreprises françaises à l’économie sénégalaise. D’après Manuel Valls, la France est ‘’le premier partenaire économique du Sénégal’’, le ‘’premier investisseur’’, le ‘’premier fournisseur’’ mais aussi le ‘’premier employé de main-d’œuvre’’. Selon le site tresor.economie.gouv.fr, les échanges commerciaux entre les deux pays sont excédentaires de plus de 681 millions d’euros, soit plus de 446 milliards de F CFA en faveur de la France. Toutefois, la même source renseigne que ‘’la France voit sa part de marché reculer depuis une dizaine d’années, atteignant actuellement 18% des importations sénégalaises. Mais elle ne désespère pas pour autant. D’après toujours le site, les perspectives d’investissement pour les entreprises françaises au Sénégal ‘’restent favorables’’. La présence de ces dernières au Sénégal va ‘’se renforcer’’, informe le ministère de l’Économie qui fonde sa prédiction sur le rôle que ces entreprises jouent dans l’économie sénégalaise en assurant le quart du Pib et des recettes fiscales du pays’’.

Excédent commercial en faveur de la France

En outre, l’arrivée de nouvelles sociétés françaises a déjà commencé. Tout dernièrement, c’est une entreprise française, Alstom, qui a gagné le marché de fournitures des 15 trains régionaux qui vont assurer la desserte Dakar-Diamniadio-AIBD pour un coût estimé à 147 milliards de F CFA. En plus, plusieurs groupements d’entreprises françaises sont aussi dans la réalisation des infrastructures du Train express régional (TER). La construction de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio a été allouée au groupe Eiffage par l’ancien régime dans le cadre d’un partenariat public-privé. Toutefois, le même groupe a aussi gagné le marché pour son prolongement jusqu’à l’aéroport Blaise Diagne.

Dans cette coopération, la France sort largement gagnante. En 2015, les exportations du pays de Marianne envers le Sénégal s’établissaient à 503,2 milliards de F CFA soit une hausse de 5,2% par rapport à l’année 2014. ‘’Cette performance est fortement liée à une hausse des exportations d’équipements ménagers (42 millions d’euros contre 31 millions d’euros en 2014), de machines industrielles et agricoles (97 millions d’euros contre 66 millions d’euros en 2014) et des matériaux de transport (54 millions d’euros contre 28 millions d’euros en 2014). Les livraisons de produits pétroliers au Sénégal ont chuté à 45 millions d’euros, environ 295,2 milliards de F CFA soit une baisse de 15%’’, renseigne le ministère de l’Économie française.

Quant au Sénégal, il n’exporte vers la France que des produits agricoles et de la pêche. En 2015, ces exportations sont évaluées à 56,4 milliards de F CFA. Ce que la France considère comme étant très ‘’modestes’’ vu les relations économiques entre les deux pays. ‘’L’excédent commercial en faveur de la France s’établit à 447 milliards de F CFA en 2015, contre 424 milliards de F CFA en 2014, faisant ainsi du Sénégal le 4ème excédent de la France en Afrique après l’Algérie, l’Egypte et l’Afrique du Sud et le 2ème en Afrique subsaharienne’’, conclut le document.

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