COVID-19 : Un exécutif envahissant face à une Assemblée nationale inopérante

03 - Juillet - 2020

En demandant aux membres du gouvernement de se mettre à la disposition de l’Assemblée nationale, le président de la République outrepasse ses prérogatives. Il laisse ainsi croire à l’impératif de son autorisation préalable ou d’une nécessité d’injonction à ses ministres de répondre à la convocation des députés.

Cet aspect n’est pas de son ressort. Il entre dans le cadre du contrôle parlementaire qui est du ressort des députés. Il revient aux députés d’interpeller directement les ministres qui sont tenus de répondre sans passer par le filtre de l’autorisation préalable du président de la République.

Les députés peuvent poser aux membres du gouvernement qui sont tenus d’y répondre, des questions d’actualité et des questions orales.

L’Assemblée nationale devait réserver :

– Un jour, au moins, par quinzaine déterminée à l’avance aux questions orales;
– Un jour, au moins, par semaine aux questions d’actualité;
– Un jour, au moins, par mois est réservé aux questions d’actualité au Gouvernement.

Si l’Assemblée nationale avait respecté la loi et avait convenablement fait son travail, les ministres impliqués dans la gestion du COVID-19 auraient pu passer plusieurs fois à l’Hémicycle pour s’expliquer sur leur gestion.

Et si elle réagit suite à la décision du président de la République alors qu’elle aurait dû, sans recevoir d’injonction de l’exécutif, convoquer les ministres concernés il y a fort longtemps, elle aura ignoré son rôle pour obéir au doigt et à l’œil au pouvoir qu’elle est chargée de contrôler et qui est incarné par Macky Sall.

Une majorité amorphe et spectatrice qui dicte ses lois à l’Assemblée nationale n’est malheureusement pas consciente de son rôle et semble déserter ses prérogatives au profit de l’exécutif.

Le suffrage universel direct ayant conduit à l’élection d’honorables députés et les dispositions pertinentes de la loi octroyant à ces députés des prérogatives distinctes de celles de l’exécutif, sont sacrifiés sur l’autel d’une complicité politicienne mettant en orbite un présidentialisme hypertrophié.

L’Assemblée nationale est un véritable problème.

Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR

Autres actualités

16 - Octobre - 2019

Magal Touba 2019: la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers annonce 14 morts sur les routes

Les chauffeurs font leur massacre sur le chemin du Magal de Touba. 13 morts ont été notés dans des accidents sur les routes à 24h du magal, selon l'unité de la...

15 - Octobre - 2019

Abdou Mbow, porte-parole adjoint de l’Apr : “Ousmane Sonko est un manipulateur”

Abdou Mbow, le porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (Apr) s’attaque à Ousmane Sonko. Evoquant le Rapport de la Commission d’enquête...

15 - Octobre - 2019

Affaire des 94 milliards: jour de plaintes chez le Procureur Serigne Bassirou Gueye

Le procureur de la République Seigne Bassirou Gueye va forcément sortir de sa "cachette" ce mardi 15 octobre 2019. La raison ? L'affaire des 94 milliards dans laquelle l'ancien...

15 - Octobre - 2019

Nomination suspendue D’Aminata MBENGUE NDIAYE à la tête du HCCT : la reculade du régime

La loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 a institué le HCCT (Haut Conseil des collectivités territoriales). Le HCCT comprend 150 membres (hauts conseillers)...

15 - Octobre - 2019

«Tout ce qui est entrain de se faire est entrain de crédibiliser Sonko»

Les retrouvailles Wade-Macky, ainsi que la rencontre Idy-Khalifa, ne feraient que réconforter le leader de Pastef/Les Patriotes dans ses convictions sur la nécessité de...