Crise profonde, départs en cascade… Rewmi menacé d’implosion

10 - Octobre - 2017

Le Rewmi, parti d’Idrissa Seck est aujourd’hui en proie à une crise profonde. Les départs y sont légion. Celui récent de Thierno Bocoum a attiré l’attention de l’opinion sur la crise profonde qui couve dans ce parti créé par Idrissa Seck, ancien Premier Ministre sous Abdoulaye Wade.

En effet, les départs existent dans toutes les formations politiques, mais à Rewmi, cela devient cyclique. Et c’est souvent des personnalités insoupçonnées qui claquent la portent. Thierno Bocoum était incontestablement très proche d’Idrissa Seck. Et rien ne pourrait présager de sa démission annoncée à grande pompe d’autant plus qu’il ne quitte pas l’arène politique.

Yankhoba Seydi, Professeur à l’Ucad et membre de ce parti ne m’en voudra de publier ce SMS qu’il m’a envoyé suite à ses évènements : « Notre parti souffre d’une gestion problématique qui doit être revue rapidement mais nous avons un bon leader, un grand parti et des militants très engagés ».

Approché, il nous a confirmé que le parti souffre de choix porté notamment sur la personne de Déthié Fall Vice-Président qui est en même temps responsable du secrétariat national chargé des structures, de la structure des cadres. L’intention de Idy avait été de « créer un parti moderne en transférer la gestion à un autre pour éviter ce débat, au cas où il arriverait au pouvoir où le Président de la République est en même temps chef de parti ».

Toutefois, cette situation a créé des frustrations énormes dans Rewmi. Seydi reproche à Déthié d’avoir créé des clans, ce qui a été à la base de certains départs et des dysfonctionnements constatés.

C’est pourquoi, il est urgent qu’Idrissa Seck reprenne les rênes du parti en « redistribuant les cartes ». Ainsi, il devra, selon son compagnon de toujours, mettre en place un « Secrétariat national » avec comme mission de gérer le parti et il va responsabiliser d’autres.

Mais, laisser le statu quo perdurer équivaudrait à cautionner ce qui se passe avec le risque d’implosion.

Néanmoins, Seydi est d’avis qu’un homme comme Thierno Bocoum devrait aussi s‘inspirer de l’exemple de leur mentor quelles que soit les frustrations auxquelles il se trouve confronté.

Car, Idy lui semble être la personnalité de l’opposition la plus ancienne en dehors bien sûr de Me Wade. Il a fait 8 ans d’opposition sous l’ancien Président et une bonne partie sous le magistère de Macky Sall. Donc, selon lui, « il agit par conviction et il est compétent en plus du fait qu’il aime le Sénégal ». Donc, la politique doit être et rester une affaire de conviction.

C’est dire que selon Seydi et bien d’autres, ce n’est pas parce que l’on est frustré que l’on doit quitter son parti surtout à un moment aussi décisif. Et nous ajoutons que cela affaibli de facto l’opposition et renforce le camp présidentiel.

Et si Idy se remettait en question ?

En tout état de cause, tout ne peut pas être mis sur le dos de Déthié Fall ou de Thierno Bocoum. Avant eux, Rewmi avait aussi enregistré de nombreux départs dont ceux d’Awa Guèye Kébé, Oumar Sarr, Omar Guèye, Pape Diouf, Me Nafissatou Diop et bien d’autres personnalités influentes et des sources sûres nous indiquent que Zahra Iyane Thiam avait été de ce parti même si elle s’en défend.

Le Rewmi connait manifestement une saignée qui risque de lui coûter de plus en plus cher. Car, cela l’empêche notamment de jouer le rôle d’un des locomotives de l’opposition sénégalaise. C’est pourquoi, des rencontres d’introspection profonde ne peuvent manquer pour dresser les diagnostiques et en trouver des solutions.

Toutefois, le leader Idy gagnerait aussi à revoir son mode d’opposition, sa façon de faire de la politique. Ses apparitions sont souvent suivies de longues absences. Il investit de moins en moins le terrain dans un contexte où Khalifa Sall et Karim ont été mis hors d’état de nuire.

Les difficultés de Rewmi et le désengagement d’Idy ont fini de porter un coup à une opposition obligée de se rabattre sur de nouveaux partis avec des leaders qui ont du mal à assoir une popularité au plan national.

Si en effet l’ancien Pm a encore des ambitions présidentielles, il faudrait qu’il travaille à la restructuration de son parti et à une introspection allant dans le sens de revoir son mode d’opposition. Son attitude a longtemps été décriée depuis Awa Guèye Kébé qui avait considéré que l’ancien Maire de Thiès ne communiquait pas assez avec ses collaborateurs. Autant de raisons et biens d’autres qui ont fait que le parti est sérieusement en proie à une crise manifeste de croissance.

Autres actualités

10 - Octobre - 2024

Haute cour de justice : si Macky Sall est jugé devant cette juridiction, il sera le…

Si Pastef remporte les législatives, l’Assemblée nationale votera la mise en place de la Haute cour de justice, habilitée à juger les ministres et le...

10 - Octobre - 2024

Haute cour de justice : la réplique musclée de Abdou Mbow à El Malick Ndiaye

Abdou Mbow s’est fait une religion. «Tout ceci est orchestré par Ousmane Sonko», a déclaré dans L’Observateur de ce jeudi le président du...

10 - Octobre - 2024

Élections législatives 2024 : Un choix décisif pour l’avenir du Sénégal

Le 17 novembre 2024 n’est pas une simple date à encercler sur le calendrier. C’est un moment crucial pour l’avenir du Sénégal. Alors que certains cherchent...

09 - Octobre - 2024

SENEGAL-SOCIETE / Un plan national de relance de la Casamance mis en place (PM)

Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé lundi avoir décidé de mettre en place, sur instructions du président de la République, un plan national de relance...

09 - Octobre - 2024

Législatives 2024: un recours déposé contre Barthélémy Dias

Après les recours déposés contre Ousmane Sonko, tête de liste de la coalition Pastef par la coalition "Takku-Wallu Sénégal", c'est autour de...