">

De réformateurs de parti a souteneurs du président Macky Sall pour la présidentielle de 2019 CES «ACCUSES» DEVENUS ALLIES

03 - Août - 2018

Beaucoup de responsables politiques qui étaient accusés par leurs camarades de parti d’être les «bras armés» du président de la République, pour déstabiliser leurs propres formations politiques, ont finalement décidé de travailler avec Macky Sall, pour sa réélection à la prochaine présidentielle. Il en est ainsi des «réformateurs» du Parti démocratique sénégalais (Pds), Modou Diagne Fada, Mamadou Lamine Keïta et Abdou Khafor Touré, de membres frondeurs du parti Rewmi, Oumar Sarr ou encore des «exclus» du Pds, Farba Senghor et Pape Samba Mboup, sans oublier celle qui serait en «négociation avancée» avec le régime, en l’occurrence Aïda Mbodj.

En décidant de travailler pour le compte du chef de l’Etat, Macky Sall afin de lui permettre d’obtenir un second mandat en 2019, certains responsables politiques (jusque-là) ne donnent-ils pas raison à ceux qui les accusaient d’être à la solde du régime, lorsqu’ils étaient encore dans leur parti d’origine ? La question trouve toute sa pertinence dans la mesure où, avant qu’ils ne soient exclus de leur parti, ou qu’ils aient décidé de le quitter (pour des raisons largement évoquées) pour lancer leur propre formation politique ou mouvement, c’est selon, ces responsables politiques avaient été accusés par leurs propres camarades de parti d’être les «bras armés» du président Macky Sall, dont l’ambition est de réduire leurs partis, tous de l’opposition, à leur plus simple expression.
DE «REFORMATEURS» DU PDS A SOUTENEURS DE MACKY SALL
Ils ont pour noms, Modou Diagne Fada, président du parti Les démocrates réformateurs (Ldr/Yessal), Mamadou Lamine Keïta de la Convergence des démocrates pour le développement (Cdd), ou encore Abdou Khafor Touré, président fondateur du club «Esprit Républicain». Tous alors signataires du mémorandum pour demander la restructuration du Pds, ils avaient été accusé d’être à la solde du président Macky Sall et d’avoir reçu de l’argent de la part du chef de l’Etat.
Déjà, Farba Senghor, Chargé de la propagande du Pds, le 9 juin 2015, a été l’un des premiers à porter tout haut cette allégation, lors d’une rencontre convoquée par le Secrétaire général national de la formation libérale, Me Abdoulaye Wade et les «réformateurs». Pour enfoncer le clou, l’ancien président du groupe parlementaire libéral, Doudou Wade, avait vilipendé, devant l’assistance, Mamadou Lamine Keïta, absent de la rencontre, en lisant un message que ce dernier lui aurait transmis peu avant la rencontre. Dans le message en question, le maire de Bignona aurait avoué avoir rencontré le président Macky Sall qui leur aurait soumis «des propositions concrètes, il y a plus d’un an».
Tout naturellement, les «frondeurs» du Pds avaient balayé d’un revers de mains les accusations portées contre eux. De l’avis de Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire Libéral de l’époque, «c’est classique qu’on vous accuse de travailler pour le pouvoir, de chercher à saboter le parti». Modou Diagne Fada avait même menacé de «traîner devant les tribunaux» Farba Senghor, s’il a «le courage de le répéter». Aujourd’hui, force est de constater que tous ces leaders politiques précités, qui voulaient une restructuration au sein du Pds, ont choisi d’accompagner le président de l’Alliance pour la République (Apr), Macky Sall pour un second mandat à la tête du Sénégal.
DE LA «REFONDATION» AU PAREL... POUR SOUTENIR MACKY
Dans un tout autre parti, le Rewmi d’Idrissa Seck, les mêmes accusations avaient été portées contre un «frondeur», à l’image de l’ex-numéro 2 de cette formation, Oumar Sarr, qui réclamait une «refondation» au sein du parti. Le président actuel du Parti africain pour la renaissance libérale (Parel) avait alors été accusé par ses ex-camarades de Touba Madyana de rouler pour le président Macky Sall et de l’épauler dans sa stratégie «vaine» de destruction politique d’Idrissa Seck. De nos jours, l’ex-proche collaborateur d’Idy a mis le Parel à la disposition du président Sall pour une victoire dès le premier tour à la présidentielle de 2019.
ACCUSES D’EFFRITER L’ELECTORAT DU PDS POUR PRESIDENT SALL, LORS DES LEGISLATIVES, ILS REJOINENT LE MACKY
Dans ce lot de personnalités de l’opposition qui auraient été envoyé par le régime pour affaiblir leurs formations politiques, il faudrait ajouter Farba Senghor, Pape Samba Mboup et Aïda Mbodj, dans une moindre mesure. Il avait été reproché à ces 3 ex-responsables du Pds de travailler pour Macky Sall. Le responsable de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), Toussaint Manga, en était convaincu et l’avait déclaré le 20 mars dernier. Mieux, en dehors de lui, Clédore Sène, les avait accusés d’avoir reçu de l’argent de la part du chef de l’Etat pour créer des listes parallèles à celle du Pds. Leur mission consisterait à effriter l’électorat dudit parti, dans le but de permettre au régime de bénéficier de la majorité des voix, avec la formule du «plus fort reste». Si Farba Senghor et Pape Samba Mboup ont fini de rejoindre le «Macky», il n’en demeure pas moins qu’il se susurre que la serait en «négociation avancée» avec Macky Sall.

Autres actualités

03 - Janvier - 2021

Opposition: Le coup tordu d’Idrissa Seck

La crédibilité de l’opposition et la sincérité du pouvoir se jouaient dans ce dialogue politique et national. Pen­dant longtemps, l’on a...

14 - Décembre - 2020

Dialogue politique ou stratégie politique : les sales coups de Macky à l’opposition

Le Président Macky Sall se fait le chantre du dialogue ! Mais au vu des gains politiques personnels qu’il en tire et les coups K0 portés à l’opposition à...

14 - Décembre - 2020

« Le 3e mandat est devenu la tendance autocratique », déplore Alioune Tine

La deuxième édition de l'Université populaire de l'engagement citoyen (UPEC) s’est ouvert ce lundi 14 décembre 2020 à Dakar, sous le thème :...

14 - Décembre - 2020

Suppression de la Ville de Dakar : les arguments du gouvernement ne sont pas conformes aux dispositions de la loi

Les arguments avancés par le gouvernement, à travers son porte-parole, pour justifier une éventuelle suppression de la Ville de Dakar sont contraires au contenu du Code...

14 - Décembre - 2020

Assane Diouf : Frap et Y’en a marre, front commun contre « le déni de justice »

La situation de Assane Diouf, qui n’est toujours pas jugé, préoccupe Frap France Dégage et le mouvement Y’en a marre. Ils ont fait face à la presse pour la...