Demba Moussa Dembélé, économiste : «le franc CFA est un instrument de la servitude»

27 - Septembre - 2017

Le Président de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (ARCADE) est formel, avec le franc CFA, l’Afrique ne peut se tirer du sous-développement.

Dans un entretien avec Walf Quotidien, Demba Moussa Dembélé, co-auteur du livre Sortir l’Afrique de la servitude monétaire, à qui profite le Franc Cfa, trouve que ladite monnaie sert plus son fabriquant que ses utilisateurs.

«Je suis du camp de la souveraineté monétaire. Pour nous, le franc CFA est un instrument de la servitude qu’on doit ranger au musée des antiquités», déclare Demba Moussa DEMBELE. Selon lui, le combat pour le retrait de cette monnaie doit mobiliser toutes les forces. L’économiste trouve que la garantie de convertibilité de la monnaie, mise en avant par ceux qu’il appelle, «est une fiction parce que pour garantir cette convertibilité, on exige des pays africains de déposer la moitié de leurs réserves de change au niveau du Trésor français. En fait, ce sont ces dépôts qui garantissent la convertibilité du franc CFA».

Egrenant les nombreux griefs qu’il reproche au FCFA Demba Moussa Dembélé enfonce le clou et assène. «Je ne peux pas échanger mon franc CFA dans un bureau de change à Paris. Mais il y a des arrangements qui sont faits entre la France et les pays africains dans les transactions internationales. La garantie ne joue que dans la mesure où il y a un déficit de l’ensemble des pays qui partagent le franc CFA. A ce moment, la France peut faire jouer la «solidarité» qui consiste à permettre à ces pays de continuer à importer de l’étranger, acheter des biens et services de l’étranger. C’est cela la garantie. Mais en réalité, ce n’est pas une monnaie que vous pouvez changer contre le dollar, l’euro…en dehors du Sénégal. On peut le faire ici. On ne connait pas le franc CFA à Paris », martèle-t-il.

Revenant sur les raisons économico-sociales qui sous-tendent la création du FCFA, Demba Moussa Dembélé de faire observer : «Quand on créait le franc Cfa, c’était le 26 décembre 1945. Le but était, pour la France, de restaurer sa souveraineté sur ses possessions africaines. On n’a pas demandé à ces colonies si elles voulaient avoir la même monnaie.

Elles étaient des possessions françaises. Cette monnaie a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La France avait besoin de se reconstruire après les dévastations de cette deuxième guerre, d’avoir la mainmise sur ses colonies, sur les ressources et, surtout, de délimiter ses colonies par rapport à la concurrence étrangère. C’est l’une des fonctions du franc Cfa. Ce n’est pas pour nous, c’est pour la France. Ce n’est pas un atout pour nous parce qu’on ne nous a pas demandé notre avis. Ce n’était pas dans notre intérêt mais dans celui de l’empire colonial français. C’est cela que les gens doivent retenir »

Pour l’économiste, interviewé par Walf Quotidien, «le combat contre le franc CFA fait partie de celui pour la souveraineté économique de l’Afrique ».

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