Démissionnaire du conseil supérieur de la magistrature, le Juge Dème dénonce une instrumentalisation de la justice

08 - Février - 2017

Démissionnaire du conseil supérieur de la magistrature, le Juge Dème dénonce une instrumentalisation de la justice

Ibrahima Hamidou Dème n’est plus membre du Conseil supérieur de la magistrature. Il a envoyé sa lettre de démission au président de la République depuis le 1er février. Dans sa correspondance, le Substitut général à la Cour d’appel de Dakar explique sa motivation par ce qu’il appelle l’instrumentalisation de la justice. En fait, le juge rappelle que depuis sa nomination en août 2016, le conseil ne s’est pas tenu. Au même moment, ajoute-t-il, ‘’le ministre de la Justice, chargé de préparer les propositions de nomination, a fait recours cinq fois à la procédure dite de « la consultation à domicile » pour la désignation de magistrats, parfois à des postes très importants de l’appareil judiciaire’’.

D’après M. Dème, cette pratique qui consiste à saisir individuellement des membres du Conseil pour qu’ils donnent leur avis sur les propositions de nomination ‘’ne garantit ni la transparence, ni le respect du principe constitutionnel de l’inamovibilité du juge’’. Il en veut pour preuve le fait que cette procédure ne soit utilisée que ‘’pour des actes isolés et urgents (détachement, mise en position de stage ou nomination de magistrats après la formation initiale)’’. En plus, regrette-t-il, depuis la réforme de la Justice, le ministre de tutelle fait systématiquement recours à la saisine individuelle au détriment de la réunion du conseil. Ce qui lui fait dire que Sidiki Kaba a érigé l’exception en une règle.

‘’Il apparaît ainsi évident que l’institution constitutionnelle chargée de garantir l’indépendance de la Justice, qui était certes à parfaire, est désormais dépouillée de toutes ses prérogatives. Dans ces conditions, il s’avère impossible d’exercer ma mission dans toute sa plénitude; c’est-à-dire de veiller au respect du statut des magistrats, en réunion du Conseil’’, se désole-t-il. S’adressant au chef de l’Etat, le démissionnaire soutient que le traitement de certaines affaires renforce le sentiment selon lequel la justice est manipulée. Ce qui la plonge dans une crise qui affecte la crédibilité des magistrats. Le juge rappelle à Macky Sall ses responsabilités en tant que président du Conseil supérieur de la magistrature, mais surtout ‘’garant du fonctionnement régulier des institutions’’.

Autres actualités

27 - Novembre - 2018

Me Madické Niang accuse : «La dette du Sénégal s’élève à plus de 6000 milliards FCfa

Macky Sall a échoué sur tous les plans. C’est le résultat du diagnostic fait par Me Madické Niang sur le bilan du chef de l’Etat. A en croire...

27 - Novembre - 2018

Idrissa Seck pas surpris de la tension de trésorerie que vit le Sénégal

La tension de trésorerie que vit le pays n’est pas une surprise pour le président de Rewmi. En tournée à Thiarry Mbaor dans le département de...

27 - Novembre - 2018

Les ex-travailleurs des 18 sociétés liquidées menacent d’entamer une grève de la faim

Les ex-travailleurs de 18 sociétés liquidées continuent de réclamer de l’Etat la somme de 26 milliards de francs Cfa. A en croire ces ex-travailleurs, ils...

27 - Novembre - 2018

Célérité dans le traitement judiciaire du dossier de l’ex-maire de Dakar LA CANDIDATURE DE KHALIFA SALL EN «SURSIS»

Déclaré candidat à la présidentielle du 24 février prochain par la plateforme dénommée «Taxawu Senegaal-Khalifa Président», le...

26 - Novembre - 2018

Transhumance: l'ex-sénatrice libérale Aida Ndiongue rejoint le camp présidentiel

L'ex-sénatrice libérale Aida Ndiongue a rejoint le camp du président Macky Sall. Selon les Echos, elle a signé ce week-end, une tribune payante à L'Observateur...