">

Dernier mandat: A quoi joue Ismaéla Madior Fall ?

12 - Mars - 2019

Il n’y a pas très longtemps, Ismaïla Madior Fall semblait très sûr de lui en ce qui concerne la durée de vie du chef de l’Etat au pouvoir : le quinquennat 2019-2024 serait forcément le dernier des deux mandats consécutifs auxquels Macky avait droit en cas de réélection au scrutin du 24 février. Il semblait même être surpris par la posture des professeurs de droit constitutionnel Jacques Mariel Nzouankeu et Babacar Guèye qui, à tour de rôle, avaient relevé une lacune de taille dans le texte constitutionnel : l’absence de dispositions transitoires pour encadrer le mandat du président de la République dans la constitution de 2016. Mais selon Ismaïla Madior Fall, « l’article 27 de la constitution ne laisse place à aucune sorte d’interprétation » : impossible pour Macky Sall de briguer un autre mandat après 2024.
« En principe »
Aujourd’hui, comme s'il était plongé dans une autre vie, le Pr Ismaïla Madior Fall ne semble plus avoir de certitude tranchée sur la question. Dans un entretien avec nos confrères du quotidien « Enquête », il étale trois éléments qui pourraient être demain des bases de reniement de son propre discours.

Primo : il introduit le vocable « en principe » dans son nouvel argumentaire, ce qui sous-tendrait l’existence d’une autre réalité possible sur un sujet qu'il avait pris le soin de clore.

Deuxio : il fait dorénavant référence à ses deux anciens professeurs à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Guèye et Nzouankeu, comme pour dire qu’eux aussi défendent une position juridique qui peut être acceptable et qui, de fait, ne peut être écartée d’un débat éventuel sur le sujet.

Tertio : il renvoie la décision ultime au président Sall à qui « il appartient (…) d’apprécier… ». Que vient faire l’appréciation du chef de l’Etat devant une disposition constitutionnelle qui lui interdit de briguer un troisième mandat en 2024 ?

Que faut-il comprendre d’un ministre de la République, juriste reconnu – même si son étoile aurait pâli – qui proclame urbi et orbi, d’une part, que « l’article 27 de la constitution ne laisse place à aucune sorte d’interprétation » et qui soutient, par ailleurs, que « en principe, c’est le deuxième et dernier mandat. » C’est quoi le (futur) projet à la fin ?

Autres actualités

23 - Mars - 2024

Carte électorale Kaolack : 254.406 électeurs, 199 lieux et 531 bureaux de vote

Le préfet de Kaolack, Latyr Ndiaye a fait face à la presse pour revenir sur la situation de la carte électorale et le dispositif mis en place pour un bon déroulement...

23 - Mars - 2024

Madiambal et Amadou Bâ : Karim Wade réplique et annonce une plainte

«Karim Wade risque d’être bien seul dans sa position de soutien à Diomaye Faye. Le Comité Directeur du PDS le désavoue». C’est le message...

01 - Février - 2024

Assemblée nationale : la farce d'en face

Faut-il en rire ou en pleurer ? Mieux faut-il en avoir peur ? Une « bordélisation » de notre Parlement inquiète de plus en plus. Le Sénégal est l’un...

01 - Février - 2024

Eviction de Karim Wade de la liste des candidats : Le Pds obtient mandat pour enquêter

Le Parti démocratique Sénégalais (Pds) a obtenu mandat pour enquêter sur les soupçons de corruption et de conflits d’intérêts sur les 2 juges...

01 - Février - 2024

Commission d'enquête parlementaire: le Forum du justiciable appelle "au respect de la présomption d’innocence"

Le Forum du justiciable dit suivre avec « beaucoup d'intérêt » le vote de la résolution actant la mise en place de la commission d'enquête parlementaire...