Diabolisation, attaques verbales, instrumentalisation des institution: Sonko sert de paravent à Idy

29 - Janvier - 2019

Le fait est nouveau, mais mériterait que l’on s’y arrête. A quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale, le camp du pouvoir a presque oublié Idrissa Seck.
Plus aucune attaque contre lui depuis de longs mois, pas de diabolisation ni d’autres subterfuges de ce genre. Idy, pour eux, a disparu des radars.
Toute l’attention du pouvoir et de ses sbires est dirigée contre Ousmane Sonko, le jeune leader de Pastef les Patriotes. Il ne se passe pas en effet un jour sans que des attaques ne soient dirigées contre lui. La dernière trouvaille, c’est une Commission d’enquête parlementaire sur l’Affaire des 94 milliards, comme si les 29 milliards du Prodac ou l’affaire Pretrotim ne méritaient pas autant d’attention.
On comprend, pour les députés de la majorité, qu’ils fassent beaucoup plus aisément leur travail quand il s’agit d’un membre de l’opposition. C’est un secret de polichinelle, Macky lui-même doit ses déboires au temps de Wade au fait qu’il a voulu convoquer le tout puissant Ministre d’alors, Karim Wade, sur sa gestion de l’Anoci.
Alors, on s’en prend à Sonko. Et toutes les personnalités du régime soucieuses de faire preuve de leur bonne foi envers le Grand Manitou, doivent s’en prendre à Sonko.
C’est bizarre car, contrairement aux apparences, il n’est pas forcément le plus dangereux adversaire du régime. Idy l’est tout aussi que lui, étant entendu qu’il est plus expérimenté et a un parti plus ancien et sans doute mieux implanté. Il a aussi des atouts en matière de communication et de maitrise de certains dossiers.

Erreur stratégique
Alors, le pouvoir a encore commis l’erreur stratégique de l’épargner. Et Idy qui joue presque le jeu, se fait plus discret en changeant de mode et d’approche de séduction. Il se fait oublier, tisse sa toile en essayant, autant que faire se peut, de récolter le maximum de soutiens, notamment de la part de ces leaders frustrés du C25 recalés à cause du parrainage.
Ainsi, le jeune politicien, du fait d’une ascension sans commune mesure, sert aujourd’hui de paravent à un aîné. Macky et ses ouailles n’ont d’yeux que pour Sonko. A longueur de journée, on parle de ce jeune, lui faisant également une publicité gratuite. Ils ont ainsi involontairement façonné l’homme en créant les conditions optimales de son ascension politique à cause justement de leur propension à vouloir lui chercher des poux à la tête.
Ainsi, cela a permis aussi, par ricochet, de leur faire négliger et sous-estimer un autre, tout aussi dangereux ou même plus.
Si en effet les partisans de l’ancien maire qu’il est parti rencontrer hier décident de le soutenir, il aura réussi un grand coup, politiquement parlant.
Car, l’issue de la présidentielle dépendra largement du jeu des alliances avec surtout la fidélité de la base aux mots d’ordre de leurs leaders.
Ceux qui veulent empêcher la tenue du scrutin seront tout simplement dans une force de boycott actif, ce qui pourrait, au contraire, affaiblir davantage une opposition qui aurait gagné à ce que tout le monde choisisse son camp.
Sans oublier l’arbitrage de Me Madické Niang qui peut aussi surprendre son monde avec l’électorat du Pds, et de Issa Sall qui a son électorat même si là aussi, des remous existent, il va de soi que les choses vont se jouer entre Macky, Idy et Sonko.
Et les attaques contre Sonko ont donné beaucoup de répit à Idy qui a certainement revu sa communication et a préféré y apporter les correctifs nécessaires. Il dit n’avoir plus besoin à s’attaquer à Macky, ce qui sera difficile comme stratégie de communication pour un opposant.
Et comme Sonko n’a rien à perdre parce qu’ayant déjà largement gagné son pari de bouleverser les données, même si l’offensive contre lui réussissait à l’affaiblir, c’est à Idy que la situation actuelle profite le plus.

Les deux challenges d’Idy
Alors, il aurait deux challenges à relever : Le premier est de convaincre ses partenaires de l’opposition comme Khalifa Sall, Malick Gackou, Abdoul Mbaye, Hadjibou Soumaré, etc. Et le second est de convaincre la majorité des Sénégalais. Et ce n’est pas gagné d’avance.
C’est pour cela que sa campagne a déjà commencé pour atteindre le premier objectif, celui de faire rallier le maximum de leaders déçus.
Et c’est à partir de là que l’autre objectif, celui de convaincre les populations, pourrait suivre.
Toutefois, Macky n’a pas dit son dernier mot. Les ralliements à la nouvelle ‘’majorité présidentielle’’ se multiplient ces derniers jours. Gadio, Braya, Aïssata Tall Sall, et bien d’autres, ont rejoint le ‘’macky’’ et la coalition au pouvoir attend aussi des leaders comme Aïda Mbodj.
D’ailleurs, dans les coulisses du Palais, le chiffre de 60% de victoire au premier tour de Macky est avancé. Le régime pense qu’il n’a pas d’opposants en face de lui. Ce qui peut être, aussi, une appréciation erronée de la situation politique actuelle.
En tout état de cause, les jeux sont ouverts et tout peut survenir au lendemain du 24 février 2019.

Autres actualités

25 - Septembre - 2019

Accident à Potou : Le bilan monte à 9 morts et les victimes identifiées

Le bilan de l’accident survenu hier à Potou, dans la région de Louga, s’alourdit. Ainsi, il est passé à 9 morts. D’après...

25 - Septembre - 2019

Entre avance relative et report des questions brulantes

Nécessité de faire la synthèse des travaux de la commission cellulaire du dialogue politique, depuis le début des rencontres ; report des points en suspens à...

24 - Septembre - 2019

Les «Droits-de-l’hommiste» apprécient diversement

La sortie du ministre porte-parole de la présidence, Abdou Latif Coulibaly, sur l’article 80 et le délit d’offense au chef de l’Etat, considéré comme...

24 - Septembre - 2019

Élargissement de l’assiette fiscale:l’économise Demba Moussa Dembélé n’est pas du même avis que le FMI

L’économiste Demba Moussa Dembélé n’est pas du même avis que le Fonds monétaire international (Fmi) qui, lors de sa conférence de presse hier,...

24 - Septembre - 2019

New York : Des Sénégalais vilipendent Macky Sall devant le siège des Nations Unies

Pour dénoncer les manquements à la démocratie, la cherté de la vie, la « dictature de Macky », et le Franc CFA, des Sénégalais de la diaspora...