Dialogue entre le pouvoir et l’opposition L’agenda caché d’Aly Ngouille Ndiaye

05 - Octobre - 2017

Le tout nouveau Ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, veut dialoguer à tout prix avec tous les partis politiques du Sénégal, au nombre incroyable de 286. Mais, en réalité, ce qui le préoccupe vraiment, c’est de convaincre l’Opposition à s’asseoir avec lui autour d’une table.

Il multiplie, pour ce faire, les opérations de charme et entend amorcer le dialogue dès ce mois d’octobre. Il ne cache pas ses intentions d’aplanir tous les malentendus de toutes sortes, notamment ceux liés au fichier électoral. C’est cela son agenda apparent, somme toute assez noble dans un contexte de tension permanente entre le pouvoir et son Opposition.

En réalité, Aly Ngouille Ndiaye a un agenda caché. Il est clair qu’il cherche vaille que vaille à rétablir la confiance entre le régime de Macky Sall et l’Opposition. Il entend ainsi évacuer la suspicion, la méfiance, les aprioris qui ont poussé les partis de l’Opposition à faire du départ d’Abdoulaye Daouda Diallo, une priorité.

Aujourd’hui que ce dernier ne s’occupe plus des élections, l’arrivée d’Aly Ngouille Ndiaye n’a pas pour autant été bien appréciée. Ce dernier est aussi un politique engagé auprès du Président Sall, donc susceptible d’obéir à ses instructions, quelles que soient leurs natures.

D’où la survivance de la suspicion. Alors, tout indique que cet agenda d’Aly Ngouille Ndiaye relève d’une volonté ferme du Président Sall, le Grand Manitou qui l’a manifestement instruit à tout faire pour renouer le fil de la confiance avec l’Opposition. C’est ce qui fait courir le Ministre. Il sait qu’il a une obligation de résultat avant les prochaines échéances électorales dans 15 mois.

Car, ce qui s’était passé aux législatives a fait l’objet de discussion partout, y compris au sein des Chancelleries étrangères. Macky sait que l’aide internationale et la respectabilité subséquente sont souvent conditionnées au respect d’un certain nombre de règles démocratiques.

Malheureusement, ce qui s’était passé aux législatives ne va pas dans le sens de crédibiliser l’image du Sénégal, un pays souvent perçu comme une démocratie majeure. C’est manifestement la goutte d’eau de trop après les affaires Karim Wade et Khalifa Sall qui ont un regain politique certain. Non seulement au niveau du pouvoir, on a tout fait pour gagner les législatives, mais des opposants ont été embastillés dans un souci de neutralisation certaine.

Et cette démarche «mackyavélique» n’échappe à personne. C’est pourquoi, le Président compte sur son Ministre de l’Intérieur pour redresser la barre. Veut-il désormais jouer franc jeu ou s’agit-il d’une simple opération de charme ? C’est là toute la question. Car, si nous connaissons désormais l’agenda d’Aly Ngouille Ndiaye, nous ne connaissons pas pour autant celui de Macky. Si en effet le Président entend jouer franc jeu, toutes les conditions sont réunies pour le lui permettre.

Cependant, s’il persiste dans son dessein à manœuvrer pour gagner les élections avant la lettre, il aura l’opposition et une bonne partie de la Société civile contre lui. Et le soutien de la Communauté internationale ne sera pas sûr cette fois-ci. Aujourd’hui, le vrai arbitre du jeu démocratique, et partant électoral, c’est Macky. S’il donne des gages sérieux de rupture par rapport à tout ce qui s’est passé antérieurement, l’Opposition sera obligée de changer de fusil d’épaule.

Toutefois, pour cela, le simple départ d’Abdoulaye Daouda Diallo ne suffira pas. Il faudra d’autres actes forts, gages d’une vraie volonté de rupture. C’est dire qu’Aly Ngouille Ndiaye, lui aussi ne pourra pas réussir le challenge de restaurer la confiance entre acteurs politiques.

Les Sénégalais attendent plus de manifestation de volonté de la part du Chef de l’Etat qui est d’ailleurs le seul à pouvoir prendre de vrais engagements qui peuvent lui être opposables. Son Ministre se chargera, par la suite de les faire appliquer.

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