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Dialogue national: Une obligation de résultat !

28 - Mai - 2019

Une obligation de résultat, c’est ce à quoi sont astreints tous les participants au dialogue de ce mardi 28 mai. Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, de la Société civile ou des syndicats, les participants n’ont pas droit à l’échec. Et pour cause !

Les Sénégalais attendent, depuis de longs mois, une décrispation de la situation dans leur pays où les acteurs politiques se regardent en chiens faïence et les syndicats menacent toujours d’en découdre. Avec, en toile de fond, le chômage des jeunes, le mal-vivre de nombre de nos compatriotes obligés d’endurer de dures conditions de subsistance.
Pendant ce temps, la classe politique de tous bords, qui s’est enrichie sur le dos de ces citoyens, grâce à des postes de responsabilité juteux, se paient le luxe de verser dans la politique politicienne en rivalisant de prouesse dans l’application des théories machiavéliennes.
Qu’est-ce à dire ? Eh bien, cela veut dire que, pour nous, l’opposition est obligée d’y participer. Ne serait-ce que pour deux raisons : La première est que Macky a répondu favorablement à son exigence de nommer une personnalité indépendante pour présider les travaux, et la seconde est qu’il a promis d’appliquer toutes les résolutions qui naitront de ces concertations.
En conséquence, est-ce que l’opposition peut rêver mieux ? Même si par ailleurs les promesses des hommes politiques sont ce qu’elles sont, elle n’a plus aucun prétexte de ne pas y participer, les dossiers Khalifa Sall et Karim Wade devant être adoptés comme des points à joindre au fond des débats.
Il est heureux, alors, d’apprendre, au moment où nous mettons sous presse, qu’elle a accepté d’y participer dans le cadre du FRN représenté par Mamadou Diop Decroix. Et que la personnalité de Famara Ibrahima Sagna semble faire l’unanimité. La balle est maintenant dans le camp du Pds qui n’est pas dans le front…
Et du côté de la majorité, le dilatoire n’est plus permis. Macky avait mis en place la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), dirigée par Ahmadou Mactar Mbow qui a déposé ses travaux. Il les a jetés à la poubelle. Et à notre avis, c’était là la preuve de sa volonté de n’en faire qu’à sa tête.
Aujourd’hui qu’il semble être dans une dynamique de dialogue sincère, il importe que ses acolytes l’aident à respecter ses promesses. Tous ceux qui pensaient qu’il suffisait d’applaudir en approuvant toutes ces décisions ont été défenestrés pour la plupart. Alors, il est important de savoir lui dire la vérité quand il le faut, même si tout le monde n’est pas Thierno Alassane Sall.
Il est temps en effet que la bonne foi soit de mise dans tous les camps.
Car, il y a un temps pour faire la politique et un temps pour travailler. Et manifestement, nous n’avons jamais le temps pour travailler. Nos querelles politiques, autrement dit le rapport de force pour la conquête ou le maintien du pouvoir, est permanent.
La preuve, depuis 1960, nous avons pêché à mettre ce pays sur les rails du développement. Senghor a perdu du temps à renforcer son pouvoir en mettant hors d’état de nuire Mamadou Dia et consorts. Abdou Diouf a travaillé à faire peur à Niass, Djibo Kâ et consorts en poussant l’outrecuidance jusqu’à créer la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Abdoulaye Wade a désacralisé les institutions et Macky n’est que le bon élève de Diouf et de Wade qui l’inspirent.
Conséquence, des pays comme l’Inde, la Malaisie, la Corée, le Brésil et autres avec lesquels nous avions le même niveau de développement au moment des indépendances, nous ont devancés, largement. Certains même par eux nous aident.
Si cela ne veut nullement dire que Senghor, Diouf et Wade n’ont rien fait, mais cela a le mérite de mettre l’accent sur le profond retard que nous avons accusé en ‘’politisant’’ à tout bout de champ et à longueur de journée.
Or, ce pays ne sera pas construit par des étrangers même si, pour l’essentiel, ils tirent notre PIB vers le haut.
Les populations qui en pâtissent sont lasses de cette situation.
C’est pourquoi, ce dialogue national doit être un moment privilégié pour enterrer la hache de guerre politique, trouver des consensus forts et se mettre au travail.
A défaut, on sera toujours en retard et nos enfants continueront à braver les pirogues pour rejoindre des pays où les dirigeants ont privilégié le travail.

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