Discussion sur un dogme religieux: L’erreur d’Idy
Le leader de Rewmi, Idrissa Seck, a vraisemblablement commis des erreurs de communication ses derniers temps alors qu’il excellait dans le domaine au point de déstabiliser ses adversaires.
La première erreur a été d’essayer de discuter sur un dogme. Bakka ou Makka? L’essentiel est que depuis l’avènement de la religion musulmane, la qibla, ou point de direction de la prière, n’est ni contesté par les sunnites ni par les chiites ou autres doctrines islamiques. Tout le monde s’accorde sur ce point.
C’est dire que toute discussion là-dessus, surtout si celle-ci émane d’une autorité politique connue et confirmée, aura pour effet de soulever l’ire d’une bonne partie de la communauté musulmane, comme c’est le cas actuellement.
Les préceptes et autres acquis religieux ne sont pas discutables en religion. Ceux qui le font prennent des risques, surtout s’il s’agit de fondement. Or, en l’Islam, la prière est le pilier, celui auquel on ne saurait se dérober même malade. Or, pour prier, il faut connaître la qibla.
Il y a des sujets discutables et des sujets non-discutables. Et ceux liés au dogme islamique en font partie. Nous avons certes suivi ses explications, notamment ses discussions avec l’Imam de la Mecque, mais cela aurait dû rester dans le domaine privé, c’est-à-dire des convictions personnelles. Point besoin d’en faire cas au grand public. Si Idy donne sa version comme il le promet sur la qibla et que cela entre en contradiction avec ce que dit le grand nombre, les conséquences seront dramatiques du point de vue de son image, donc, de sa communication.
Ce que l’on oublie souvent, c’est que la communication moderne est centrée sur l’image du leader, c’est-à-dire la perception que ses concitoyens ont de lui.
Il ne faut donc que par des déclarations malheureuses, vous arrivez à créer les conditions de « dysempathie » au point de vous discréditer aux yeux du grand nombre.
C’est pourquoi nous restons convaincus que les questions de foi doivent rester en dehors du champ politique.
En conséquence, clamer tout haut son appartenance confrérique pourrait créer un mauvais reflet en termes d’images. Par exemple, certains de ceux qui ne sont pas de cette confrérie pourraient se détourner de vous, surtout s’ils pensent que vous avez délibérément quitté la leur. Et d’autres qui sont dans la confrérie dont vous dites appartenir, pourraient également penser que vous le dites pour des raisons politiques.
Rappelons que Léopold Sédar Senghor, le premier président du Sénégal, était un chrétien dont l’un de ses plus grands souteneurs était le vénéré marabout mouride Serigne Fallou. Ce dernier l’a même préféré à ses adversaires musulmans comme Lamine Gueye.
Comme quoi, il nous semble évident que tout dépend de la valeur intrinsèque de l’individu et de sa capacité à catalyser l’espoir autour de sa personne. L’homme doit pouvoir faire rêver.
Et les électeurs ne s’y trompent pas. Ils ont besoin de leaders qui donnent l’impression de pouvoir subvenir à leurs besoins primaires de subsistance et qui créent les conditions de développement de leur pays. Qu’importe leurs convictions religieuses et leur appartenance confrérique. Celles-ci doivent être laissées au placard.
Certes me Wade excellait en la matière, lui qui avait fait de l’appartenance confrérique son cheval de bataille.
Mais Wade n’est malheureusement pas un maître en tout.