Discuter et pas se disputer

17 - Août - 2017

Les situations que traversent notre pays (sociale, politique, économique, environnementale etc.), deviennent de jours en jours plus inquiétantes. Les pouvoirs publics chargés de la gouvernance du pays restent aphones. Les guides religieux qui jouaient le rôle de stabilisateur social s’autocensurent du débat public. Les leaders d’opinion et de la société civile qui nous alertaient et mobilisaient dans le contrôle de l’action de l’Etat deviennent de plus en plus des observateurs complices. Les partis de l’opposition qui devraient proposer des offres politiques alternatives dans l’intérêt des populations, s’ils ne transhument pas pour prendre leur part du festin se chamaillent pour défendre leurs intérêts personnels. La presse ne joue plus son rôle de bien informer pour forger l’opinion publique, mais plutôt écrit sur commande pour faire de la propagande.
Il y a un vide criard dans l’espace public pour défendre la nation et comme on dit la nature a horreur du vide. Aujourd’hui, ce vide est occupé par de simples citoyens qui par la magie du web peuvent faire passer leurs messages sans filtres. Je salue cet engagement citoyen qui tente de palier la carence de propositions sur un projet de société inclusif et dans l’intérêt de tous, de la part de nos dirigeants. Mais, il est question de l’avenir d’un pays, de toute une nation et donc c’est une question sérieuse qui devrait nous faire réfléchir car il y va de la survie de notre Etat, de la vie du peuple sénégalais.
Faut-il accepter n’importe quel discours sous prétexte de liberté d’expression ou d’évolution et de modernisme ? Je pense qu’il y a matière à faire réfléchir,et le gouvernement au lieu de brandir à chaque fois le bâton de la répression ou les intimidations et menaces devrait faire une bonne lecture de toute cette agitation sur les réseaux sociaux. J’ai même entendu certains dirent qu’il faut interdire WhatsApp et Facebook au Sénégal, mais je pense que ce serait une mauvaise option.
J’avais fait appel dans un post antérieur, au sens du Chef de l’Etat, garant de notre patrimoine commun qu’est le Sénégal, dans notre diversité et obligation d’une vie commune quel que soit nos origines, notre religion ou notre opinion. Je souhaitais un apaisement dans l’atmosphère post-électoral, sans quoi rien ne pourrait se construire et nos besoins vitaux ne seraient nullement assurés.
Je m’attendais à une déclaration forte de la part de celui qui incarne le rôle de père au Sénégal et on espère d’un père une capacité à rassembler ses enfants autour de l’essentiel et d’impulser une dynamique de travailler ensemble dans l’intérêt de tous.
Les actes posés valent leur pesant d’or dans les périodes et les espaces où ils se réalisent et l’époque que nous traversons en ce moment, nécessite une bonne lecture de la part de tous ceux qui peuvent influer sur le sens du vent. La manche à vent est aujourd’hui orientée vers la contestation, la révolte, la confrontation. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard, car le malheur ne s’arrête pas uniquement à ceux qui l’attirent, il va balayer toute la nation et il faudrait des décennies pour réparer ce qui peut se détruire en un très court instant de déchirement entre les Sénégalais.
On note de la part de ceux qui ont en charge les destinées de notre nation, des attitudes qui pourraient leur designer comme responsables ou complices des dérapages qui menacent le Sénégal. Même s’ils échapperaient à la justice, le jugement de l’histoire serait sans appel contre eux. Gouverner c’est prévoir et diriger c’est prendre des décisions allant dans le sens de mener tous les citoyens vers la satisfaction de leurs préoccupations, dans un pays stable et apaisé. Tous ceux qui ont aujourd’hui une charge de l’Etat quel soit la station qu’ils occupent, doivent éteindre le feu au lieu d’y jeter de l’huile. Leur rôle ce n’est pas de répondre à la violence par la violence, ils devraient plutôt apporter des réponses aux questionnements que les populations ont le droit de se posent et accepter les critiques quel que soit sa virulence, car ils se sont engagés sur le terrain public.
Le pouvoir de décider de la tournure des événements incombe au Président de la République. C’est le moment pour lui de faire la part des choses, de peser les éléments négatifs qui menacent notre pays, d’évaluer les recommandations idoines, de dérouler un plan susceptible de minimiser les conséquences négatives liées à cette période post-électorale. L’absence de décision, une mauvaise décision, un repli ou un enfermement sur ses certitudes, auront comme conséquence une perte du contrôle de situation et la fragilité de nos institutions, pouvant conduire à une détérioration de la situation du pays.
Le Sénégal est un pays de dialogue.


Ibrahima Wade
Bruxelles, Belgique

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