Distribution d’œuvres cinématographiques : Joseph Gaï Ramaka à l’initiative d’une relance des activités à travers le pays

05 - Septembre - 2016

Distribution d’œuvres cinématographiques : Joseph Gaï Ramaka à l’initiative d’une relance des activités à travers le pays

L’absence de salles de cinéma au Sénégal porte un coup à l’activité cinématographique. Sa relance passe, au-delà des politiques gouvernementales, par un effort d’imagination des acteurs. Gorée Island cinéma, à travers « Le réseau cinéma » qui sera lancé avant la fin de l’année, s’y est inscrit. Cette initiative consiste à lancer un programme d’exploitation et de distribution d’œuvres cinématographiques sur le territoire national et à proposer une démarche adaptée aux réalités nouvelles. La première étape de ce programme est prévue en Casamance avec la réhabilitation de la salle « Vox » de Ziguinchor et la mise en branle d’un cinéma itinérant destiné aux publics de Kolda, Oussouye, Sédhiou et Bignona.

A l’heure où de grandes industries culturelles intensifient la reconquête des publics africains, il est devenu de plus en plus nécessaire de travailler à mettre debout le cinéma du continent. Il est un renoncement coupable que d’accuser la fatalité au moment où, sous d’autres cieux, on s’échine à accorder au cinéma une importance capitale dans la reconquête des identités et dans la réalisation des objectifs économiques. En cela, la proposition de Gorée Island cinéma est une initiative louable, parce qu’elle ne s’attarde pas sur les limites objectives à la relance de l’activité cinématographique. Elle explore des possibilités. Celles qu’offre la Casamance, terre de vies et de souffrances, attestent de la pertinence de cette démarche. Elle consiste, selon le cinéaste Joseph Gaï Ramaka, qui en est l’initiateur, « à lancer un programme d’exploitation et de distribution d’œuvres cinématographiques sur le territoire national et de proposer une démarche qui, sans remplacer la nécessité de reconstituer, sur le plan national, un réseau de salles de cinéma, peut constituer une solution immédiate, en combinant la réhabilitation d’espaces à un programme de cinémas mobiles ».

Ce projet se donne comme mission première d’offrir aux populations l’accès à des œuvres cinématographiques sénégalaises, africaines et internationales majeures. Il est ainsi prévu, en intelligence avec les acteurs, de démarrer par la diffusion d’œuvres sénégalaises produites dans le cadre du financement du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Cela participe à une pérennisation endogène du réseau production-distribution-exploitation au Sénégal.

La Casamance accueillera, en fin d’année, la première phase de ce vaste programme. L’objectif est de réhabiliter une salle aujourd’hui abandonnée, le « Vox » de Ziguinchor, afin de bénéficier d’une localisation d’ores et déjà gravée dans les mémoires collectives. Afin de déployer ce « réseau », le cinéma itinérant « le Djambadong » déroulera un programme hebdomadaire successivement à Oussouye, Kolda, Sédhiou et Bignona. Ici, les stades et autres espaces publics pallieront l’absence de salles de cinéma pour la projection. « Nous sommes convaincus que le cinéma peut être un facteur de paix, de renforcement de la cohésion sociale et contribuer au recueil et à la transmission des savoirs dans notre pays », souligne Joseph Gaï Ramaka porté par la seule ambition de redonner à son art une place de choix dans les activités culturelles.

Par ailleurs, la mise en œuvre de cette démarche vise la diffusion des films dans les nouvelles normes numériques et l’encodage de ces productions africaines dans ces mêmes standards, afin qu’elles puissent être présentées dans les circuits de distribution. Ainsi, sur le plan technique, « Le réseau cinéma » exploitera les normes Dcp 2K|Stéréo. Le déploiement de cette initiative dans d’autres régions dépendra certainement de sa réussite en Casamance, sevrée, depuis des lustres, de cette communion de jouissance qu’offre le septième art.

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