Échec de la campagne contre la mendicité des enfants

11 - Juillet - 2017

Un an après le lancement au Sénégal d'une vaste opération pour retirer des rues les quelque 50.000 enfants mendiants, essentiellement des pensionnaires d'écoles coraniques, des "talibés", le bilan est décevant, déplorent des ONG dans un rapport publié mardi.

Le sort de ces enfants vivant dans des "daaras", des écoles coraniques, obligés de mendier chaque jour un quota d'argent, de riz ou de sucre pour leur maître sous peine de sévices physiques ou psychologiques, vaut régulièrement au Sénégal de figurer dans les rapports d'organisations de défense des droits de l'Homme.

Lancé en juin 2016 à Dakar, le programme "retrait des enfants de la rue", sous la direction du ministère de la Famille et de l'Enfance, a "rencontré un certain succès", soulignent Human Rights Watch (HRW) et la Plateforme pour la Promotion et la Protection des droits de l'homme (PPDH), une coalition d'organisations sénégalaises.

Mais, "un an plus tard, le programme n'a pourtant guère eu d'effet sur les chiffres alarmants qui concernent les enfants qui sont victimes d'exploitation, d'abus et de négligence au quotidien", selon le rapport.

Au cours de plus de 60 opérations menées par la police et les travailleurs sociaux, entre juin 2016 et mars 2017, près de 1.550 enfants mendiants ont été recueillis, dont 1.089 talibés, souligne le rapport de HRW et de la PPDH.

Si plusieurs centaines d'entre eux ont pu rejoindre leurs familles après être passés par des centres d'accueil, plus d'un millier de talibés ont été renvoyés auprès de leurs maîtres coraniques, soulignent les ONG.

En cause notamment l'absence d'une répression dissuasive envers les maîtres impliqués dans la mendicité forcée, affirment-elles.

"L'absence d'enquêtes et de poursuites des maîtres abusifs s'est finalement soldée par un retour au statu quo", selon le rapport

Une loi sénégalaise contre la mendicité des mineurs, datant de 2005 et rarement appliquée, prévoit deux à cinq ans de prison et une amende allant de 500.000 FCFA à 2.000.000 FCFA (762 à 3.050 euros).

Alors que la campagne pour les élections législatives du 30 juillet vient de s'ouvrir, les candidats devraient faire des droits de l'enfant une priorité et la nouvelle Assemblée "s'efforcer de mettre fin à la mendicité forcée et d'accélérer l'adoption du projet de loi portant statut des daaras" datant de 2013, selon les ONG.

Autres actualités

24 - Mai - 2019

Dangereuse sortie de piste de Latif Coulibaly

Invité de l’émission “Jury du dimanche” sur iRadio, le 19 Mai 2019, l’ancien ministre de la Culture a déclaré que “Cheikh Guèye,...

24 - Mai - 2019

Au PDS, c'est la guerre des tranchées entre pro et anti Karim

Il est absent du parti, mais Karim Wade est le plus présent de tous. Outre sa candidature avortée à la dernière présidentielle alors qu’il n’est...

24 - Mai - 2019

Le président Sall pour des JOJ 2022 "dans les meilleures conditions possibles, avec zéro déchet"

Le chef de l’Etat Macky Sall, présidant jeudi un conseil présidentiel restreint sur les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) 2022, prévus au Sénégal, a...

24 - Mai - 2019

Dialogue national : Le FRN va examiner la position du chef de l’Etat

Le dialogue national initié par le Président de la République sera lancé le mardi 28 Mai 2019. Macky Sall, dans un communiqué signé par Mahmoud Saleh,...

24 - Mai - 2019

L’équation Wade !

Le dialogue national inclusif lancé par le Président Macky Sall, au mois d’avril dernier, dans la foulée de sa réélection pour un second mandat à...