Elections locales du 23 janvier prochain au Sénégal : tous contre « Macky »

04 - Septembre - 2021

A moins de 5 mois des élections départementales et communales du 23 janvier 2022, la cartographie des coalitions politiques se dessinent peu à peu, depuis l’annonce puis le lancement de la coalition «Yewwi Askan Wi», regroupant pas moins de 21 organisations et partis politiques de l’opposition. Ainsi, au-delà de la coalition présidentielle, l’opposition semble être dans la logique de former pas moins de trois (3) grands blocs pour faire face au régime en place.

C’est l’effervescence politique dans le pays, à moins de 5 mois des élections locales prévues pour le début de l’année prochaine. Le mode de scrutin direct à un tour au niveau départemental comme communal, à l’aune duquel la tête de liste sortie vainqueur des élections remporte automatiquement le poste de maire ou de président du conseil départemental, est passée par là. Ce qui oblige les partis politiques, conscients de la fin du règne du parti unique, à ruer vers des regroupements électorales, laissant croire aux plus sceptiques qu’il y a une dispersion des forces de l’opposition.
En effet, les nombreuses contradictions d’intérêts et des logiques de positionnement par rapport aux échéances futures, notamment élection législative de 2022 et présidentielle de 2024, a occasionné une multiplication des pôles oppositionnels pour briguer les suffrages des Sénégalais, pour les locales du 23 janvier prochain.

Ainsi donc, après le lancement officielle de la coalition «Yewwi Askan Wi », le jeudi 2 septembre dernier, les choses se précisent de plus en plus sur les différents blocs. Pas moins de trois (3) pôles de l’opposition, qui feront face à la mouvance présidentielle, si celle-ci parvient à faire respecter les choix du chef de l’État au niveau de la base. Il ressort ainsi clairement qu’il sera difficile, voire impossible, de recoller les morceaux entre la coalition regroupant Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, PUR de Serigne Moustapha Sy, Bougane Gueye Dany leader du mouvement Geum sa Bopp, Malick Gakou du Grand Parti, Déthié Fall du PTR, Aïda Mbdoj, FSDB/J de Cheikh Bamba Dièye, pour n’en citer que ceux-là̀, et celle rassemblant le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) d’Abdoul Mbaye (ACT), de Thierno Alassane Sall (République des Valeurs) et autre Mamadou Lamine Diop (Tekki), et la coalition Jotna.

Le communiqué du dernier regroupement politique cité, rendu public le jour du lancement de la coalition «Yewwi Askan Wi », montre à suffisance que les divergences sont tellement profondes.
Le Crd et Jotna estiment en fait que leurs camarades font dans la diversion dans le but de «diviser l’opposition vers un scénario malheureusement idéal et inespéré pour Macky Sall».
L’autre bloc auquel, il faudrait inéluctablement s’attendre, ce sera celle portée par le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade avec ses alliés historiques que sont Bokk Gis Gis de Pape Diop et AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix.

Leur démarcation collective de la coalition lancée le jeudi 2 septembre, en dit long. Ce retrait de «Yewwi Askan Wi», actant «l’implosion» de celle-ci avant même de naître, dessine clairement les contours d’un troisième bloc de l’opposition contre le régime en place. Une situation qui ramène le scénario de 2017, avec notamment la dislocation de Mankoo Taxwu Sénégal, donnant naissance à la Coalition Gagnante Wattu Sénégal dont la tête de liste sera Abdoulaye Wade, celle Mankoo Yeessal Sénégal de Modou Diagne Fada et enfin celle qui a revendiqué l’usage du nom originel Mankoo Taxwu Sénégal porté par l’ancien député-maire de Dakar, Khalifa Sall alors en prison dans le cadre de la «caisse d’avance» de la mairie de la ville. Il reste ainsi évident que l’opposition ira à ces élections locales en rang dispersé.

Au final, le principal bénéficiaire de cette tectonique des plaques politiques, à l’image de l’élection législative de 2017, pourrait bien être le président Macky Sall. Cela, s’il parvient d’abord à calmer les ardeurs de ses ténors au sein de son parti l’Alliance pour la République (Apr), qui se livrent à une guerre sans merci de positionnement, l’autre équation qu’il devra régler reste la «gourmandise» de ses lieutenants, prompts à vouloir s’accaparer de tous les postes au détriment des alliés.

Autres actualités

30 - Septembre - 2017

COUTS DE REPARATION DES ACCIDENTS AU TRAVAIL DECLARES L’ETAT PAIE UNE FACTURE DE 3 MILLIARDS EN 2 ANS

Les chefs d’entreprise, l’Etat, et le patronat se sont penchés hier, vendredi, à Dakar, sur les questions relatives à la santé et la sécurité...

29 - Septembre - 2017

Khalifa Sall encore débouté !

Ababacar Sall n’est pas encore prêt à profiter de son statut de député au sein de cette 13 e législature dont il est membre. Après les recours...

29 - Septembre - 2017

Vilane répond aussi à la candidature de Dias à la tête du PS : « Il lance un ballon de sonde (…) afin d'en tirer une gloriole »

Le porte parole du parti socialiste, le député Abdoulaye Vilane, bien qu'absent du territoire, n’a pas manqué de marquer sa désapprobation pour ne pas dire son...

29 - Septembre - 2017

Me Baboucar Cissé (partie civile) : «Les avocats de Khalifa ont appris le droit en Chine»

Les avocats de Khalifa Sall se seraient-ils trompés de stratégie ? C’est la conviction de la partie civile, Me Baboucar Cissé en tête. «C’est...

29 - Septembre - 2017

Renaissance de la justice africaine: le Sénégal serait-il le canard boiteux ?

Après avoir longtemps été assujetties aux pouvoirs exécutifs de leurs différents pays, les Justices africaines sont en train d’amorcer un virage qui...