Entrées et défections continues dans les rangs : les coalitions politiques, des géants aux pieds d’argile

12 - Mai - 2017

Entrées et défections continues dans les rangs : les coalitions politiques, des géants aux pieds d’argile

Face à la frénésie démentielle qui anime les hommes politiques sénégalais dans leur propension à créer des partis politiques, les coalitions s’offrent comme la seule alternative pour atteindre le pouvoir.

Ainsi, nous avons, aujourd’hui, deux coalitions-chocs : Benno Bokk Yakaar qui détient les rênes du pouvoir, et Mankoo Wattu Senegaal qui incarne l’opposition.

Deux géants politiques qui suscitent bien des convoitises et qui traversent beaucoup de soubresauts.

Il ne se passe pas en effet une semaine sans qu’une des coalitions ou les deux subissent le départ ou l’arrivée de nouvelles têtes. C’est ce que l’apériste Mor Ngom qualifie « d’addition et de soustraction », même si l’ancien Ministre parle aussi de « multiplication » s’agissant de Bby.

Qu’à cela ne tienne, les coalitions opèrent une dichotomie du paysage politique scindé ainsi en deux entités de partis ou même de coalitions. Elles ont alors pour vocation d’être ce qu’est la droite et la gauche aux Etats-Unis, en France et dans d’autres pays de démocratie avancée.

Toutefois, la ressemblance s’arrête là. Les coalitions de partis n’ont pas la structuration et l’organisation des partis politiques. Ce sont des fourre-tout sans aucune forme d’exigence idéologique. C’est simple, ceux qui sont avec Macky sont dans Benno et les autres sont dans Mankoo.

On retrouve ainsi dans toutes les coalitions des libéraux, des marxistes, des socialistes, des trotskistes, des islamistes, etc. Tout le monde est la bienvenue. Et c’est cette force des coalitions qui en est la faiblesse. Elles sont en effet des géants aux pieds d’argile en ce sens qu’elles ne sont pas du tout formalisées. La preuve, à Bby, peu de réunions se tiennent au nom de la coalition. Les gens de Macky 2012 qui en font partie râlent souvent et invoquent un manque de considération. Des entrées y sont notées comme celle spectaculaire de l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Mais des défections y sont aussi enregistrées comme celle de Hélène Tine, de Me El Hadji Diouf dont le jeu est moins clair.

A côté, y figurent des indécis comme Aïda Mbodji, Aliou Sow et bien d’autres qui entretiennent le clair-obscur.

Au niveau de Mankoo, ils ont démarré en trombe avec Malick Gackou pour ralentir. La coalition souffre d’un problème de leadership et d’organisation, pour ne pas dire de fonctionnement. Tout récemment, elle a réussi, avec 10 partis politiques, à mettre en place une coalition pour les législatives : Mankoo Taxawu Senegaal. Mais l’absence dans cette structure de leaders de partis de la trempe de Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko et d’autres en dit long sur les divergences internes et sur le fait que c’est encore une alliance de circonstance, bien aléatoire.

Pourtant, ces coalitions sont indispensables. Le seul problème, c’est que, avec elles, on ne sait jamais à qui se fier. Le partisan d’hier peut se transformer en adversaire farouche le lendemain.

C’est ainsi que le Front patriotique pour la Défense de la République (Fpdr) a cru devoir longtemps compter sur Djibo Kâ avant de se rendre compte que celui-ci préfère rouler pour « le Macky ».

Une situation qui rend ouvert notre jeu politique. Rien n’est jamais acquis à l’avance et parce que Wade l’a ignoré en 2012 qu’il a perdu.

Car, ce qui fait finalement la différence entre coalitions, c’est la capacité des animateurs ou acteurs à convaincre la majorité des votants. Car, les coalitions, en elles-mêmes, n’ont pas le poids électoral qu’on leur prête.

En 2012, le « wax waxeet » et la « dévolution monarchique » ont beaucoup desservi Wade. La montée des prix des denrées et les coupures d’électricité ont fait le reste.

Aucun des coalitions ne regroupe la majorité silencieuse des électeurs qui est en général en dehors de sphères partisanes. Mais elle n’en reste pas moins attentive aux débats, surtout sur les plateaux de télévision et à la radio.

La coalition qui saura mieux parler à cette majorité aura le dernier mot. Et pour le moment, bien malin est celui qui sait comment il se nomme.

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