ETUDE SUR LA MIGRATION, TRANSFERTS DE FONDS ET MARCHE DU TRAVAIL LES MENAGES AVEC MIGRANTS SONT MOINS ENCLINS AU MARCHE DU TRAVAIL
ETUDE SUR LA MIGRATION, TRANSFERTS DE FONDS ET MARCHE DU TRAVAIL LES MENAGES AVEC MIGRANTS SONT MOINS ENCLINS AU MARCHE DU TRAVAIL
Il ressort des résultats d’une étude intitulée «Migration, transferts de fonds, participation au marché du travail et capital humain», qu’au Sénégal, les ménages avec migrants recevant des transferts de fonds sont moins enclins au marché du travail. Les résultats de cette étude réalisée sur la période 2014-2015, ont été rendus publics hier, jeudi 6 octobre, lors d’un atelier de restitution, organisé par la direction de développement du capital humain (Ddch).
Au Sénégal, les ménages avec migrants recevant des transferts de fonds sont moins enclins au marché du travail. Ces ménages ont aussi des niveaux de dépenses par tête relativement plus faibles. Ce qui indique que ces ménages sont généralement plus pauvres mais ont tendance à dépenser relativement plus dans l’éducation et la santé. Ce sont les résultats d’une étude intitulée «Migration, transferts de fonds, participation au marché du travail». Cette étude a été présentée hier, jeudi 6 octobre lors d’un atelier de restitution organisé par la direction du développement du capital humain (Ddch).
D’un autre coté, l’étude montre que les ménages participant au marché du travail ont moins de migrants et donc reçoivent moins de transferts d’argent. Ces ménages ont des dépenses totales plus faibles et dépensent moins en éducation et en santé que ceux ne participant pas au marché du travail.
«Les résultats confirment ainsi que les ménages avec des migrants sont moins motivés à participer au marché du travail, en raison des transferts d’argent qu’ils reçoivent, suggérant que les flux de transferts d’argent peuvent générer une forme de parasitisme. En effet, les résultats montrent que plus le montant de transferts reçus augmente plus la motivation des ménages diminue ; cela devient significatif lorsqu’un certain niveau de montant est atteint», explique Ameth Saloum Ndiaye maitre de conférence titulaire, à la faculté des sciences économiques et de gestion et par ailleurs réalisateur de l’étude.
En résumé, il relève que même si les résultats suggèrent que les transferts d’argent contribuent à améliorer le développement du capital humain au Sénégal, cela ne signifie pas que les performances des indicateurs de santé et d’éducation soient meilleures pour ces ménages.
Toutefois, Ameth Saloum Ndiaye invite le gouvernement à prendre des mesures afin de lever l’effet de parasitisme. «L’Etat devrait faire de sorte que les transferts de fonds soient une source pour les ménages bénéficiaires et les motivent à entreprendre des activités génératrices de revenus», suggère-t-il.
Aussi, recommande-t-il au gouvernement d’élaborer des politiques visant à créer des opportunités économiques pour des ménages ayant des migrants en favorisant l’entreprenariat en réallouant des fonds reçus vers les investissements.
Enfin, il estime que le gouvernement doit, non seulement adopter une politique migratoire nationale, mais également veiller à ce qu’il ait une plus grande formalisation des voies de transfert d’argent par les migrants.