Exclusion de Khalifa Sall et Cie: une réunion des cadres socialistes se termine en queue de poisson

27 - Novembre - 2017

Le Parti socialiste (Ps) avait promis d’exclure Khalifa Sall et Cie dans les prochains jours, lorsque le Secrétaire général avait mené des consultations au niveau des instances des Verts et qu’un blanc-seing lui aurait été décerné.

Nous apprenons que les Socialistes n’en démordent pas. Dans une rencontre tenue ce 06 novembre à la Maison du Parti, la question a été débattue à bâtons rompus. Il nous revient de notre source que cette rencontre s’est terminée en queue de poisson, aucune décision n’ayant été prise. Et pour cause !

Une bonne partie des cadres présents a opposé un niet catégorique à la proposition formulée d’exclure ceux qui sont considérés comme des frondeurs : Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Bamba Fall, Idrissa Diallo, Aïssatou Diallo et bien d’autres. Ils ont été nombreux à dire qu’il ne sera pas question de prononcer une quelconque exclusion.

La surprise est que ceux qui sont restés aux côtés d’Ousmane Tanor Dieng étaient censés épouser ses idées, sa démarche. Mais là, tout indique que rien n’est encore acquis. De nombreux socialistes croient encore aux idéaux formulés par les récalcitrants dont le Maire de Dakar en tête.

C’est pourquoi les choses traînent. La bataille politique contre le Maire devrait aller de pair avec la levée de son immunité parlementaire acquise depuis ce samedi, et l’organisation dans un futur proche de son procès. Mais là-dessus, les choses trainent.

Il y a donc bel et bien d’autres sympathisants de Khalifa qui sont restés dans le parti. Certains parmi eux avec qui nous avons pris langue, n’hésitent pas à dire que si des renouvellements des instances étaient actuellement organisés, Tanor serait minoritaire face à Khalifa.

Comme quoi, l’emprisonnement du Maire de Dakar n’a pas refroidi les ardeurs de ceux qui, dans le parti, pensent que ses prises de position sont justes et que celui-ci irait à la dérive dans cette dynamique de compagnonnage avec le régime de Macky Sall.
Bien sûr, tout cela veut dire que le Ps n’est pas l’Afp et que les choses ne seront pas aussi faciles pour l’exclusion de cadres qui ont une bonne assise dans le parti. Il faudra respecter les procédures en vigueur, notamment le règlement intérieur, au risque de se voir coller un procès.

Des Socialistes de France aussi, durant le mois dernier, ont insisté sur le fait que l’Assemblée générale des Secrétaire généraux est une instance non-reconnue qui ne saurait donner de feu vert pour des exclusions.

Rien n’est encore acquis

Dans une déclaration du Secrétariat exécutif des cadres en date du 14 octobre 2017, on peut lire ce qui suit : « Tirant les conséquences de tels actes ainsi posés, au vu et su de tous, actes incompatibles avec leur appartenance au Parti socialiste, le SEN considère que ces camarades se sont auto-exclus, dès lors qu’ils appartiennent à des organisations à caractère politique concurrentes, qu’ils poursuivent des objectifs autres que ceux définis par le Parti, qu’ils n’agissent et ne défendent plus les intérêts du Parti socialiste dont ils se sont démarqués de la ligne d’orientation. Cette proposition du SEN sera soumise à l’approbation du Bureau Politique ».

C’est dire qu’ici, rien n’est encore acquis. Khalifa et Cie restent au Ps, pour le moment. Mieux, ils revendiquent même une certaine légitimité. Car, la vente des cartes devrait commencer ce 01 décembre, or, aujourd’hui, « personne n’en parle », nous renseigne notre source qui estime que si cela devrait être le cas, des dispositions devraient être prises dans ce sens.

Il reste alors convaincu que les renouvellements tardent parce « que le groupe à Tanor sait qu’il n’est pas majoritaire ».

Rappelons que selon le Secrétaire permanent du parti, Cheikh Sèye, dans une contribution mise en ligne dans le site du parti, dans un souci de discréditer la candidature déclarée de Barthélémy Dias, « l’élection du SG du PS, définie à l’article 27 du règlement intérieur, s’inscrit dans le cadre d’un processus et d’un agenda global définis par le Bureau politique et organisés par des circulaires qui en déterminent les modalités.
Elle est précédée de la Vente des cartes, suivie du renouvellement des instances de base. C’est après cela que l’appel à candidatures est lancé. Ces candidatures à la candidature sont portées par des CA de coordinations régulièrement renouvelées.

Après examen, par l’organe compétent de réception, les candidatures retenues sont publiées et les opérations électorales déclenchées, dans les 138 coordinations, si tant est qu’elles sont toutes renouvelées, impliquant, depuis 2007, un corps électoral élargi de 27.600 militants, soit 200 membres de CA X 138 au lieu des 2500 délégués du congrès ; un congrès tenu en aval et qui installe le SG élu dans ses fonction ».

La longévité au pouvoir est déjà très mal vue dans toute instance qui se veut démocratique et celle-ci s’accompagne par la prise de positions maladroites, cela pourrait ainsi précipiter le départ du leader ou le placer dans une situation inconfortable. Robert Mugabe vient d’en faire les frais avec son désir de se débarrasser de son ancien compagnon Emmerson Mnangagwa.

Si la levée de l’immunité parlementaire du Député-maire a été faite en violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 52 notamment, il en sera difficilement ainsi de son exclusion de sa formation politique.
Nous attendons ainsi de voir la réaction du Bureau politique étant entendu que tout semble être dans son camp.

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