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Exposition photo : « Modesty group » fixe l’objectif sur des leaders »

22 - Août - 2016

Exposition photo : « Modesty group » fixe l’objectif sur des leaders »

Montrer des femmes qui se sont battues pour se frayer un chemin dans le monde professionnel est une œuvre contribuant à offrir cette possibilité à d’autres. Les célébrer par la photographie participe également à les rendre immortelles dans les consciences collectives. C’est ce à quoi s’est employé « Modesty group », en collaboration avec le photographe Abdoulaye Ndao dit Layepro, samedi dernier, à la Place du souvenir. Ces femmes leaders dans divers domaines ont narré leurs propres histoires et véhiculé des messages d’humanité pour traduire par le discours ce que le thème de l’exposition laisse entendre : « Entre femmes ».

La dame Bambi Dieng, cultivatrice dans la forêt classée de Mbao, a arrêté ses études très tôt alors qu’elle s’y épanouissait. Elle était plutôt brillante. Hélas, le conformisme social en a fait une adulte précoce. Elle se marie à l’âge de 13 ans et abandonne les bancs de l’école. Mais son mérite a été de ne pas s’attarder sur cette « infortune ». Elle a pris un autre chemin pour se fabriquer un destin malgré les contraintes conjugales. Sa trajectoire est une leçon de vie. C’est là toute la symbolique de cette exposition organisée par « Modesty group » qui a célébré, au-delà des femmes, des valeurs sans lesquelles toute entreprise est vouée à l’échec. Bambi Dieng en représente une page.

Le ministre Awa Marie Coll Seck, le député Aissata Tall Sall, les chanteuses Maréma et Soda Mama Fall, le Professeur Amsatou Sow Sidibé, la religieuse Madeleine Sène, la pilote de rallye Sandra Bocandé, l’illustre banquière Fatimatou Zahra Diop, la journaliste présentatrice Khady Ndiaye « Bijou », toutes, dans leurs univers de prouesses, portent le flambeau qui éclaire les allées menant au succès de toutes les composantes de la société. Car, il ne s’est pas agi, lors de cette rencontre, de se livrer à une puérile comparaison des sexes. Il n’y est fait référence que pour exalter des parcours, des vies afin que des âmes jeunes s’en inspirent.

Cela revient à se donner des objectifs et de s’employer à les réaliser.
En cela, l’itinéraire du Professeur Amsatou Sow Sidibé est assez stimulant. « J’enseigne depuis 35 ans à l’Université. J’étais sur plusieurs fronts. Il fallait m’occuper de mon mari, des chicaneries de mes enfants et me frayer un chemin dans la vie professionnelle. J’ai galéré pour y arriver », confie-t-elle, non sans se féliciter de l’initiative des organisatrices qui, par l’art et leur génie, promeuvent le leadership féminin et des vertus. La conciliation des interventions dans les sphères privée et publique constitue une chance pour le monde « qu’il convient d’imaginer ensemble. Nous concourons tous, hommes et femmes, à donner un meilleur sort à notre société qui ne saurait être unijambiste », souligne Aïssata Tall Sall.

Alchimie de l’être et du paraître
Ce sentiment trouve écho dans la mission que s’est toujours assignée le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Coll Seck, représentée par la coordonnatrice de la Cellule genre, Ndeye Mingué Ndiaté Ndiaye. Elle s’emploie quotidiennement, selon cette dernière, à être utile à sa Nation comme quand, dans sa jeunesse, elle titillait le ballon orange.

Les portraits réalisés par Layepro et « Modesty group », en plus de traduire en image tous ces discours, dessinent une alchimie de l’être et du paraître voguant dans des profondeurs où la générosité est reine des existences. Les couleurs y définissent les univers d’exploits. Les sourires, loin d’y traduire une exultation précoce et exubérante, donnent à voir des âmes en paix avec elles-mêmes car convaincues d’avoir été utiles à leur pays et refusé le statu quo qui les confinait dans la sphère privée.

Il y a cette image forte qui met en lumière une différence vécue et acceptée avec joie. La sœur Madeleine Sène est entourée de deux femmes dont l’une d’elles est voilée. Le petit foulard crée un contraste vestimentaire qui se noie dans une harmonie collective. « Nous voulions explorer plusieurs univers mettant en exergue des expériences, des couleurs et des différences qui peuvent donner un résultat. Les femmes ont été représentées différemment avec des couleurs et des tissus adaptés », indique Fatymatou Dia de « Modesty group ». Ceci est en parfaite cohérence avec l’esprit de leur entreprise. La projection de l’aguiche a donné une autre lecture aussi prestigieuse qu’éloquente du parcours de ces êtres engagés à rendre l’aventure collective moins périlleuse.

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