Exposition Photographique : Des regards d’enfants illuminent les cimaises de la galerie Kemboury

06 - Décembre - 2016

Exposition Photographique : Des regards d’enfants illuminent les cimaises de la galerie Kemboury

Dans le cadre de la cinquième édition du « Partcours », la Galerie Kemboury accueille, jusqu’au 17 décembre prochain, l’exposition photographique « J’ai vu » des artistes Xaadim Bamba Mbow et Mata Nataal. Avec des clichés scrutant des visages de bambins de la banlieue dakaroise, cette exposition plonge dans l’univers insoucieux des enfants.
Ouverte vendredi dernier, et ce jusqu’au 17 décembre prochain, l’exposition « J’ai vu » que propose la galerie Kemboury, dans le cadre de la cinquième édition du « Partcours » (l’art dans la cité), fascine autant par le thème que la beauté des œuvres. Xaadim Bamba Mbow et Mata Nataal, deux jeunes artistes de la banlieue dakaroise, font découvrir, à travers une quarantaine de photographies en noir et blanc, l’univers insoucieux des enfants de leur quartier. Entre précarité et irresponsabilité, leur travail interroge, au-delà de l’esthétisme, la place des enfants dans notre société. Ici, l’intemporalité de la photographie noir et blanc est mise en exergue pour attirer l’attention sur l’importance d’investir sur cette couche juvénile représentant l’avenir de la société. Pas de titres, ni de signatures au-dessus des œuvres, l’exposition laisse libre cours à chaque visiteur de s’adonner à son propre commentaire, sa propre analyse de la thématique.
Prise de manière spontanée dans la rue, selon Xaadim Bamba Mbow, ces clichées donnent à voir des enfants tout à fait heureux et affichant le sourire malgré un environnement immédiat teinté la plupart du temps de pauvreté. Mais également un milieu insalubre où vivre semble être une résistance quotidienne. Regard enthousiaste, regard insoucieux, regard candide…aussi expressive qu’elle soit, l’exposition sensibilise de fort belle manière sur la situation des enfants sénégalais de manière générale. Par exemple, difficile pour le visiteur de garder l’indifférence devant cette photographie montrant avec délicatesse le visage débridé d’un jeune talibé, tenant un pot entre les mains. Pas de sourire pour illuminer ce petit visage qui, malgré une existence éphémère, commence déjà à subir le temps, faute d’un combat ardent pour la survie. Toutefois, une belle photographie mettant en relief une scène de liesse d’un groupe d’enfants, jouant au bord de la plage, permet de contraster avec ce décor.
Pour le critique d’art Massamba Mbaye, qui a participé au montage de cette exposition, « J’ai vu », mettant en situation des visages ou plutôt des regards essentiellement d’enfants, est une invite à partage d’univers ou la candeur se mêle avec la vitalité, où le noir et le blanc donne toute sa valeur à la couleur.
Le directeur des Arts, Abdoulaye Koundal, a parlé d’une série de photographies qui amène à ressentir une certaine sensation vis-à-vis de cette tranche de vie. Tranche de vie certes éphémère, mais dont le souvenir reste vivace dans la mémoire de beaucoup d’adulte.
Mata Naatal et Xaadim Bamba Mbow, plus connus sous les noms de Mathurin Biagui Nataran et Cheikh Ahmadou Bamba Mbow, sont deux artistes de la banlieue dakaroise passionnés de l’art de la photographie. Ayant cheminé avec le collectif « Sunu Nataal », ils restent très engagés pour la promotion et la formation artistique des jeunes de la banlieue.

Autres actualités

31 - Mai - 2018

Abdoulaye Fodé Ndione élevé au rang de Chevalier de la poésie en Roumanie

Le poète, éditeur et nouvelliste sénégalais Abdoulaye Fodé Ndione a été élevé au rang de Chevalier de la poésie de la ville...

28 - Mai - 2018

DAK’ART : ABDOU LATIF COULIBALY A VISITÉ LES ŒUVRES EXPOSÉES À KAOLACK

Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a visité, samedi, les œuvres de plasticiens exposées à Kaolack (centre) dans le cadre du volet Off de la 13ème...

27 - Mai - 2018

Le Mai 68 de Dakar doit enfin entrer dans l’histoire

Les nombreuses mobilisations étudiantes qu’ont connu beaucoup de pays africains au cours des années 1960 restent largement ignorées, s’étonne dans une...

24 - Mai - 2018

"Le silence du totem", un roman sur l’histoire du peuple sérère et une réflexion sur le patrimoine

Fatoumata Ngom, une étudiante sénégalaise à Sciences Po (France), a publié récemment son premier roman dans lequel l’héroïne...

23 - Mai - 2018

Littérature : Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Littérature-Monde 2018

Un jeune écrivain sénégalais, Mohamed Mbougar Sarr, s'est vu décerner le prix Littérature-monde 2018 pour son ouvrage "Silence du choeur", publié chez...