Expulsion de Kémi Séba- La vérité sur l’arrêté du Ministre de l’Intérieur démissionnaire

07 - Septembre - 2017

Et revoilà le Ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. Pourtant, nous le croyons faisant partie de ce Gouvernement démissionnaire du Premier Ministre Boun Abdallah Dionne. Et oui, c’est bien le cas. Abdoulaye Daouda Diallo n’est plus Ministre de l’Intérieur depuis ce 05 septembre. Donc, il ne saurait signer d’arrêté le 06, c’est-à-dire le lendemain.

Toutefois, si l’on examine bien l’arrêté d’expulsion de Stélio Giles Robert Capo Chichi alias Kémi Seba, on voit bien qu’il a été pris le 05 septembre, c’est-à-dire le jour même de la démission du Gouvernement. On le devine assez aisément, Abdoulaye Daouda Diallo a pris l’arrêté bien avant que le Gouvernement n’ait démissionné. C’est ce qui a créé un semblant de confusion au niveau de l’opinion publique. C’est la date du communiqué de presse qui est du 06 et celle de l’arrêté qui est le 05, donc, dans les délais légaux.

Autrement, cet acte serait manifestement illégal. Or, tout semble être fait dans le respect des règles de droit.

Toutefois, les arguments développés par le Ministre nous ne nous convainquent pas, outre mesure.

Parler de risque de « troubles graves à l’ordre public » de la part de cet activiste parce qu’il est contre le Franc CFA, c’est faire preuve de peu de tolérance. Les Sénégalais et les étrangers qui vivent sur notre sol ont le droit et parfois l’obligation d’exprimer leurs opinions sur des questions qui interpellent le devenir de l’Afrique et de ses hommes. Si des actes répréhensibles, comme le fait de brûler des billets, sont commis, alors la Justice doit leur être appliquée dans toute sa rigueur.

Toutefois, manifester dans la rue n’est nullement constitutif de trouble grave à l’ordre public.

Kémy est chez lui au Sénégal. Ce qu’il a dit sur le FCFA est vrai. Et ils sont nombreux en Afrique, y compris au Maghreb, à soutenir que l’on ne peut pas se développer avec cette parité fixe, ces 50% de nos réserves à la Banque de France, grosso modo, sans indépendance monétaire. C’est un truisme de le dire et ils sont nombreux, aujourd’hui, en Afrique, à porter ce combat qui est de principe.

Alors, cet activisme ne saurait être un prétexte pour expulser un ressortissant d’un pays africain. Le faisant, le Sénégal verse dans l’excès de zèle et s’attire les critiques des intellectuels africains ô combien nombreux qui croient qu’il faut revoir tout cela.

Certes, on ne saurait procéder à une liquidation brusque du FCFA sans les réajustements économiques nécessaires et que le processus peut être long, mais nous ne saurions toujours être scotchés à la France qui, en plus fabrique cette monnaie.

Macky n’a rien retenu de la leçon de Kukoï Samba Sagna qui est décédé peu de temps après son expulsion, le poussant à s’empresser de rapatrier son corps pour l’enterrer dignement au Sénégal.

Nous ne disons pas qu’il faut tout accepter de la part d’étrangers qui vivent sur notre sol, mais, franchement, le fait de critiquer le FCFA ne saurait, en aucun cas, constituer une menace grave à l’ordre public.

Dans tous les cas, la croisade contre le FCFA ira crescendo car, ils sont nombreux les Africains à vouloir s’inspirer des exemples tout proches de la Mauritanie, du Nigéria et de frères du Maghreb en battant leurs propres monnaies.

On ne peut vouloir fermer la bouche d’un Africain parce qu’il se bat pour notre souveraineté écornée par une dépendance politique, culturelle, technologique, économique et monétaire qui commence à agacer plus d’un.

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