Festival international du film francophone : Mamadou Dia présente « Samedi cinéma » au public de Namur

05 - Octobre - 2016

Festival international du film francophone : Mamadou Dia présente « Samedi cinéma » au public de Namur

A 33 ans, le réalisateur sénégalais Mamadou Dia compte bien se frayer un chemin dans le monde du 7ème art. Cet étudiant en cinéma à la New York university est dans la compétition officielle, avec son court-métrage « Samedi cinéma », à la 31ème édition du Festival international du film francophone de Namur.

Sur la scène de la salle Eldorado1, où était projeté son film, lundi soir, le jeune cinéaste sénégalais Mamadou Dia était envahi par le trac. Face au public namurois venu nombreux, il confesse : « J’avoue que je suis un peu intimidé », dit-il à l’animateur qui l’interrogeait sur le contenu de « Samedi cinéma », son court-métrage fiction de 11 minutes, sorti cette année et en compétition officielle au Festival international du film francophone de Namur. Pourtant, il commence à être habitué aux sunlights, aux caméras et aux flashes des photographes, lui dont l’œuvre a été présentée au New York african film festival à Toronto et à Venise. Il est l’auteur d’un premier court-métrage intitulé « Contained » dans lequel il relate l’histoire d’un homme en attente du diagnostic de son dépistage de la maladie Ebola, interprété par le comédien angolais Hoji Fortuna qui a joué dans « Viva Riva » du Congolais Djo Tunda Wa Munga.

Dans « Samedi cinéma », Mamadou Dia, 33 ans, essaie de rendre hommage à tous ces pionniers du 7ème art sénégalais (Ousmane Sembène, Djibril Diop Mambéty, Mahama Johnson, Tidiane Aw…) qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire de notre cinéma dans les années 1960 - 1970 et dont les films l’inspirent encore. « Je suis né à Matam et durant mon enfance, j’écrivais ou traduisais des lettres pour des voisins non alphabétisés en français », nous confie-t-il dans les coulisses de la salle Eldorado où nous l’avons rencontré juste après la projection.

Spike Lee comme professeur
Dans le film, deux jeunes héros, Sembène (Assane Lô) et Baba (Fallou Keïta), écrivent, eux aussi, des lettres au bureau de poste de leur quartier. Leur objectif : rassembler assez de sous pour se payer un ticket d’entrée au cinéma du coin qui projette une dernière séance avant sa fermeture définitive. « A Dakar et dans tout le Sénégal, il n’existe presque plus de salles et la jeune génération ne sait rien de l’ambiance des salles obscures », regrette-t-il. Mamadou Dia fait partie de cette génération de la fin des années 1990 qui a assisté à la disparition des dernières salles dakaroises. « Le premier film que j’ai vu sur grand écran est Malcolm X de Spike Lee », se souvient-il avec un brin de nostalgie dans le regard. Ironie du destin, ce même Spike Lee est, aujourd’hui, son professeur au département des Arts de la New York university où il est le seul étudiant sénégalais en cinéma.

Pour accéder à cette prestigieuse école, il a dû passer entre les mailles d’une sélection rigoureuse. « Il y avait 36 places pour 3.000 candidats », nous glisse, non sans une certaine fierté, Mamadou Dia qui a fait ses premières études en audiovisuel au Média centre de Dakar en 2005.
A New York, il a opté pour l’écriture et la réalisation et compte se lancer à fond dans le cinéma qui est une passion pour lui. Ce, depuis sa tendre enfance. Il s’est fait quelque peu la main à Dakar, en participant au tournage de films comme « Le cheval blanc » de Adam Sie ou la série « C’est la vie » de Moussa Sène Absa.
Pour réaliser « Samedi cinéma », il a dû compter sur le soutien d’amis, tels que la Nigériane Abbesi Akhami, les Sénégalais El Hadj Cheikh Serge Ndao et Maba Diakhou Bâ (fils de Cheikh Ngaïdo Bâ) qui l’ont épaulé tout au long du processus de production et de recherche de financement.

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