FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES DES DEPUTES ENGAGENT LE DEBAT

28 - Septembre - 2017

Remis au goût du jour à la suite de la sortie au vitriol de l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld), Mamadou Ndoye, sur les ondes de la radio privée Sud Fm, la lancinante question du financement des partis politiques au Sénégal préoccupe les parlementaires de la 13ème législature. Ce, quelque soit leur bord politique. En effet, que ce soit Modou Diagne Fada, député non-inscrit du parti Les réformateurs démocrates/ Yessal, ou Pape Diop du groupe parlementaire de l’opposition «Liberté et démocratie», ou encore Abdoulaye Wilane, membre de la mouvance présidentielle «Benno Bokk Yakaar» (Bby). Tous, reconnaissent l’urgence de la prise en charge de ladite question, face aux nombreux enjeux de l’heure.

MODOU DIAGNE FADA, DEPUTE NON-INSCRIT DE YESSAL : «Je fais parti des leaders politiques qui appellent à un financement direct des partis politiques»

«Le financement des partis politiques étaient un sujet qui intéresse notre parti, Les Démocrates réformateurs/Yessal. A chaque fois que nous avons eu l’occasion, nous avons parlé de cette question. Parce que, il nous est donné l’occasion à plusieurs reprises de séjourner en Côte d’Ivoire, au Burkina, au Togo pour superviser des élections législatives ou présidentielles. Et, à chaque fois, nous notons l’importance du financement public et direct des partis politiques, parce que ça renforce la démocratie. Aujourd’hui, nous parlons de millions distribués à des partis (tontines des Chefs d’Etat Wade et Sall, Ndlr), à des hommes politiques, sans aucune forme de transparence. Si les partis étaient financés, ils auraient à faire face à la Cour des comptes, à l’Inspection générale d’Etat (Ige) et on comprendrait bien comme certains partis sont financés. En tout cas, je fais parti des leaders politiques qui appellent à un financement direct des partis politiques, en tenant compte de leur score aux élections législatives ou municipales pour pouvoir avoir une bonne clé de répartition en direction des différentes formations politiques qui ont accepté de participer aux jeux électoral».

PAPE DIOP, DEPUTE DU GROUPE «LIBERTE ET DEMOCRATIE» : «C’est une chose urgente pour laquelle l’Assemblée devrait engager la réflexion»

«Je crois que le financement des partis est une chose urgente. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner comme nous le faisions toujours. Tous les partis prétendent avoir des cotisations pour fonctionner. Ce qui est totalement faux. J’ai entendu quelques leaders, il y a quelques jours, parce que le débat est lancé, dire qu’à partir de ces législatives, on ne peut pas commencer à financer les partis. Mais, c’est le cas. Dans tous les pays, le financement des partis commence par la représentation nationale, en nombre de députés obtenus par chaque parti. On aurait dû, avec cette législature, discuter, arrêter un modus operandi pour commencer à financer les partis. Il y a des partis qui sont représentés, le pouvoir, tout comme l’opposition. Ça devrait même encourager les autres partis qui ne vont jamais aux élections, de pouvoir se présenter un jour à la sanction des sénégalais. Donc, je crois que c’est une chose urgente pour laquelle l’Assemblée devrait engager la réflexion au niveau du Bureau, tout comme au niveau de tous les députés pour trouver une solution».

ABDOULAYE WILANE, DEPUTE DU GROUPE «BENNO BOKK YAKAAR» : «Aujourd’hui, on se rend compte que c’est une question inévitable, incontournable»

«C’est une question qui a été posée depuis 20 ans déjà. Dès 1996, le Professeur El Hadj Mbodj avait été mis en mission par le Président Abdou Diouf. On a tardé à régler cette question là. Vous savez, pour qu’une démocratie soit mûre, il faut qu’il y ait plusieurs alternances jusqu’à ce que les uns et les autres soient inextricables dans le sens des responsabilités et de l’intérêt général. Aujourd’hui, on se rend compte que c’est une question inévitable, incontournable. Si nous voulons que la pratique politique ne remette pas en cause l’unité nationale, la constance de la pérennité des options républicaines laïques et démocratiques, j’allais même dire unionistes de notre pays, parce que c’est l’Union africaine, la Cedeao, etc., il faut que nous puissions nous adapter et oser prendre des responsabilités. Je pense que l’Etat, pas seulement au Sénégal, doit prendre en compte, organiser le financement des partis. Parce que, comme dans le marché : «qui paie commande». Tant que l’Etat ne règle pas cette question du financement des partis, il ne pourra pas refuser certains risques.

Malheureusement, les mythes tombent souvent à la faveur des limites objectives que notre humanisme révèle. Je veux dire, il y a plus grave que ça. Nous sommes dans un contexte de lutte contre le terrorisme, il y a des phénomènes de criminalité transfrontalière. Notre pays a accédé dans le concert des pays qui vont exploiter, dans les années à venir, du pétrole, du gaz. Cela s’ajoutant à d’autres minerais, on parle du Zircon, etc. Alors, ça fait un conglomérat d’enjeux qu’il nous faut anticiper. Puisque l’argent est le nerf de la guerre et qu’aujourd’hui la donne la plus partagée est que les gens se crêpent le chignon, non pas en frottant les idées les unes aux autres, mais en se bousculant aux portions de strapontins, de sinécures et des avantages. Notre pays est en train de prendre une trajectoire qu’il ne doit pas emprunter. Les compagnons et Senghor et de Diouf, est-ce qu’ils sont reconnus comme des milliardaires ? Le rapport à l’argent, aux deniers publics, est une question qui interpelle la Nation et qui doit mettre les hommes politiques au devant de leur responsabilité. Il y a des hommes, qui, depuis 2000, sont devenus des milliardaires et n’ont jamais été autre chose que des fonctionnaires et des hommes politiques. Ça ne vous irrite pas ? La circulation de la monnaie doit nous interpeller. Aujourd’hui, même les enjeux qui se structurent autour du débat politique en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis peuvent amener des hommes et des femmes à être instrumentalisés chez nous».

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