">

FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES : UNE QUESTION DE MORALE PUBLIQUE ET D’EXIGENCE DEMOCRATIQUE (PAR IBRAHIMA THIAM)

04 - Octobre - 2017

A peine la treizième législature est-elle mise en place que voici les parlementaires désireux de rouvrir le sempiternel débat sur le financement des partis politiques, partant sans doute du principe que charité bien ordonnée commence par soi-même. Non pas que la question soit sans importance, bien au contraire, mais d’autres sujets concernant l’avenir du pays me paraissent plus urgent. Mais puisqu’il faut en parler, parlons-en.
Financement public oui, mais sous conditions
Dans toutes les démocraties il existe un financement public des partis politiques. Comme il existe des aides en faveur des syndicats et des médias. Il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas le produit des cotisations qui peut permettre à un mouvement politique d’exister. D’autant plus que le nombre d’adhérents est souvent fallacieux et ne correspond en rien à la réalité. Il en va ici comme dans les défilés où les estimations varient du simple au quadruple selon qu’elles émanent de la police ou des organisateurs. Aide publique donc. Cela suppose cependant à mes yeux plusieurs règles, notamment que cette aide fasse l’objet d’un contrôle car il s’agit de l’argent des contribuables et que nous en sommes comptables. La transparence, ici plus qu’ailleurs, doit être la règle et non l’exception. Il en va de l’image de nos institutions aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger et de la crédibilité des hommes politiques.
Le contrôle par un organisme incontestable
C’est pour nous la première exigence et au sein de notre mouvement, nous avons mis en place sans attendre une commission chargée de réfléchir à cette question. Ce contrôle doit-il s’effectuer sous la houlette de la Cour des Comptes, pourquoi pas ? Une chose est certaine, l’Etat ne peut distribuer de l’argent sans que son bénéficiaire justifie de son emploi. La nature humaine est ainsi faite qu’il est trop tentant pour certaines personnes sans scrupules d’en détourner une partie à leur usage personnel et une telle prévarication, si elle est démontrée, devra à l’avenir être sanctionnée sévèrement. En parallèle il s’agit de réfléchir à la mise en place d’une procédure qui ne contreviendrait aucunement à l’indépendance des partis politiques. Faute de quoi ceux-ci risqueraient d’être sous l’influence du pouvoir en place qui, au nom d’un certain clientélisme, distribuerait des prébendes à ses supporters.
La mort des partis patrimoniaux
Une deuxième exigence est à mes yeux tout aussi essentielle. Il faut en finir une bonne fois pour toutes avec le système des partis « patrimoniaux » dont les dirigeants en réalité ne représentent qu’eux-mêmes et en aucun cas ne peuvent prétendre incarner une force politique et une véritable alternative. Comment peut-on accepter l’existence de deux cent soixante-cinq partis au Sénégal ? C’est là une parodie de démocratie. La diversité oui, la multiplicité incontrôlée, non.
Couper le cordon ombilical
Une troisième exigence me semble également capitale dans ce débat qui agite aujourd’hui la classe politique. Le chef de l’Etat, quel qu’il soit, doit cesser d’être un chef de parti. Elu, il est le représentant de la nation tout entière et non le chef d’un clan. Il est urgent de couper ce cordon ombilical malsain qui ne peut que provoquer la suspicion et favoriser les risques de collusion et de corruption.
Voilà pour ce qui me concerne les préconisations que je recommande et pour lesquelles plaidera notre mouvement UN AUTRE AVENIR. Il est plus qu’urgent de réformer certaines pratiques, d’assainir et de moraliser notre vie publique et c’est ce à quoi nous nous emploierons en proposant une nouvelle gouvernance aux Sénégalais.
Ibrahima Thiam
Président du mouvement politique UN AUTRE AVENIR

Autres actualités

15 - Novembre - 2018

La Raddho soutient Seydi Gassama

Les Organisations de droits humains prennent la défense du directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international qui a été...

15 - Novembre - 2018

Tensions de trésorerie : Les non-dits de Amadou Ba

Le gouvernement invoque des mesures sociales pour justifier les pertes des recettes financières qui ont commencé à inquiéter même ses partenaires. Pourtant, la...

14 - Novembre - 2018

Affaire Ndiaga Diouf : Jour J pour Barthélémy Dias

C’est ce mercredi 14 novembre que Barthélémy Dias sera jugé en appel dans l’affaire Ndiaga Diouf. Le maire de Mermoz/Sacré-Cœur reconnu le 22...

14 - Novembre - 2018

Difficultés de trésorerie : AMADOU BA SA COULPE – l «C’est dû au cours du baril et à l’Année sociale» – «Ce sont des difficultés provisoires voulues par le gouvernement»

Avec la hausse du prix du baril et l’appréciation du dollar, les pays non exportateurs doivent consacrer plus de ressources à l’achat de produits pétroliers. Au...

14 - Novembre - 2018

Affaire Karim Wade: Coup de tonnerre Les Nations Unies annulent l’arrêt de la CREI

Le comité des droits de l’homme des Nations Unies vient de décider que « …. une procédure permettant une révision effective et substantielle de la...