Fonctionnaires délocalisés à Diamniadio: La galère en mode fast-track

08 - Août - 2019

Ils sont nombreux les fonctionnaires être délocalisés au niveau des sphères ministérielles de Diamniadio, dans le cadre de la décentralisation des services et du désengorgement de Dakar.

Si le principe est appréciable, il n’en demeure pas moins que les dysfonctionnements notés sont nombreux, notamment pour ce qui concerne les conditions de transport, de restauration, l’accès aux toilettes et autres.
Certains parmi eux vivent une véritable galère, en mode fast-track et d’une façon quotidienne.
Par exemple, l’accès à leurs ministères à Diamniadio n’est possible que par autoroute à péage. Ensuite, pour ce faire, les deux ou trois lignes de Dakar Dem Dikk créées sur le trajet, ont du mal à assurer correctement la collecte et le transport des concernés, car les bus n’étant pas en nombre suffisant et les départs irréguliers.
La preuve, pour rentrer, ces agents de l’administration sont alignés sur le trottoir, comme des collégiens, attendant avec résignation des bus qui sont parfois, en retard, ou d’éventuels conducteurs qui veulent bien les emmener. Imaginez le décor si le ciel ouvre vraiment ses vannes sur la région de Dakar.
Conséquence d’une telle situation, certains arrivent à Diamniadio tardivement le matin, entre 9 heures et 11 heures, parce que si vous avez la malchance de rater les bus, il faudra se résoudre à assurer une moitié-journée de travail.
A cette situation s’ajoute celle des toilettes. Au niveau du deuxième site, par exemple, une quarantaine d’agents se partagent quatre toilettes par étage, deux pour les hommes et deux pour les femmes.
Pis, ces sphères ne sont pas encore branchées sur le réseau de la distribution d’eau de la Sde. C’est un camion-citerne qui assure le ravitaillement. Et il leur arrive de rester parfois deux à trois jours sans eau.
Et cela fait pagaille du fait de l’insuffisance du service à ce niveau.
Mêmes dysfonctionnements au niveau de la restauration. Si certains sont bien servis à ce niveau, pour d’autres, c’est la galère.
En effet, les repas à 1500 FCFA proposés par le restaurant sur site, ne conviennent pas à tous. Beaucoup d’entre ces agents sont ainsi obligés de se rabattre sur les gargotes en dehors des sphères, en mode fast-food.
Bref, ces pionniers de la décentralisation des services hors de Dakar parlent de ratage dans le fast-track et souhaitent que des mesures d’accompagnement idoines soient prises afin de leur éviter les déboires auxquels ils font face.
L’autre question est de savoir si le Train express régional (TER) qui sera mis en service dans les prochaines semaines répondra convenablement aux préoccupations de ces fonctionnaires.
Dans les notes d’information de l’Apix, on apprend qu’’’avec une fréquence de 6 trains par heure (un train toutes les 10 minutes) et une vitesse de pointe de 160 Km/h, le TER s’inscrit comme un transport de masse qui respecte les standards internationaux en terme de mobilité urbaine’’.
Avec un coût de 568 milliards de nos francs et 115.000 passagers par jour, le problème du Ter pourrait être le coût du transport, même si l’on nous dit que c’est l’Etat qui va le fixer. S’il est exorbitant, il ne répondra pas aux doléances de ces agents de l’Etat dont la bourse est déjà grevée par le transport, et le prix du péage pour ceux qui sont véhiculés.
Des dysfonctionnements qui ne nous feront pas cracher sur le décongestionnement de Dakar ainsi amorcé. Nous estimons que cela relève d’une bonne vision car Dakar étouffe et ne saurait être vivable avec un tel taux de pollution, de tels embouteillages.
Il faudra que le processus soit encouragé et poursuivi avec, cependant, des mesures fortes d’accompagnement permettant à ceux qui sont concernés, à ne pas regretter la capitale.
En effet, à défaut d’une capitale administrative comme en Côte d’Ivoire, aux Etats-Unis ou ailleurs, le Sénégal a trop misé sur Dakar qui abrite les hôpitaux, les casernes, les universités, les usines, les administrations, les cabinets d’avocats, de conseils, etc.
Or, il est important de créer les mêmes conditions de bien-être partout où vivent des populations dans l’esprit bien compris de la communalisation intégrale.
Mais, on ne peut pas, aussi, demander à ces pères et mères de familles dont le lieu de travail a été nouvellement délocalisé, de subir les dysfonctionnements liés à leur situation et que l’Etat a l’obligation de corriger rapidement.
Au contraire, il faudra rendre attractifs leurs lieux de chute afin d’encourager les autres à les suivre.

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