Formation hip-hop : Bruce Ykanji, une passion contagieuse de la danse

24 - Août - 2016

Formation hip-hop : Bruce Ykanji, une passion contagieuse de la danse

La salle de spectacle du Centre culturel Blaise Senghor a été, samedi, le lieu d’un atelier de danse qui a réuni presque toutes les générations. Sous la houlette du formateur franco-camerounais, Bruce Ykanji Soné, danseurs amateurs, semi-professionnels et professionnels se sont initiés aux techniques de la danse urbaine. Il fallait juste postuler sur Internet en vue d’être retenu pour cette formation de la Maison des cultures urbaines.

Le danseur de hip-hop, Bruce Ykanji Soné, a spécialement fait le déplacement de Paris à Dakar pour faire bénéficier à de jeunes sénégalais de ses cours très sollicités. L’homme traîne, en effet, une réputation internationale. Il fait figure des plus sollicités dans son domaine. Entre la danse et Bruce, c’est une très longue histoire. « Il m’arrive de taquiner ma femme en lui disant qu’elle a une rivale, à savoir la danse. Je pense qu’elle s’y est faite », taquine-t-il. Né en 1976 à Paris, Bruce découvre la danse à l’âge de 8 ans. En 1997, il décide d’en faire la principale activité de sa vie. Sa réputation l’ayant précédé avant sa venue. Les jeunes danseurs ne se sont guère fait prier pour venir prendre part à ses cours. Depuis, Bruce Ykanji a parcouru le monde entier grâce au talent qu’il développe encore aujourd’hui au fil des entraînements.

C’est massivement les danseurs débutants qui se sont donc déplacés, pour gratuitement bénéficier de ses cours durant son passage au Centre culturel Blaise Senghor. Ils dansent ensemble, sourient et souffrent parfois. De jeunes filles et de jeunes garçons, tous unis par l’amour de la danse, laissent libre cours aux vibrations de leur corps. Certains s’y prennent avec ardeur et détermination, d’autres se cantonnent juste dans une gestuelle expressive. Chacun y va cependant avec son style. Le tout se passe dans une harmonie gestuelle, à couper le souffle. Le style, la vibration du corps et la démarche, voilà justement, ce qui confère l’originalité à chacun d’entre eux. « J’ai vu ici d’énormes talents qui, s’ils sont soutenus, peuvent aller très loin. Par contre, il y en a qui traînent encore des lacunes. C’est très normal. Mais, dans l’ensemble, le niveau est bon », assure-t-il.

Danse Bruce YkanjiA l’image de toutes les sciences, la danse renferme également ses règles. Gare à ceux qui seraient tentés de les violer. Le professeur veille au grain comme du beurre sur le feu. Il ne cesse, si le besoin se fait sentir, de remettre les pendules à l’heure, en recadrant ceux qui seraient tentés de violer les lois. La gestuelle, la démarche, le regard, l’expression corporelle, rien n’est négligé. Tee-shirt, baskets blancs, short noir, le professeur y va de toute son énergie. Pour cause, Bruce est le premier à s’ériger en exemple, pour montrer à ses élèves le geste à faire. Sa démarche dicte celle des autres. Les compétences varient, certains font davantage montre d’application. « Il faut que la gestuelle ait l’air musical et professionnel à la fois », leur lance-t-il de temps à autre.

Un talent reconnu
En 1997, commence la carrière du danseur « aux pieds magiques » comme il est surnommé dans le milieu. Bruce a une facilité déconcertante dès lors qu’il s’agit de glisser ses pieds sur le sol. Sa marque de fabrique : un « moonwalk » qu’il réalise avec son propre style. La même année, il se produit dans la tournée du rappeur Mc Solaar. Talentueux et rigoureux dans son travail, Bruce enchaîne les contrats de danseur et chorégraphe. Il danse dans les clips d’artistes divers et variés et devient chorégraphe dans la comédie musicale « Les Dix Commandements ». Il tournera même dans le film français « Dans tes rêves ».

Après des années d’expériences diverses dans le monde de la danse, Bruce Ykanji Soné décide, en 2002, de fonder l’événement qui le propulsera encore plus loin : « Juste debout ». Selon lui, « cet événement a permis de réunir des danseurs de hip-hop venus du monde entier ».

« Lors de la 13e édition, organisée en 2014, 16 pays ont envoyé des représentants. 2.000 danseurs avaient pris part aux sélections françaises, organisées à l’Hôtel de Ville de Paris. La finale organisée à Bercy avait rassemblé 140 danseurs et 16.000 spectateurs », se souvient-il. Une compétition qui l’aura propulsé au sommet. Aujourd’hui, le jeune Franco-Camerounais s’est transformé en un homme d’affaires. D’ailleurs, le « Juste Debout » reste à ce jour l’événement hip hop le plus médiatisé en France, au vu de l’engouement qu’il suscite dans le pays jusqu’à l’étranger. Une fierté pour Bruce Ykanji, fervent militant pour la reconnaissance des danses urbaines, souligne-t-il.

Autres actualités

31 - Janvier - 2019

PANEL – Débat sur ses œuvres : Felwine Sarr réinvente le développement du continent

Invité des Dimanches littéraires, Felwine Sarr a «réinventé» une vision de développement de l’Afrique par la synthèse de son...

30 - Janvier - 2019

Note de lecture JAWAHIRUL MAANI : LA TIJANIA COMME REPONSE AUX DEFIS CONTEMPORAINS

Le livre constitue une contribution majeure à la vulgarisation du message de paix de Mawlâna Cheikh Ahmad at-Tijâni (RTA). Cette traduction des deux premières parties...

29 - Janvier - 2019

Documentaire sur l’affaire Me Sèye : Moussa sur une autre Sène de crime

26 ans après la mort tragique de Me Babacar Sèye, le mystère qui entoure sa disparition reste irrésolu. Moussa Sène Absa, l’auteur du film...

26 - Janvier - 2019

FESPACO – Absent du Yennenga : Le Sénégal en lice dans d’autres catégories

Le Sénégal ne participera certes pas à la compétition pour l’Etalon d’or au cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la...

24 - Janvier - 2019

«Restituer le patrimoine africain», par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy UN LIVRE A NE PAS «LAISSER MOURIR»

Le tout nouvel ouvrage de Felwine Sarr, fruit d’une collaboration avec l’historienne d’art Bénédicte Savoy, est aussi le «fruit» de cette mission que...