Gacirah Diagne, administratrice Maison des cultures urbaines : « L’objectif, c’est d’outiller les jeunes artistes »

24 - Août - 2016

Gacirah Diagne, administratrice Maison des cultures urbaines : « L’objectif, c’est d’outiller les jeunes artistes »

Le programme de la Maison des cultures urbaines de la Ville de Dakar regroupe plusieurs formations en rap, graffiti, slam, danse, entres autres. Un tour à un atelier de danse animé par le formateur Bruce « Ykanji » Soné au Centre culturel Blaise Senghor est instructif en illustrations et émotions. Gacirah Diagne, administratrice, revient ici sur la quintessence de ce programme.

Quelles sont les motivations de cette formation ?
C’est une formation qui fait partie du programme de la Maison des cultures urbaines, initiée par la Ville de Dakar. C’est toute une série de formations en cours qui s’inscrit dans le programme notamment la dance, le graff, le rap, le dj, la photo, la vidéo, l’entreprenariat, entre autres. Il y a aussi un projet d’incubateur.

Quels sont les critères de sélection ?
La formation est ouverte à tous les intéressés. De ce fait, un appel à candidatures ouvert à tous les danseurs de la Ville de Dakar, de toutes les dix-neuf communes de Dakar (professionnels, semi-professionnels et amateurs), a été lancé via les réseaux sociaux, Facebook, etc.

Quel est l’issue de ces sessions de formation ?
L’objectif de ces formations, c’est vraiment d’outiller ces jeunes, de leur permettre de s’ouvrir à différents styles et de rencontrer des professionnels du métier, le tout dans la perspective de professionnalisation. C’est dans la régularité qu’on arrive à faire les choses, donc cette session se tiendra les années suivantes. Ces jeunes sont impliqués dans la danse depuis quelques années et nous essayons de leur donner des outils pour renforcer leurs capacités. Ils sont là pour se perfectionner et ensuite utiliser ce qu’ils ont appris pour développer leur propre identité.

Quel genre de danse est concerné par la formation ?
C’est la danse debout, le hip hop, en opposition au break dance qui a des figures qui se passent au sol. Comme vous avez pu le constater, les gens sont debout et dansent. Il y a différents pas, de styles. Et ce professeur qui est là en ce moment est vraiment un danseur d’une grande envergure. Il organise aussi des compétitions de danse debout.

Pourquoi le mélange de professionnels et d’amateurs dans la formation ?
Cette formation regroupe des professionnels, des semi-professionnels et des amateurs mais l’important est de faire passer l’information. Que ces jeunes aspirent en à faire une profession ou juste une activité de vacances, l’essentiel est de les inclure dans une activité saine, qui fait réfléchir. Qui engage l’esprit et le corps, qui les fait grandir d’une certaine manière. Derrière cela, c’est aussi la professionnalisation. Nous leur montrons qu’ils peuvent en faire un métier. Et pour cela, il faut être sérieux, avoir de la discipline, être assidu. Il faut être créatif, poser un contenu artistique qui intéresse quand on espère attirer un public, gagner sa vie.

Votre art, la danse, est-elle plus engagée qu’artistique ? Notre métier, à un certain niveau, n’est plus que divertissement. Nous l’élevons à un niveau spirituel, engagé. Nous ne sommes pas là pour amuser la galerie, c’est éducatif à plusieurs niveaux. La proposition artistique doit faire réfléchir les gens, ressentir des émotions, passer des messages de par des créations chorégraphiques à l’instar du cinéaste ou de l’écrivain et aussi communiquer avec notre public. C’est du sérieux, ce que nous sommes en train de faire.

Comptez-vous pérenniser cette formation ?
Cette pérennisation est importante parce que, justement, une seule semaine, c’est court. Cependant, il faut aussi avoir les moyens de nos ambitions. Nous avons la chance d’avoir l’appui du maire de Dakar qui nous a confié un budget, une infrastructure. Cette activité se déroule au Centre culturel de Blaise Senghor parce que nous n’avons pas encore une salle de danse adéquate, mais cela fait partie des projets. Nous avons également un partenariat avec le Centre culturel, de par le ministère de la Culture, qui nous permet d’utiliser sa salle de spectacle ; ce qui est important. C’est un programme qu’on espère pérenne, qui va aller au-delà de 2016, 2017, 2018… Et qui nous permettra, vraiment, de créer cette Maison des cultures urbaines diversifiée où il y aura toutes les activités relatives aux cultures urbaines, que ce soit le roller, le rap, la danse, le graffiti, le slam, la vidéo, la photo, pour ne citer que ceux-là.

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