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Gamou Médina Baye 2018 : Sur les traces de Cheikh Al Islam Ibrahima Niass

19 - Novembre - 2018

Cœur spirituel de Kaolack bercé par la foi, Médina Baye va, comme tous les foyers religieux du Sénégal, célébrer dans la communion et la ferveur la naissance du Sceau des prophètes, Mouhammad (Psl). La cité religieuse qui devient le point de convergence de milliers de disciples de Cheikh Al Islam Ibrahima Niasse venus de tous les coins du monde va continuer sur la voie tracée par le vénéré guide.
Ardent foyer de la Tidiania, Médina Baye est fin prête pour célébrer avec faste la nativité du Sceau des prophètes, Mouhammad (Psl). Cet évènement, bien inséré dans l’agenda religieux sénégalais, est attendu, chaque année, par des centaines de milliers de fidèles, adeptes de Baye Niasse. Depuis quelques jours, la cité religieuse est gagnée par une grande ferveur. Comme à chaque édition, le Comité d’organisation de toutes les activités de la Fayda Tidiania (Comaf) s’emploie à perpétuer l’œuvre de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niasse qui s’est employé, toute sa vie, à propager l’Islam aux quatre coins du monde. Pour Cheikh Khoureyssi Niasse qui dirige la Jamhiyatu Ansaarud-Dîn, le Maouloud, ce n’est pas la célébration de la naissance d’une personne, mais plutôt celle de la vérité, de la lumière parce que, dit-il, « c’est avec le prophète Mouhammad (Psl) qu’est venue la vérité et la lumière l’a rejoint ».
Selon Cheikh Khoureyssi Niasse, le vénéré El Hadji Ibrahima Niasse, selon qui le Gamou puise tout son sens dans le Coran, a toujours commémoré la nativité du saint prophète. « Cheikh Al Islam Ibrahima Niasse a dit qu’on ne célèbre pas la naissance d’une personne proprement dite. Le Gamou est une belle façon de célébrer spirituellement ce moment et de matérialiser l’amour porté au Prophète, considéré comme un don de Dieu pour l’humanité. Et selon lui, si on rappelle aux croyants les comportements du prophète, quelqu’un qui vient au Gamou doit, au moins, profiter d’un de ses comportements ».
Pour rappel, dit-il, Cheikh Al Islam a commencé à célébrer le Gamou quand il s’est installé à Médina Baye. « Cheikh Ahmet Tidiane Chérif (Rta) avait dit qu’à la fin de sa vie, la Faydatou de la Tidiania naitra dans la Tarikha. Il avait même donné des indications. L’année 1929 va donc marquer un tournant important dans la vie de Cheikh Al Islam qui se proclama héritier spirituel de Cheikh Ahmed Tidjane. Il quitta alors Léona pour venir s’installer à Médina. C’est à cette époque que commença la célébration du Gamou, qui n’était alors qu’une cérémonie de récital de Coran après la prière du soir. L’audience était limitée, mais les choses ont, par la suite, bien évolué », explique-t-il.
Selon Cheikh Mahi Niasse, d’aucuns disent que le Gamou est une mauvaise pratique, mais, précise-t-il, si on suit l’histoire, la logique, on se rend compte que c’est une très bonne pratique. « Le Gamou, c’est est un grand moment de ferveur, de rassemblement, de solidarité, de fraternité, de partage, de vie sociale, d’esprit de communion qui n’offre que des bienfaits », fait-il savoir.
Les choses ont beaucoup évolué par rapport à l’époque de Baye Niasse. Maintenant, indique-t-il, une très forte affluence est notée. Des Gamou sont organisés un peu partout, rythmés de récitals et causeries. « C’est le prophète qu’on célèbre et tous ceux qui viennent le glorifient. L’objectif de toutes ces activités est de permettre aux fidèles et croyants de profiter de cette occasion pour renouveler leur pacte, leur amour et leur vision à l’égard du prophète Mouhammad (Psl), mais aussi de retourner vers Dieu », relève-t-il.
Grâce à cette commémoration, informe Cheikh Mahi Niasse, l’Islam a gagné du terrain. « Aujourd’hui, Médina Baye est devenu une vraie cité religieuse où l’enseignement des sciences islamiques tient une place très importante. On est parti d’un « daara », pour en dénombrer aujourd’hui des dizaines. D’un érudit, la cité en compte des centaines et les choses continuent d’aller de l’avant », se réjouit-il. Les bienfaits, renseigne-t-il, sont immenses. « On se rend compte qu’après chaque Gamou, il y a des avancées notoires. Ceux qui viennent boire à la source repartent enrichis et fortifiés dans leur foi, et vont éclairer d’autres gens qui n’étaient pas à leur niveau. C’est le cas en Angleterre, en Allemagne, en Amérique, en Australie et un peu partout dans le monde où des « daaras » ont été ouverts pour enseigner. Tout cela, c’est le résultat de nos Gamou, mais aussi la grâce du Seigneur, la lumière du prophète qui jaillit sur nous », indique-t-il.
Un mois de célébration
À Médina Baye, la célébration du Gamou s’étale sur une longue période. Elle est même la plus longue au Sénégal, selon Cheikh Khoureyssi Niasse. « Ici, le Gamou peut durer jusqu’à un mois. Les pèlerins viennent dix jours avant, passent le Gamou et restent plus d’une semaine encore avant de retourner chez eux. C’est de cette manière que procédait le vénéré El Hadji Ibrahima Niasse et nous essayons de continuer sur cette même dynamique », explique-t-il. Chaque Gamou, informe-t-il, les Moukhadams venaient en grand nombre, assistaient à l’évènement et rentraient ensuite chez eux et véhiculaient les informations et enseignements qu’ils tiraient de ce jour béni pour les partager avec les siens qui n’avaient pas les moyens d’effectuer le déplacement.
Aujourd’hui, informe Cheikh Khoureyssi Niasse, il se pose un problème d’espace. « L’esplanade qui abrite la cérémonie est devenue très étroite pour contenir tous les fidèles qui affluent à Médina Baye. Au temps de Baye, il n’y avait pas l’affluence notée aujourd’hui. Mais on est en train de réfléchir avec le khalife pour voir d’ici 10, 20 voire 30 ans, comment disposer d’un espace plus adéquat pour accueillir tous nos hôtes », explique Cheikh Khoureyssi Niasse. « Avec l’État du Sénégal, nous allons voir comment régler ce problème, car la réussite de ce Gamou, c’est la victoire du Sénégal ».

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