Gestion patrimonialiste des affaires de l’Etat : le « syndrome Karim » guette Aliou Sall

29 - Septembre - 2016

Gestion patrimonialiste des affaires de l’Etat : le « syndrome Karim » guette Aliou Sall

Alors que le Sénégal n’en a pas encore fini avec l’Affaire Karim Wade, une autre de ce genre germe petit à petit dans les rangs du nouveau régime que gère Macky Sall.

Son frère Aliou Sall est cité dans des sociétés comme Pétro-Tim, Banque de Dakar et autres. Des déclarations d’hommes politiques qui ont eu la chance d’assumer des responsabilités à haut niveau, comme Me Abdoulaye Wade et Abdoul Mbaye, et même celles d’un fonctionnaire comme Ousmane Sonko, confortent nombre de Sénégalais dans la conviction qu’il y a quelque chose qui cloche dans la gestion des hydrocarbures. Des documents servant de preuves ont été même brandis par le journaliste d’investigation Baba Aïdara. On y voit des signatures du Président Sall et d’Abdoul Mbaye.

Bien sûr, dans le camp du pouvoir, ce sont des dénégations tous azimuts et le rejet de la responsabilité sur le régime de Wade. Le Premier ministre s’est même prononcé sur la question d’une façon inquisitoriale qui cache mal un malaise en haut lieu.
En tout état de cause, cette polémique engendrée par cette affaire rappelle à bien des égards l’époque où Karim Wade focalisait toutes les attentions. Son père qui a pensé lui confier d’abord l’Anoci avant de le placer à la tête d’un super ministère, n’avait pas mesuré toutes les conséquences engendrées par cette trop grande présence de son fils dans les affaires de l’Etat.

Certes, Aliou Sall n’est ni Ministre ni Secrétaire d’Etat, mais les accusations de tentative de mainmise sur des sociétés à haute portée économique pour le pays, ne peuvent qu’impacter négativement dans la gestion de Macky Sall.
Bien sûr, les Sall ont fait preuve d’intelligence en évitant de confier à Aliou des responsabilités trop visibles. Mais, à y réfléchir de prêt, tout indique que c’est l’homme de l’ombre du régime.

C’est un collaborateur informel de son frère. Il est apparemment en plein dans le système. Il nous semble bien que Macky compte sur lui sur bien des questions, pour ne pas dire des missions. Le maire de Guédiawaye ne peut pas ne pas être très complice de son frère.

Nous n’en voulons pour preuve que sa très grande maîtrise de certaines questions. En effet, à chaque fois qu’il a voulu s’expliquer, il a révélé non pas forcément des secrets d’Etat, mais des informations que le commun des Sénégalais ne pouvait pas savoir. Par exemple, en parlant le premier de la fortune d’Ousmane Sonko, on peut se demander où est-ce qu’il a tiré ces informations.

Il va de soi que les Sall ont pensé qu’il fallait éviter l’erreur de Wade en se privant de confier à Aliou de trop grandes responsabilités, mais cela n’a pas suffit. Ce que les Sénégalais ont sanctionné chez les Wade, c’est d’avoir confondu l’Etat et leur patrimoine.

Sans aller jusqu’à dire qu’il y avait malversation financière, on peut quand même soutenir que le mode de gestion mis en place par Wade était loin de respecter l’orthodoxie en la matière. C’est pour cela que l’on a pu parler de 47 milliards des chantiers de Thiès et de bien d’autres sommes colossales manipulées par les proches de l’ancien Président.

Aujourd’hui, c’est le « syndrome Karim » qui guette Aliou Sall. S’il continue dans cette lancée, il ne fera que ternir davantage l’image de son frère.

Bien sûr, on ne le lui souhaite pas d’aller mendier ou de ne rien faire du fait d’un quelconque délit de parenté d’avec le Président Sall, mais, malheureusement, l’étau se resserre autour de lui. Et dans ces cas de figure, les Etats n’hésitent pas à sacrifier le fusible pour laisser intact l’héritage du grand manitou.

S’ils continuent dans ce jeu en disant que de toutes les façons, il n’est que le Maire de Guédiawaye, alors ce sera une erreur grave. Parce le cycle infernal des règlements de compte politique est déjà enclenché. Et il n’est pas difficile de deviner les prochaines victimes.

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