Sixième revue de l'Instrument d'appui aux politiques économiques : Le Fmi confirme la croissance économique de 7,2% du Sénégal

03 - Juillet - 2018

« La croissance a été robuste à 7,2% en 2017 et devrait rester forte à moyen terme, tandis que l'inflation est faible ». C’est le constat issu du Conseil d'administration du Fmi qui a achevé son 6ème examen de l'Instrument d'appui aux politiques économiques (Ispe) pour le Sénégal.
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (Fmi) a achevé la 6ème revue de la performance économique du Sénégal dans le programme soutenu par l'Instrument d'appui aux politiques économiques (Ispe). Le programme vise à soutenir la mise en œuvre de politiques économiques et de réformes structurelles pour atteindre les objectifs macroéconomiques du Plan Sénégal émergent (Pse) et à répondre aux critères fiscaux régionaux de l'Uemoa. Au terme du Conseil d'administration du Fmi, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim de cette institution, a fait hier lundi, la déclaration suivante: «Les efforts de réforme du Sénégal, tels qu'ils ont été présentés dans le Pse et aidés par l'Instrument d'appui à la politique économique (Ispe), ont contribué à augmenter la croissance, tout en maintenant la stabilité économique. La croissance a atteint 7,2% en 2017, alors que l'inflation restait faible et le déficit budgétaire limité à 3% du Pib ».
« Les autorités restent attachées aux objectifs budgétaires de l'Ispe. À moyen terme, l'augmentation des recettes grâce à l'amélioration de l'administration et à la réduction des dépenses fiscales, l'amélioration de l'efficacité des investissements publics et la réforme des prix de l'énergie créeraient un espace pour financer durablement les besoins de développement du Sénégal », a-t-il ajouté. "Les autorités ont réalisé des progrès substantiels dans la réduction des faiblesses dans les opérations de trésorerie et dans la maîtrise des besoins de financement supplémentaires, mais un plan dans le temps pour répondre aux obligations accumulées du secteur de l'énergie est nécessaire. Avec l'amélioration de la gestion de la dette et de sa couverture, cela soutiendra la viabilité budgétaire.
Cependant, des « risques gérables » ont été signalés
Cependant, le directeur général adjoint du Fmi et, par ailleurs, président par intérim de cette institution, a noté que les finances publiques se sont détériorées, principalement en raison des prix inchangés des produits énergétiques domestiques face à la hausse des prix mondiaux de l'énergie. Mais heureusement, souligne-t-il, cette détérioration a été quelque peu compensée par de nouvelles mesures fiscales, avec une révision à la hausse du déficit budgétaire de 2018 à 3,5%.
"Les risques pour l'économie sénégalaise ont augmenté, mais restent gérables. Sur le plan national, l'absence de progrès sur les questions budgétaires structurelles telles que la mobilisation des recettes, les subventions à l'énergie et les réformes visant à réduire davantage les besoins de financement supplémentaires du Trésor pourrait compromettre la viabilité budgétaire. Du côté de l'extérieur, les risques de sécurité dans la région pourraient avoir un effet négatif sur l'investissement et la croissance.
DES RECOMMANDATIONS FORMULÉES
« La forte croissance du Sénégal au cours des premières années du Pse doit maintenant être consolidée en poursuivant la mise en œuvre de réformes structurelles et en attirant l'investissement privé pour générer une croissance forte et continue, avec des opportunités pour tous. Cela nécessite de s'attaquer aux obstacles à l'accès au crédit, au coût de l'énergie et à la fiscalité, tout en améliorant l'environnement des affaires, y compris le développement de zones économiques spéciales, dont trois sont maintenant opérationnelles. Le rebasement récent du Pib a augmenté les niveaux nominaux d'environ 30% », a-t-il noté. Le programme vise à mettre en œuvre les politiques économiques et les réformes structurelles nécessaires pour soutenir une croissance forte et un assainissement budgétaire continu afin de répondre aux critères fiscaux régionaux. En complétant l'examen, le Conseil a également approuvé la demande des autorités de « déroger à l'inobservation et de modifier les critères d'évaluation ». Pour rappel, l'Ispe pour le Sénégal a été approuvé le 24 juin 2015.

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