Industrie de la musique : Les femmes sous représentées dans la gestion
Industrie de la musique : Les femmes sous représentées dans la gestion
La 16ème édition du festival Africa fête a été clôturée, hier, à la Maison de la Culture Douta Seck par une conférence autour du thème : « Pour les droits des femmes dans l’industrie de la musique ».
La clôture de la 16ème édition du festival Africa fête a été marquée par une conférence à la Maison de la Culture Douta Seck. Le thème, qui a porté sur « La place des femmes dans l’industrie de la musique », a permis d’approfondir les réflexions sur la question du genre, qui avait déjà fait l’objet d’un atelier régional en janvier 2016.
Selon Fatou Sow, sociologue, il y a un réel problème en matière de droit des femmes, d’accès des femmes à la musique. « Certes, il y en a celles qui ont pu se battre contre les préjugés, les discriminations. Mais il leur faut davantage créer leur place, leur légitimité.
Cette légitimité est extrêmement importante à gagner dans leur milieu et face au public », argue-t-elle.
Faisant l’état des lieux sur la situation des femmes dans l’industrie de la musique au Sénégal et leur accès à la formation, la directrice du label de musique « Wakh art », Aïcha Ken Sy, souligne qu’elle a eu à rencontrer beaucoup de femmes dans le milieu à travers sa plateforme. Le constat en est que la situation est assez alarmante dans la mesure où les femmes sont très peu présentes dans le secteur. « Elles sont plus présentes en tant qu’artistes chanteuses, créatrices et femmes animatrices mais il y a peu de femmes dans la gestion des artistes, au niveau des postes de management, de booking et même des postes de direction de label », fait savoir Aïcha Ken Sy. Une situation qu’elle regrette même si elle reconnaît que c’est un paysage masculin.
Stéréotypes
Pour elle, les femmes sont meilleures à ce métier même si le milieu est plein de clichés et de stéréotypes. « Je n’ai jamais souffert de cette position. J’ai entendu beaucoup de choses sur mon compte qui ne m’ont pas empêchée d’aller de l’avant. Il faut juste travailler, être d’un fort caractère et croire qu’il est possible de réussir dans ce qu’on entreprend de faire », confie-t-elle.
Le secrétaire général de l’Association des métiers de la musique au Sénégal (Ams), Iba Gaye Massar, est revenu, lors de sa présentation, sur quelques recommandations issues de l’atelier régional. Lequel a porté aussi sur ce questionnement de l’égalité des femmes et des hommes dans les métiers de la musique.
A l’en croire, il a été noté par diverses associations et structures professionnelles des différents pays présents, une sous-représentation, dans les associations, syndicats et structures professionnelles dans les métiers de la musique, de femmes instrumentistes. D’après Ibra Gaye, les statistiques avancées au Sénégal indiquent que 80% des hommes évoluent dans le secteur de la musique contre 20% pour les femmes. S’agissant de leur représentativité au niveau des associations et syndicat du secteur, les statistiques révèlent 92% pour les hommes et 8% pour les femmes.
Pour sa part, la conseillère régionale pour la culture du Bureau Unesco à Dakar, Guiomar Alonso Cano, souligne qu’il y a pourtant la convention 2005, portant sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles qui a été ratifiée par le Sénégal. « Cette convention de 2005 est un instrument juridique internationale qui donne aux Etats la possibilité de mettre en place des politiques et mesures pour promouvoir la diversité des expressions culturelles.
Et qui dit diversité des expressions culturelles dit également diversité des expressions pour les femmes de produire, au même titre que les hommes, un large éventail de biens et services culturels », argue-t-elle.
Selon la conseillère, le Sénégal a remis son rapport de 2016 et dans ce document, le Sénégal a fait référence à la loi de la parité absolue.