Inquiétude mondiale sur les inévitables pénuries de médicaments

03 - Avril - 2020

Pénurie de masques. Pénurie de blouses. De bouteilles d’oxygène, de seringues automatiques, de sacs mortuaires. Pénurie de tout. Et maintenant de médicaments – dont on n’avait jamais imaginé manquer un jour dans le confort des pays développés. Le 31 mars, neuf établissements hospitaliers européens, dont l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) appelaient à des mesures d’urgence pour prévenir des ruptures de stocks imminentes. Désormais, le problème dépasse non seulement les frontières, mais aussi la seule question des médicaments employés en réanimation pour les patients atteints par le Covid-19, comme les curares, les dérivés morphiniques, les sédatifs ou les antibiotiques, dont la consommation aurait été multipliée par vingt en France, selon le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Devenue mondiale, l’inquiétude concerne également l’accès aux traitements dans les pays en développement et les médicaments dits « essentiels » – qui satisfont aux besoins de santé de la majorité de la population, selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Si la plupart des raisons de cette pénurie sont directement liées à la pandémie, elles révèlent aussi l’opacité d’une industrie pharmaceutique qui a massivement délocalisé sa production en Asie, et l’impréparation de pouvoirs publics désarmés.

Quel état des lieux exact au sein de l’Union européenne (UE) ? Malgré la mise en place, le 10 mars, d’un « Groupe de pilotage exécutif de l’UE sur les pénuries de médicaments causées par des événements majeurs » dont elle fait partie, l’Agence européenne du médicament (EMA) ne semble pas en mesure de répondre à cette question. Chargé notamment de « traiter l’impact de la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement », le groupe comprend des représentants de la Commission européenne ou encore les responsables des agences du médicament des Etats membres.
« Achats spéculatifs »

L’OMS confirme bien un problème global dû à une demande simultanée et massive de médicaments partout dans le monde. « Nous constatons surtout des problèmes avec les anesthésiques, certains antibiotiques et des médicaments actuellement inclus dans les essais cliniques pour le Covid-19 » comme l’hydroxychloroquine ou le lopinavir/ritonavir, écrit une porte-parole de l’OMS dans un courriel au Monde. Pris d’assaut, ceux-ci « ont fait l’objet d’achats panique ou d’achats spéculatifs ». Pour s’en protéger, mais cela risque d’aggraver la situation, le Royaume-Uni a interdit, le 25 mars, l’exportation de plus de 80 médicaments, malgré une réserve stratégique de produits constituée en prévision du Brexit.

Autres actualités

29 - Mai - 2020

Covid-19 : l’état d’urgence prolongé de trente jours

Le président de la République, Macky Sall, a annoncé vendredi avoir prolongé de trente jours l’état d’urgence qui doit prendre fin le 2 juin...

29 - Mai - 2020

Covid_19 de ce vendredi 29 mai 2020...81 nouvelles contaminations, 2 cas importés, 20 patients en réanimation et 52 guéris

Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale fait le point sur la situation de l'épidémie de Covid-19 ce jeudi 29 mai 2020...Sur 1236 tests effectués,...

29 - Mai - 2020

Prorogation de l’Etat d’urgence: Moustapha Diakhaté » Macky viole la constitution «

L’ancien ministre conseiller Moustapha Diakhaté n’est pas du tout d’accord sur la prorogation de l’Etat d’urgence par décret présidentiel. Dans...

29 - Mai - 2020

Gestion de la Covid-19 : Fin de la brouille entre Diouf Sarr et le Pr. Seydi ?

Le ministre Abdoulaye Diouf Sarr et le professeur Moussa Seydi ont-ils fumé le calumet de la paix ? Tout porte à le croire, suite à la visite des deux hommes au centre de...

29 - Mai - 2020

Retour des travailleurs saisonniers : les propositions d’un socio-anthropologue pour éviter un ‘’fiasco sanitaire’’

Le socio-anthropologue Papa Faye suggère aux autorités sénégalaises de lever l’interdiction du transport interurbain pour faciliter le retour à leur...