Josette Marceline Ndiaye : ‘’Le respect des droits humains par ceux qui détiennent la puissance publique ne va pas de soi’’
L’observateur national des lieux de privation de liberté (ONLPL), Josette Marceline Lopez Ndiaye, a soutenu mardi à Fatick que le respect des droits humains par ceux qui détiennent la puissance publique ne va pas de soi, soulignant de fortes allégations de tortures qui ont pesé sur certaines interventions des agents d’exécution des lois.
‘’En effet, il est depuis longtemps admis que le respect des droits humains par ceux qui détiennent la puissance publique ne va pas de soi’’, a dit Mme Ndiaye lors de la cérémonie officielle de lancement d’un atelier de formation sur les droits humains à l’intention de 120 élèves gradés de l’Ecole des sous-officiers de la gendarmerie nationale (ESOGN).
‘’J’en veux pour preuve l’intervention récente de la gendarmerie à Koumpentoum pour retrouver les individus suspectés d’avoir lâchement tué le commandant de brigade, tombé dans l’exercice de ses fonctions, s’est faite sous de fortes allégations de torture’’, a-t-elle relevé.
‘‘Par le passé, a-t-elle poursuivi, Dominique Lopy est décédé des suites de torture dans les locaux du commissariat de Kolda, le 13 avril 2007, un autre citoyen, en l’occurrence Ibrahima Samb, aurait été torturé à mort par quatre policiers à Mbacké en 2013.’’
‘’Donc, partout, les observateurs vont rappeler aux responsables et aux agents leur devoir de veiller au respect des droits des personnes privées de liberté et les inviter à être professionnels dans les actes qu’ils posent’’, a-t-elle lancé.
‘’Je demeure convaincue que c’est seulement par le biais de la formation, voire de la sensibilisation que nous pourrons acquérir la culture des droits humains et ainsi ériger les remparts contre toute atteinte à la dignité, à l’intégrité physique ou aux autres droits de la personne humaine’’, a ajouté M. Ndiaye.
Toutefois, elle a souligné que le Sénégal a une longue tradition d’Etat de droit, et est soucieux de la promotion et de la protection de tous les droits humains.
Selon elle, ‘’il y a une légère diminution des allégations de torture venant de nos lieus de privation de liberté. Il y en a que trois notées depuis que je suis à la tête de l’ONLPL, il n’y a pas autant de torture comme on le pense dans nos prisons’’.