Kaolack : 3 ans de prison ferme requis pour un couple dealer de « yamba »
Dans son audience correctionnelle du 31 janvier 2018, le tribunal de grande instance a jugé 21 dossiers qui concernaient plus de 20 prévenus. Parmi ces invités spéciaux du temple de Themis, le couple Fall, arrêté pour trafic de drogue à Thioffack, un quartier de la périphérie Nord de Kaolack, suscitait toutes les curiosités. Le mari polygame et son épouse septuagénaire ont fait face au procureur qui n’a pas été tendre avec eux.
« 21 cornets de chanvre indien ont été retrouvés chez vous », asséna le procureur. « Oui c’est vrai qu’on les a retrouvés chez moi, mais je ne suis qu’un consommateur et non un vendeur », s’empresse d’ajouter le sieur Fall. « Et pourtant des informations fiables vous présentent comme un trafiquant notoire de chanvre indien », insiste le maître des poursuites.
La tête baissée, l’homme de grande taille et de teint clair, jette des regards vides autour de lui, il ne pipe un seul mot, comme s’il venait déjà de capituler devant la détermination du maître des poursuites. Sentant sa proie hypnotisé, le procureur se tourne vers sa quatrième épouse.
« Tu vends du chanvre indien pour ton mari, quand il est absent? », demande-t-il à une dame de forte corpulence, tout de blanc vêtue, voilée de la tête au pied. « Non, rétorque-t-elle, avec une voix hésitante ». « Pourtant, tu avais répondu par l’affirmatif durant les enquêtes préliminaires », lui rappelle le procureur. « Non, je n’ai jamais dit ça, persiste – elle, avec assurance ». Harcelée de questions, Mme Fall peu bavarde, adopte la stratégie de répondre que par des « oui » ou « non », ce qui pousse la salle a murmuré de compassion pour elle, alors le procureur se tourna encore vers son mari.
« Toutes tes quatre femmes habitent ensemble? », demande-t-il au prévenu. « Oui, répondit – il ». « Pourquoi choisis-tu la chambre de la 4e pour conserver ton chanvre indien? » renchérit-il. « Non, elle ne savait pas que c’était du produit illicite quand je lui remettait le sachet », avance le mari tentant de disculper son épouse, une ligne de défense qui ne convaincra nullement le maître des poursuites.
Dans son réquisitoire, il a demandé respectivement 3 et 2 ans pour le mari et sa femme, qu’il considère comme des vendeurs de chanvre indien qui doivent être punis par le tribunal. Le verdict sera connu le jeudi 7 février 2018.