Kaolack- Evolution du tourisme et potentialités touristiques dans la région UN SECTEUR LITTERALEMENT SOUTENU PAR LE «MARCHE» RELIGIEUX

17 - Janvier - 2019

Deuxième secteur d’activités économiques derrière l’agriculture à Kaolack, le tourisme bat de l’aile dans cette région. Pourtant la région regorge d’énormes potentialités surtout avec la confirmation d’un grand nombre de sites naturels et culturels, la présence massive de sites historiques dont un patrimoine mondiale historique, y compris les atouts à développer le tourisme religieux.

Deuxième secteur d’activités économiques derrière l’Agriculture, le Tourisme tel qu’il est exploité dans la région de Kaolack n’obéit pas encore à son désir de s’installer sur une dynamique contributive à la relance d’une économie locale durable. Pourtant la région regorge de potentialités surtout avec la confirmation d’un grand nombre de sites naturels et culturels au sein de son périmètre et la présence massive de sites historiques comme celui des Mégalithiques de Sine Ngayène, des «Tatas» (forteresses) de Maba Diakhou Ba dans le département de Nioro, le site Mégalithique de Wanar dans la région de Kaffrine ou l’héritage tiré de l’ancien royaume du «Buur» Saloum, dans les communes de Kahone et Latmingué, la région de Kaolack n’a plus que le marché religieux pour se faire des devises et développer son tourisme. Un tourisme visiblement convoité à l’état cru, car ne disposant d’aucune autre activité dérivée, à l’image des excursions, les Safaris ou autres ballades au Fleuve. Ses hôtels, campements touristiques et centres et réceptifs, d’habitude ne désemplissent pas. Grâce à un marché quasi régulier, animé par les nombreux séminaires décentralisés et certains transitaires de la région, ces centres continuent encore de maîtriser leurs chiffres d’affaires et ne font le plein qu’aux moments des grands évènements religieux à l’image des «Gamou» annuels, les Ziarras et le grand Magal de la cité religieuse de Prokhane.

Après l’érection du site historique de Sine Ngayène en patrimoine mondiale historique au courant de ces dernières années, beaucoup d’espoirs commençaient à jaillir tant au niveau des syndicats d’hôteliers, des historiens que chez les équipes de professeurs chercheurs. Et, la plupart d’entre eux voyaient en cette initiative de l’UNESCO comme le déclic d’un tourisme prospère dans la région de Kaolack. Mais, au fil des ans, cette perception s’est vite ébranlée, obligeant tout ce beau monde à transposer ces espoirs vers le tourisme de chasse qui a toujours constitué le premier motif d’attraction de la majorité des touristes en déplacement dans la région. Mais ce tourisme cynégétique est menacé, car avec certains aléas naturels, nés des changements climatiques, et la forte demande foncière des populations locales et investisseurs étrangers, le gibier se fait de plus en plus rare dans cette atmosphère où l’Etat et les collectivités locales se sentent totalement acculés et affectent de moins en moins des terres amodiées.

DEFICIT EN INFRASTRUCTURES, AMENAGEMENT ET ASSAINISSEMENT: CES MAUX QUI HANTENT LE TOURISME LOCAL

Si au point de vue déplacement et désenclavement de certains sites historiques, le tourisme kaolackois n’a plus de reproche à faire à ses souteneurs, il reste tout aussi évident que dans d’autres paramètres, le secteur est victime d’une mauvaise politique infrastructurelle. Car, au-delà des hôtels 4 Etoiles qui y existent, la plupart des réceptifs est composée de motels, auberges et autres dortoirs aménagés par des ONG. C’est seulement au niveau des villages que les rares campements construits sont exploités. Une situation qui, apparemment, revêt tout un paradoxe, car vue l’immensité de ses espaces inexploités, la richesse du paysage qu’elle cache, la beauté de son environnement et les nombreux affluents qui la traverse de tout bord, la région de Kaolack court toujours derrière des infrastructures touristiques modernes et à nombre suffisant afin de pouvoir, à chaque fois, maîtriser la situation pendant les évènements d’envergure. Pis, du côté assainissement, les professionnels du secteur nourrissent plus de regrets en observant la méthode de gestion du programme (d’assainissement) dans les villes. Des ruelles transformées en dépotoirs d’ordures, des bacs remplies d’ordures, des entrées de communes ou villages reconverties en dépotoirs de déchets, bref, tout un décor pitoyable pour (attirer) un étranger, un tourisme chez-nous.

L’INTERNET PROMPT A DISSOUDRE LES TOURS OPERATORS

L’Internet a-t-il été inventé pour mettre fin à la mission des «tours operators» dans la promotion du tourisme ? En tout cas beaucoup de professionnels du secteur restent persuadés que depuis l’avènement de cette nouvelle technologie, ces Fédérations d’agences dont la mission consiste à organiser des voyages inter Etats et s’occuper de la clientèle dans les hôtels se font de plus rares. La cause ! Beaucoup parmi ces tours operators peinent aujourd’hui à trouver des clients en Europe, Asie, Etats-Unis et autres. Les touristes qui d’habitude se retournaient vers les voyagistes pour une destination en Afrique ou ailleurs dans le monde, ne sont plus confrontés à cette exigence. En effet, il suffit simplement de se connecter à Internet et taper leurs question dans un moteur de recherche pour disposer de toutes les informations concernant le pays et la ville d’accueil, l’hôtel où loger et même la chambre qu’on doit occuper pendant le séjour. Dans la région de Kaolack, comme partout d’ailleurs, cette révolution explique, en partie, la rareté des touristes, car confisquant le rôle que jouaient les agences sénégalaises de voyages qui avaient des missions d’accueil et d’organisation des excursions et de transferts des touristes vers les réceptifs à l’intérieur du pays.

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